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Mobilité partagée: sur la route de l'innovation

Écrit par Bastien Desplanques
07.03.2015
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  • La mobilité partagée type covoiturage ou autopartage rencontre un succès grandissant en France. (Patrick Kovarik/AFP/Getty Images)

Impliquant un partage des moyens et des coûts de transport entre plusieurs utilisateurs, la notion de mobilité partagée recouvre plusieurs phénomènes en plein boom: le covoiturage, l’autopartage ou encore les véhicules avec chauffeurs particuliers. L’émergence de ces pratiques bouleverse notre rapport à l’automobile de manière favorable, et ce pour au moins trois raisons. Zoom sur les bienfaits de cette nouvelle façon de se déplacer que permet la généralisation de l'accès à Internet via smartphones.

 

Un argument écologique

C’est le critère le plus évoqué lorsque l’on évoque la mobilité partagée, celui de l’impact positif de ces pratiques sur l’environnement, notamment en matière d’économie d’énergie. En effet, la logique est simple: partager le même moyen de locomotion à plusieurs, c’est l’assurance de voir le nombre de véhicules sur les routes diminuer avec toutes les conséquences que cela implique: réduction des bouchons, réduction des émissions nocives, réduction de la consommation de matières premières entraînant une diminution de la pollution environnementale et sonore. CQFD.

 

À ce propos, un rapport du Centre d’Études sur les Réseaux, les Transports, l’Urbanisme et les constructions publiques (CERTU) avance un chiffre édifiant: une voiture partagée permettrait de remplacer entre quatre et huit voitures non partagées. 

 

D’ailleurs ces dispositifs sont de plus en plus encouragés par les autorités publiques à travers deux exemples: le succès d’Autolib’ à Paris, copié dans toutes les agglomérations françaises et la mise en place par une très grande majorité de départements d’un site dédié au covoiturage.

 

Un argument économique

Au delà de l’argument écologique, l’aspect économique est primordial dans l’essor de la mobilité partagée, tant elle bichonne le pouvoir d’achat de ceux qui y ont recours. Le fait de partager un véhicule permet de répartir les dépenses de fonctionnement entre les utilisateurs et par conséquent de réduire les frais et d’obtenir des tarifs ultra-compétitifs vis-à-vis des modes de transport traditionnels, taxi, train et avion.

 

Ainsi la SNCF se fait concurrencer par Blablacar, principale plate-forme de covoiturage, au point de créer sa propre structure dédiée. Les taxis et VTC traditionnels voient quant à eux arriver les voitures avec chauffeurs particuliers, regroupés pour la plupart sous la bannière d’Uber, pratiquant des prix attractifs et mettant en œuvre une transparence accrue – le client sait à l’avance ce qu’il va payer pour sa course, finis les détours à n’en plus finir pour faire gonfler artificiellement l’addition.

 

Mais la mobilité partagée favorise également la création d’emplois. Le marché d’Autolib’ a ainsi permis de créer plus d’un millier de postes, notamment sur le site d’Ergué-Gaberic près de Quimper (29), qui fabrique les batteries des véhicules, dans une zone durement touchée par la crise de l’agroalimentaire.

 

Une révolution en profondeur du transport et du service

Surtout, la mobilité partagée est en train de révolutionner la façon de voyager et de se déplacer en France, pour les grands, mais aussi pour les petits trajets.

En premier lieu, cela permet d'accroître les possibilités de déplacements dans des zones éloignées, marquées par l’absence de desserte par les transports en commun ou encore lors d’une temporalité spécifique (week-ends, nuits). Le covoiturage a en effet permis d’accéder à des parcours jusqu’alors non proposés par les autres modes de transport. Aussi, les voitures avec chauffeurs particuliers offrent aux usagers l’accès à des zones rejetées par les taxis et l’autopartage permet, dans les grandes villes, de rentrer lorsque tous les services sont fermés.

 

Cela entraîne également un effet positif sur la concurrence, obligée de s’améliorer pour pouvoir lutter. C’est particulièrement le cas des voitures avec chauffeurs particuliers qui, après les VTC, ont forcé et forcent encore les taxis à faire leur mutation en raison des avantages proposés (chargeur de téléphone, bouteille d’eau, géolocalisation, terminal de paiement CB, etc.) Toutes ces mesures pour améliorer la qualité du service ne peuvent qu’avoir un effet positif sur l’utilisateur.

 

Surtout, la mobilité partagée amène l’idée de ne plus forcément avoir sa propre voiture, grâce à un service à la demande. Il s’agit ainsi d’une grande avancée dans une société basée sur la consommation à outrance.

 

Enfin, quid de la dimension humaine? Elle n’est pas négligée, au contraire. La mobilité partagée c’est, par définition, la possibilité de voyager à plusieurs et donc de créer du lien social avec des personnes à qui l’on n’aurait jamais adressé la parole. La convivialité est peut être un aspect de la mobilité partagée que l’on a tendance à négliger, mais surement pas le moins important.

Consultant en marketing digital, expert en marketing mobile, Bastien Desplanques contribue à l'élaboration et à la mise en place de stratégies mobiles pour les entreprises.

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