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France Télévisions et le difficile pari de l’innovation numérique

Écrit par David Vives, Epoch Times
19.03.2015
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  • Fleur Pellerin, lors de la conférence du 4 mars, sur les enjeux et missions de France Télévisions. (Dominique Faget /AFP/Getty Images)

Le 4 mars, Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la communication, a dévoilé la feuille de route qui devrait attendre celui ou celle qui succèdera à la tête du groupe France Télévisions, le 22 mai prochain. «France Télévisions a besoin d’un projet audacieux, en prise avec son époque», a-t-elle estimé.

Le mandat du nouveau directeur s’avèrera très difficile. La feuille de route dressée par le gouvernement indique que le groupe devra viser un public plus jeune et être plus ambitieux dans la programmation; éventuellement se couper d’une chaîne. Bref, «faire mieux avec moins», comme l’a résumé un tweet de 20 Minutes.

L’une des questions qui se posent à France Télévisions, et non la moindre, est le renouvellement de son offre numérique. Pour faire face aux médias web, réseaux sociaux et autres Netflix proposant toujours plus de contenus aux internautes, le groupe de médias du service public devra redoubler d’innovation.

 

Une nouvelle chaîne numérique

La création de la chaîne 100% numérique France TV Info est donc l’une des premières pistes retenue par le groupe média. Dans la continuité du site France TV Info, cette chaîne a pour ambition de conquérir un public plus jeune. Elle disposera de ses propres présentateurs et proposera pour un tiers des programmes spécifiques, dont des flashs et des journaux, et deux tiers de JT et magazines tirés d’autres chaînes du groupe. La chaîne sera partageable sur les réseaux sociaux: Youtube, Dailymotion, Facebook, etc. et permettra de fusionner les rédactions de France 2 et France 3, qui comprennent respectivement 397 et 1 785 journalistes.

D’autres hypothèses ont été émises, non moins ambitieuses. L’institut Montaigne a remis en début du mois à la ministre un rapport de 80 pages préconisant une dizaine de mesures pour «faire rayonner l’audiovisuel français». Parmi elles, on trouve la création de fonds stratégiques liés au numérique, à la créativité et à l’innovation. L’institut note également la prédominance du numérique dans l’audiovisuel : «La révolution numérique multiplie les canaux de diffusion, ce qui place les nouveaux distributeurs en concurrence avec les diffuseurs traditionnels», résume Thierry Jadot, patron de l’agence médias Dentsu Aegis France.

Associer qualité du service public et compétitivité?

La ministre n’entend pas pour autant renoncer à faire du groupe «la voix du service public sur internet». D’inspiration libérale, le rapport Montaigne met le doigt sur la pérennité du système actuel. Soumise à la rude concurrence des médias web émergents et des nouveaux réseaux d’information que sont Facebook et Twitter, le renouvellement de l’offre des programmes de France Télévisions devra faire face à certains défis propres au web. Avec, à la clé, pour les moins neutres d’entre eux, une perte de qualité d’information.

D’après Patrick Eveno, professeur en histoire des médias à la Sorbonne, sur le web, la surabondance de l’information la rend de plus en plus difficile à lire. D’après lui, cette «infobésité» du web – néologisme désignant le flux continu d’information – facilite la perte de discernement de l’internaute face à l’information. Au point de devenir un créneau pour les médias web émergents, comme pour Les Jours, nouveau média web conçu par des anciens de Libération. «On veut lutter contre cette infobésité, cette actu sans mémoire. Donner du sens, du temps, de l’espace à des sujets qui nous semblent importants», revendique sa rédaction.

Faire de France Télévisions un média web devra donc répondre à un double objectif: allier compétitivité et visibilité à la qualité du service public, qui ne saurait, d’après Fleur Pellerin, se plier aux «algorithmes existants». Une petite révolution et sûrement beaucoup de questions en vue pour les rédactions du groupe média.

 

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