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Canada: combler la fracture numérique

De jeunes étudiants dispensent des cours de technologie aux séniors.

Écrit par Justina Reichel, Epoch Times
03.03.2015
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  • Suzette D’Hooghe, 77ans, travaille sur son ordinateur lors d’une séance d’informatique. (Tim Boyle/Getty Images)

La première fois que vous avez essayé de joindre vos grands-parents par Skype, vous vous êtes certainement rendu compte que la technologie actuelle n’est pas forcément évidente pour les séniors.

Mais un projet conduit par un groupe d’élève d’Ontario veut y remédier, en enseignant aux personnes âgées les compétences informatiques de base. C’est une étape pour combler le fossé numérique et générationnel.

Il y a quelques mois, un groupe d’élèves de terminale du lycée de St. Mildred’s-Lightbourn à Oakville, a décidé d’enseigner aux seniors comment fonctionne un e-mail, comment se servir de Skype, que sont les réseaux sociaux, ainsi que les autres fonctions de base d’Internet.

Sherida Scott, une enseignante qui a aidé à lancer l’initiative, explique son fonctionnement: le programme, dirigé par le comité Grads Giving Back (le comité des anciens diplômés de l’école), aide les personnes âgées à joindre leurs proches sur Internet et à leur donner un nouveau sentiment d’indépendance.

Scott constate que les seniors «aimeraient pouvoir joindre certains membres de leur famille qu’ils ne voient pas souvent ». « Nous remarquons au final que non seulement ils acquièrent et améliorent leurs compétences et leur capacité d’apprentissage à utiliser la technologie, mais aussi que l’expérience est vraiment enrichissante pour eux».

Le projet, qui initialement ne devait être qu’un atelier temporaire au bénéfice des résidents d’une maison de retraite, a reçu tellement de demandes des seniors de la région, que des séances supplémentaires de tutorat ont été organisées pour répondre à la demande. Scott raconte ainsi que certaines personnes âgées avaient tellement envie d’apprendre, qu’elles sont venues à l’école toutes seules, en quête d’un tuteur.

La demande met en échec le préjugé qui veut que les personnes âgées préfèrent être des spectatrices de l’ère numérique. Selon Statistique Canada, entre 2010 et 2012, le nombre de personnes âgées sur Internet a augmenté de 20%. Ainsi, 48% des Canadiens de 65 ans et plus disent s’être connectés au web en 2012. Aux États-Unis, les chiffres sont encore plus élevés, avec

59 % de seniors internautes en 2012.

Scott constate que beaucoup de personnes âgées participant au programme Grads Giving Back, utilisaient pour la première fois un ordinateur; et pourtant, avec la formation et un minimum de temps, les élèves sont parvenus à leur enseigner suffisamment de choses pour changer leur vie.

«Le simple fait de passer un après-midi avec ces séniors peut vraiment améliorer leur vie», se réjouit-elle.

«Une fois qu’ils domptent un peu plus Internet,  c’est tout un monde qui s’ouvre à eux».

Une nouvelle expérience pour les étudiants

Le programme des diplômés a comblé de façon inattendue un autre fossé. Certains des étudiants ont en effet créé des relations durables avec les personnes âgées qu’ils retrouvaient régulièrement ou qu’ils appelaient au téléphone. Il semble que ces rares occasions pour la jeune génération de se retrouver avec leurs aînés, a ouvert une voie de dialogue et de respect mutuel, comblant ainsi le fossé intergénérationnel.

Pour Melissa, «les personnes âgées apprennent énormément, mais du point de vue des adolescents, nous apprenons à établir le contact et à communiquer avec des personnes d’une autre génération».

«Beaucoup d’adolescents n’ont probablement jamais été au domicile d’une personne âgée, à part celui de leurs grands-parents. Et le fait de parler à des personnes qu’on n’aborde généralement pas lorsqu’on les croise, est une nouvelle expérience pour eux. Personnellement, j’ai découvert que les personnes âgées sont très intéressantes et pleines de connaissances... j’ai appris beaucoup de choses sur leur vie et leur passé, car elles adorent parler».

Melissa a été touchée et sera tutrice d’un autre groupe de personnes âgées, ce printemps.

«Les personnes âgées n’arrivent pas à suivre la vitesse de notre monde technologique et on ne fait pas grand chose pour les y aider. Du coup je voulais apporter ma petite contribution pour réduire le fossé entre les seniors et la jeunesse», conclut-elle.

 

 

 

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