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Le Parti Communiste, «un empire démoniaque», selon un financier de Hong Kong

Écrit par Valentin Schmid, Epoch Times
09.03.2015
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  • Li Ka-shing, magnat de Hong Kong s’entretient avec son fils, Victor Li Tzar-kuoi, lors d'une conférence de presse à Hong Kong, le 9 janvier 2015. Selon le militant démocrate Edward Chin, l’homme le plus riche d'Asie ressent la pression de Pékin. (Phillipe Lopez/AFP/Getty Images)

Edward Chin est le fondateur de 2047 HK Monitor, un groupe de professionnels de la finance qui prône une «vraie démocratie» à Hong Kong. Depuis plus de 25 ans, il est manager de fonds spéculatifs et de commerce de titres en Amérique du Nord et en Asie. Rencontre.

Lorsque vous vous battez pour la liberté, vous devez être prêt à faire des sacrifices. Même des gestionnaires de fonds spéculatifs à succès n’y échappent pas, à l’image d’Edward Chin, manager de HK Finance Monitor 2047, un groupe de financiers pro-démocratie.

Depuis qu’Edward Chin, tout comme d’autres grandes figures de la finance de Hong Kong, a soutenu le mouvement pro démocratie à Hong Kong en 2014, sa rubrique dans le Hong Kong Economic Journal a été supprimée.

Mais le propos ici ne concerne pas sa seule liberté individuelle. Il s’agit de la liberté de Hong Kong et de son avenir en tant que centre financier d’Asie.

Vous qualifiez le PCC «d’empire démoniaque»

Oui, démoniaque dans le sens où beaucoup de ses membres fraudent et essayent de cacher leur richesse. C’est dit dans le rapport d’enquête 2014 du Consortium international des journalistes d’investigation. Plus de 4 mille milliards de dollars d’actifs de hauts dirigeants sont cachés dans des comptes aux Îles Caïmans et aux îles Vierges britanniques. Des dirigeants suprêmes, à l’image de Deng Xiaoping et de Jiang Zemin, jusqu’à l’actuel Xi Jinping, tous, sans exception!

D’un côté, ils prêchent l’amour de la patrie, l’amour de Hong Kong ; et de l’autre, ces gens au sommet ont tous des passeports étrangers et cachent leur richesse. Ils ne savent vraiment pas combien de temps le PCC va encore tenir. Eux-mêmes n’ont pas confiance. Par contre, ce sont de beaux menteurs.

À Hong Kong, nous sommes nombreux à croire dans les valeurs fondamentales de Hong Kong, comme la liberté de la presse et la primauté du droit, nos héritages de l’époque coloniale. Certes, tout n’était pas rose, mais nous avions au moins le squelette d’un cadre plus démocratique.

Aujourd’hui, Hong Kong vit sous la contrainte. Même des gens comme Li Ka-shing, sentent qu’ils perdent leur primauté au profit des nouveaux princes du continent.

L’an dernier, les 70 familles les plus puissantes de Hong Kong se sont rendues à Pékin pour s’entretenir avec Xi Jinping. Ce sont des échanges pratiqués à un très haut niveau — la classe moyenne et le peuple désespèrent car les possibilités d’ascension sociale se font rares.

Parlons des brillants leaders estudiantins, impliqués dans le mouvement: pour Joshua Wong, qui vient d’avoir 18 ans il y a quelques mois, trouver un emploi va être sacrément difficile, à moins qu’il reste en politique. Et ce n’est pas plus simple.

 

Vous avez des exemples concrets d’interférences dans les affaires de Hong Kong?

Récemment, Wang Xizhang, chef du secteur financier, s’est exprimé sur la question. Il disait que nous sommes capables de gérer nous-mêmes les problèmes de corruption. Que l’on n’a pas besoin de l’État de droit, et que l’on peut continuer à être corrompu, que l’on gèrerait cela en interne.

Même dans l’affaire du Mouvement des parapluies, ils ont réussi à y mêler les triades. C’est le PCC qui finance – j’ignore quelle tendance du parti, parce qu’en ce moment c’est la lutte de pouvoir entre le clan de Xi Jinping et celui de Jiang Zemin. Il paraît qu’ils financent les triades pour agiter Hong Kong. C’est ce que conseillait Mao Zedong en ces termes: si le monde entier est dans le chaos, c’est encore mieux. Parce que dans une situation chaotique, vous avez plus de possibilités.

C’est ce qui s’est passé lors de l’opération Occupy Mong Kok. Des voyous y ont été amenés. Certains encerclaient l’enceinte du quotidien Apple Daily, bloquant la circulation du journal. Pour les médias aussi, c’est une époque intéressante.

 

  • Edward Chin, militant pro démocratie et financier, s’exprime devant la presse à Hong Kong. Il est convaincu que les grandes entreprises fuiront l’île si Pékin continue à mépriser les lois fondamentales de Hong Kong. (Edward Chin)

Votre rubrique a été boutée hors de The Hong Kong Economic Journal...

Les médias sont influencés par le PCC. Ils appartiennent à Richard Li, le fils cadet de Li Ka-shing. Ils ont très clairement essayé de faire taire les voix pro-démocratie et ont agi en septembre de l’année dernière. C’était avant Occupy. Apple Daily est le seul journal libre encore debout. La situation de Ming Pao est plus équivoque, parce que le propriétaire malaisien a certaines attaches avec Pékin.

Depuis 1997, les médias ont perdu progressivement leur liberté. C’est encore plus visible ces deux dernières années.

L’important est de pratiquer une concurrence loyale à Hong Kong, or, nous voyons que cela s’érode. Dans l’avenir, Hong Kong risque de dépendre encore plus du guanxi, qui repose sur les réseaux, le gouvernement et les princes héritiers – sauf qu’il n’y a aucun contrôle, ni équilibre entre les deux groupes; ils fonctionnent main dans la main.

C’est toujours la même histoire. Par exemple, ici, les collaborations entre les grandes familles qui contrôlent l’immobilier et le gouvernement sont multiples. Maintenant les magnats de Hong Kong perdent de l’influence, au profit des nouveaux arrivistes, en provenance de Chine continentale.

Les seules préoccupations des pays communistes tournent autour de l’argent et du pouvoir. Ces dictateurs ne veulent pas de transparence. Regardez Poutine, personne ne connaît le montant de sa fortune personnelle.

Tant que les dirigeants suprêmes chinois ne déclareront pas leurs biens personnels, le pays ne sera pas libre.

Votre téléphone serait-il sur écoute?

Je fais partie du tout premier groupe d’Occupy Central. C’est difficile car les agents du PCC  vous mettent sur écoute. Quand vous parlez, au bout d’un certain temps, votre téléphone résonne comme si vous étiez sous l’eau. Nous sommes quelques membres à avoir nos téléphones sur écoute.

Parfois, alors que je suis en pleine conversation téléphonique avec d’autres membres, ils coupent tout simplement ma connexion. Il y a près de 500.000 cybersoldats en Chine.

Dans notre groupe, 2047 Finance Monitor, composé de personnes comme David Webb, un actionnaire militant, nous sommes plus clairs et directs. Ching Cheong, un journaliste chevronné et très apprécié qui a été emprisonné en Chine plus de 1.000 jours, est aussi avec nous. Nous sommes juste des gens ordinaires décidés à dire la vérité.

Le PCC est à coup sûr un empire démoniaque. À long terme, en absence de vraies élections, l’impact sur l’économie de Hong Kong sera mauvais.

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.