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Journée mondiale de qui?

Écrit par Aurélien Girard, Epoch Times
09.03.2015
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  • Quelques uns des principaux symboles représentant la femme. (AnonMoos/Wikimédia)

Avant de devenir la journée des droits de la femme, le 8 mars était la Journée de la femme. Mais pour devenir une journée mondiale de l’ONU, elle ne pouvait célébrer un concept et devait marquer une lutte: celle de la femme maltraitée par le monde des hommes.

Comme chaque 8 mars, les journaux se sont emplis de témoignages et de statistiques essentiellement françaises: une sur dix subit des violences physiques ou psychiques au sein de son couple et, dans le monde professionnel, elles subissent encore le regard condescendant de leurs collègues masculins parce qu’elles feront un ou des enfants et «finiront par prendre leur mercredi.» D’où le verbatim habituel, «une journée pour les femmes, trois cent soixante quatre pour les hommes.»

Contre cela, une seule solution, à en croire la lecture des gazettes: un cours d’auto-défense, un soin spa/papouilles, une virée entre copines.  La journée des droits de la femme devient une simple occasion de sortie. La presse féminine, si elle reflète vraiment les goûts et les aspirations de la femme d’aujourd’hui, a de quoi inquiéter. Ce mois-ci: «faire fondre ses kilos et gérer la frustration»; «cheveux couleur, je veux du naturel»; «test, ce que votre sexualité dit de vous»; «cuisine sans gluten mais gourmande», «spécial mode: 100 pages de look»; «je veux de jolies jambes: les 20 astuces efficaces»; «coiffure 30, 40, 50 ans – la coupe qui me va.»

Rien de ceci n’empêche, dans les pages intérieures et après avoir abordé ces «sujets de fond», de rappeler qu’en Arabie Saoudite les femmes ne peuvent conduire, qu’en Iran elles doivent recevoir l’autorisation de leur mari pour travailler, sans parler de l’excision clitoridienne courante en Afrique sub-saharienne et des viols à répétition en Inde. Ce sous-féminisme qui s’exprime à l’occasion du 8 mars répète que la plus grande victoire des femmes en France a été le droit de se faire avorter, veut croire que la lutte aujourd’hui, que le graal de l’épanouissement féminin est l’égalité professionnelle avec les hommes. Lorsqu’on explore les concepts visuels de la femme moderne – concepts publicitaires généralement – celle-ci est forcément en train de faire une présentation réussie et dominatrice dans un comité de direction masculin, généralement vers 23h30, raison pour laquelle son nouveau smartphone est bien pratique pour mettre en route à distance une berceuse dans la chambre de son fils et pour éteindre la télévision devant laquelle son compagnon s’est endormi. Une femme accomplie doit donc aujourd’hui nécessairement être businesswoman. Prison d’un féminisme irréfléchi: si la femme n’a plus d’autre droit pour ne pas subir le regard des autres que d’être dans l’économique et l’hyperactivité, quelle nouvelle prison est-elle en train de se former pour une sensation artificielle d’indépendance? Si le mieux qu’elle puisse faire est de devenir «comme» un homme, ne va-t-elle pas en prendre dans le même temps les tares et le ridicule? Sera-t-elle alors vraiment, fondamentalement, plus libre que lorsque le seul chemin qu’elle pouvait prendre était celui de femme au foyer? Elisabeth Badinter a sans doute raison de penser que tout ce que défend le féminisme actuel risque de se retourner contre les femmes: l’accomplissement d’un être ne peut être exclusivement dans la comparaison à un autre. 

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