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Sahara et Amazonie: le plus chaud désert de la planète possède sa plus grande forêt tropicale

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
20.03.2015
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  • La forêt amazonienne. (Neil Palmer/CIAT)

Une équipe de la NASA qui étudie l’atmosphère a découvert un lien très surprenant unissant l’Afrique à l’Amérique latine. En effet, le désert du Sahara alimente, de manière quasi ininterrompue, la forêt amazonienne.

La NASA avait déjà observé cette masse de sable évoluant dans l’atmosphère et, pour la première fois, un satellite, le Calipso, a quantifié en trois dimensions la quantité du sable qui se déplace du Sahara vers la forêt amazonienne: 27,7 millions de tonnes de sable sont transportées par les vents. Une poussière quitte chaque année l’Afrique, partant du Sahel, la région sud du Sahara, pour finir dans le terroir amazonien. Ainsi que l’ont montré les études de sédimentologie, cette poussière est composée de nombreux éléments nutritifs et tout particulièrement de phosphore, un nutriment naturel essentiel à la forêt amazonienne.

La dépression du Bodélé au Tchad

Un nouveau document, publié le 24 février dernier dans le courrier de la recherche géophysique, donne la première estimation des observations faites par satellite. Les nutriments traversent l’océan et arrivent chaque année en Amazonie. Les scientifiques ont vu que le voyage des poussières atmosphériques ne sont pas une nouveauté, elles durent depuis déjà plusieurs années, déclare le principal auteur de l’étude Hongbin Yu, un scientifique de l’université du Maryland du Centre de la NASA. Une nouvelle étude avait montré que l’os de poisson contenu dans les poussières du Sahara contribuait largement à maintenir la forêt amazonienne vivante.

Cette poussière nutritive est limitée et ne pourra être disponible éternellement pour la forêt tropicale. Il reste, néanmoins, très difficile d’estimer la quantité globale de phosphore présente dans la dépression du Bodélé. Karen Hudson-Edwards qui a dirigé cette étude, souligne que «pour le moment, nous ne savons pas combien de temps la dépression Bodélé va continuer à fournir du phosphore à l’Amazonie».

 

La dépression de Bodélé est située au fond d’un lac qui s’est desséché au cours des derniers millénaires. Les organismes, vivant jadis dans ce lac, ont séché sous le soleil du Sahara et, après sédimentation, s’envolent aujourd’hui avec le vent vers l’Amazonie, pour nourrir la forêt. Les sédiments contiennent d’énormes dépôts de micro-organismes morts qui sont chargés de phosphore. Les sols amazoniens sont très friands de ces nutriments essentiels à la vie végétale, ces éléments disparaissent régulièrement des sols amazoniens, emportés par les pluies abondantes du bassin. Donc, actuellement l’ensemble des écosystèmes amazoniens dépend de cette poussière nutritive du Sahara pour reconstituer leurs pertes. Un des chercheurs résume bien ce phénomène: «Le monde est petit, et nous sommes tous connectés les uns aux autres».

Des tonnes de poussières quittent le Sahara

Les quantités de poussières arrachées au sol africain varient d’une année sur l’autre. Si le Sahel est resté sec et que les pluies ont été rares, la formation des nuages de sable s’accélère. Quoi qu’il en soit, en moyenne, ce sont 182 millions de tonnes de poussières qui, chaque année, quittent le Sahara et s’envolent pour traverser l’Atlantique. Cela en fait le plus grand transport de poussière à l’œuvre sur cette planète. Sur ce total, 27,7 millions de tonnes retombent sur l’Amazonie, soit presque 29 kilogrammes par hectare et par an. Une estimation similaire a été menée avec les mesures de particules effectuées au sol en Guyane. Évidemment, la quantité de phosphore contenue dans les poussières est nettement plus faible. Les chercheurs ont estimé que 22.000 tonnes annuelles de phosphore saharien se déposaient dans le bassin amazonien, ce qui donne approximativement 23 grammes par hectare et par an. Le reste des poussières transportées tombe dans l’océan qui en profite également: la production de phytoplancton en est stimulée.

Un immense lac poissonneux

Il y a 10.000 ans, tout le centre du Sahara était recouvert par l’eau d’un lac poissonneux immense. Mais les changements climatiques ont progressivement réduit cette étendue d’eau douce aux limites actuelles du lac Tchad, soit moins de 1 500 km2. À la place de cette immense étendue d’eau s’étend la dépression du Bodélé, une zone désertique traversée par des vents violents et générant plus de la moitié des poussières du Sahara. Des travaux de recherche menés par divers laboratoires paléontologiques, ceux du CNRS et de l’université de Chicago, ont déclaré que le plus grand désert du monde, le Sahara, n’a pas toujours été le désert aride d’aujourd’hui. Il a été une savane tropicale, verdoyante, parsemée de lacs. Ils ont montré que le Sahara aurait été largement arrosé au cours d’une période appelée «période africaine humide», située entre -14 500 et -5 500 ans.

Des archéologues américains ont découvert en 2008, par le plus grand des hasards, le plus important ossuaire connu de l’âge de pierre au Sahara. Cette découverte ajoute et confirme la vie d’un Sahara vert et humide. Ce site archéologique a été trouvé dans le désert du Ténéré au Niger. Il aurait 10.000 ans d’âge. Ce cimetière contient des squelettes humains, d’animaux, de gros poissons de lac et de crocodiles géants. Ce lieu a été baptisé Gobero. Paul Senero, paléontologue de l’université de Chicago, avait expliqué lors d’un communiqué de presse: «Partout où l’on regardait, il y avait des ossements appartenant à des animaux qui ne vivent pas dans le désert et j’ai alors réalisé que nous étions remontés dans le temps à l’époque du Sahara vert et humide, à l’époque où tout le centre du Sahara était recouvert par un lac poissonneux et immense».

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