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Alibaba à l’Élysée: la France connaît-elle si bien la Chine?

Écrit par Laurent Gey, Epoch Times
01.04.2015
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  • Jack Ma, président d’Alibaba reçu à l’Élysée le 18 mars dernier. (Martin Bureau/AFP/Getty Images)

On doit toujours rester étonné quand on voit la France faire des affaires avec le gouvernement chinois. Qui plus est, avec des entreprises qui sont la cible de la lutte anticorruption menée par l’actuel dirigeant Xi Jinping. La rencontre en grande pompe à l’Élysée le 18 mars dernier entre François Hollande et Jack Ma, le fondateur d’Alibaba, révèle une certaine méconnaissance du dossier chinois par les autorités françaises – Alibaba possédant parmi ses fonds d’investissement, la société Boyu Capital appartenant au petit-fils de l’ancien dirigeant Jiang Zemin.

Alibaba dans le collimateur du régime chinois

Lors de son passage à l’Élysée, Jack Ma a promis d’ouvrir une «ambassade Alibaba» en France, pour que les entreprises françaises puissent utiliser sa plateforme pour commercialiser leurs produits. Il n’est pas difficile de comprendre les intentions du gouvernement français devant les phares éblouissants que sont les dizaines de milliards d’euros de fortune de son invité ; pourtant le déplacement du géant chinois en Europe n’était pas sans arrière-pensée.

En effet, la société Alibaba a été la cible le 29 janvier d’une attaque en bonne et due forme de la part des autorités de régulation chinoises, lui occasionnant une perte de 28 milliards d’euros en deux jours.

La raison officielle, le groupe de e-commerce permettrait la commercialisation sur internet de produits issus de la contrefaçon (70% des produits contrefaits dans le monde sont chinois). Autre grief, un système de pots-de-vin de la part de certains clients, pour que leurs produits apparaissent dans les premiers résultats de son moteur de recherche.

La raison officieuse, Alibaba serait un conglomérat de groupes financiers (certains enregistrés dans les îles Cayman et les îles Vierges britanniques) affiliés aux membres de l’ancien régime et proches de Jiang Zemin, cible principale de la purge politique entreprise par Xi Jinping depuis 2012. La situation instable d’Alibaba l’a amené depuis à vouloir conquérir un maximum de nouveaux marchés hors de Chine.

Comprendre les liens politiques et économiques en Chine

Les connexions entre le monde des affaires et le monde politique sont omniprésentes sur la terre du milieu. Dans l’article «Le nouvel ordre économique chinois», Epoch Times présentait fin 2014, le changement de paradigme économique en cours, en rapport avec la lutte anticorruption menée par le nouveau gouvernement. En effet, depuis son arrivée au pouvoir, Xi Jinping démantèle pierre par pierre le réseau d’influence de l’ancien régime, que ce soit au niveau politique ou au niveau économique.

Comme exemple, Microsoft a dû payer en 2014, 140 millions de dollars d’«arriérés d’impôts et d’intérêts» car 50% des parts de MSN en Chine appartenaient à Jiang Mianheng, qui n’est autre que le fils de Jiang Zemin. En une journée, l’entreprise a perdu 1 million d’abonnés. Ils appartenaient à l’entreprise China National Petroleum Corp, anciennement dirigée par Zhou Yongkang, ancien chef de la sécurité intérieure et numéro 2 du Parti – aujourd’hui en prison pour «abus de pouvoir et gros profits», mais surtout pour avoir participé, sous le régime de Jiang Zemin, à la persécution du Falun Gong et aux prélèvements forcés d’organes sur les pratiquants de cette méthode bouddhiste. En 2014, on retrouve des cas semblables d’amendes massives pour corruption pour des grandes entreprises comme JPMorgan Chase, GlaxoSmithKline, Volkswagen, BMW, Toyota, etc. Leur erreur: avoir signé des contrats avec l’ancienne faction au pouvoir.

China Forbidden News rapportait en avril 2014 les montages financiers chinois dont faisaient partie Alibaba et plusieurs entreprises appartenant au clan de Jiang Zemin. Un contexte de transition économique et politique dont le gouvernement français ne semble pas avoir pris la juste mesure.

 

 

 

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