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Série : Bienvenue chez nous!

Le bonheur de vivre dans une coopérative d’habitation

Écrit par Nathalie Dieul, Epoch Times
28.04.2015
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  • La fresque sur le mur de la coopérative d’habitation où ont emménagé Francine et Hélène a été réalisée par la Ville de Sherbrooke. Plusieurs bâtiments historiques ajoutent un beau cachet aux alentours de la coopérative. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Alors que beaucoup rêvent d’accéder à la propriété, d’autres ne rêvent que de se défaire de leur propriété de manière à mener une vie plus simple. La première fois que j’ai rencontré Francine et Hélène, elles avaient déjà décidé de vendre le triplex dont elles étaient copropriétaires à Sherbrooke, en espérant trouver un appartement dans une coopérative d’habitation. Quelques mois après avoir fait ce grand changement, je les retrouve radieuses dans un grand logement d’un immeuble qui, d’après leurs commentaires, offre plusieurs des services qu’elles comparent à ceux d’un condo de luxe, mais pour un loyer assez imbattable.

Hélène a habité pendant 28 ans dans un des logements de son triplex de l’est de Sherbrooke. Elle était cliente de Francine, la thérapeute, puis progressivement les deux femmes sont devenues amies. C’est tout naturellement que, lorsque Francine était sur le point de se séparer et ne savait pas où aller, Hélène lui a offert de venir vivre chez elle. Les deux femmes ont ainsi partagé l’un des appartements de l’immeuble pendant cinq ans.

  • Hélène (à gauche) et sa colocataire Francine rient tout le temps. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Toutefois, avec les années, Hélène a commencé à trouver que c’était beaucoup d’ouvrage de s’occuper d’un triplex. D’autant plus que son travail, consistant à faire de l’entretien ménager, était déjà physiquement exigeant. Puis, une goutte d’eau fait déborder le vase : un dégât d’eau dans l’appartement supérieur oblige les deux copropriétaires à faire des rénovations majeures. «On est allé à saturation de ce qu’on pouvait aimer dans le fait de posséder une maison», témoigne Francine qui va bientôt fêter ses 70 ans.

À ce moment-là, la décision est prise : tant qu’à rénover, les deux amies décident de rénover l’immeuble au complet de manière à le vendre. Les assurances leur donnent un coup de main, et elles font plusieurs ventes-débarras pour vendre un maximum de meubles. «C’est un retour au zen», commente Hélène, maintenant âgée de 57 ans.

Un an plus tard, les travaux terminés, elles mettent le bâtiment en vente et trouvent des acheteurs qui leur offrent le prix demandé en deux mois à peine.

Elles sont maintenant libres de réaliser leur rêve : habiter une coopérative d’habitation. Au lieu d’avoir une personne comme propriétaire, c’est une association qui possède un ou plusieurs immeubles et loue les logements à ses membres.

Tant qu’à changer de vie, Francine et Hélène décident de partir à Montréal. Impossible à réaliser pour l’instant, d’après la planificatrice financière de Francine qui regarde le budget dont disposent les deux complices. Elle leur conseille donc de rester à Sherbrooke où le coût de la vie est moins élevé.

  • La pièce principale, avec ses beaux planchers de bois franc, sert à la fois de bureau, de salle de méditation et de salon. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Elles se renseignent sur les coopératives d’habitation à Sherbrooke. Normalement, il y a sûrement des listes d’attente pour y avoir un logement mais, en cherchant sur Internet, Hélène tombe sur un logement disponible dans un des bâtiments d’une coopérative dans un quartier de Sherbrooke qui les intéresse. Tout de suite, elles se rendent sur place. Le concierge et des locataires les informent que c’est déjà loué. Il en faut plus que ça pour décourager les deux femmes qui sont toujours d’un positivisme contagieux : «On est allé voir directement le président qui s’occupe des coopératives et, finalement, ce n’était pas loué!», s’exclame Francine.

«Nous voulions signer le bail même sans l’avoir vu», se souvient Hélène, qui était très intéressée à habiter au centre-ville de Sherbrooke, à distance de marche du lac des Nations. «Tant qu’à rester à Sherbrooke, je ne voulais pas rester dans le même quartier», ajoute-elle.

Bien qu’elles prennent possession de leur grand 4 1/2 – qui dans les faits est plutôt un 5 1/2 – dès le 1er mai 2014, les deux amies ne peuvent pas déménager tout de suite. Les acheteurs de leur triplex ne pouvant s’y installer avant le 1er juillet, Francine et Hélène se sentaient responsables de rester sur place pour surveiller le bâtiment pendant cette période, ce qui leur donne le temps de faire une belle période de transition de deux mois. «On venait la fin de semaine, on s’asseyait et on regardait dehors», raconte Francine, amusée.

Au fur et à mesure, les amies apportent des boîtes, ce qui fait qu’au moment de déménager véritablement, il ne reste que les gros meubles vite apportés grâce à l’aide d’un voisin généreux.

Découverte de la vie en coopérative

Généralement, dans une coopérative d’habitation, chaque membre doit réaliser une corvée par semaine, qu’il s’agisse de nettoyer les corridors ou bien de faire les comptes par exemple. Toutefois, dans celle d’Hélène et de Francine, une seule corvée est obligatoire dans toute l’année, la corvée du printemps. Tous les membres doivent y participer la même journée ou mandater quelqu’un pour les remplacer en cas d’impossibilité.

  • La salle à manger est aussi zen que le reste de l’appartement. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

«Cette année, nous avons fait le ramassage des feuilles, on en a eu pour 11 heures, mais on s’est amusé! Puis, la coopérative paie le repas. On a tellement eu de plaisir. C’était le rire fou tout le temps du dîner», s’exclame Hélène. Au lieu de prendre cette journée pour une corvée, elle y a trouvé une belle occasion de rencontrer les nouveaux voisins.

Dans cette coopérative, chacun vit chez soi sans déranger les autres. Chacun est solitaire, mais en même temps il y a de l’entraide et une bonne atmosphère lorsque les habitants de l’immeuble se rencontrent.

Monétairement, le prix d’un loyer dans une coopérative d’habitation est généralement environ 25 % moins cher que celui d’un logement identique sur le marché. En fait, les deux colocataires paient un loyer représentant un pourcentage raisonnable de leur revenu, avec un montant maximum. Toutes les deux se sentent sécurisées de payer un pourcentage plutôt qu’un loyer fixe. «Vraiment, tu as une qualité de vie et ça enlève beaucoup d’inquiétudes monétaires», souligne celle qui a été propriétaire d’un triplex pendant 28 ans. Le loyer comprend même le chauffage, l’eau chaude, un lave-vaisselle ainsi que l’utilisation d’une laveuse et d’une sécheuse communautaires. Les membres de la coopérative ont également droit à un rabais substantiel sur leur abonnement à la télévision, à Internet, sur les assurances habitation et automobile.

Les services offerts par l’administration de l’immeuble, qui gère 17 coopératives dans Sherbrooke, sont nombreux. Un concierge habite le rez-de-chaussée et sécurise le bâtiment. Un problème? Il suffit d’appeler les gestionnaires qui envoient un professionnel dès que possible pour le régler. L’administration n’hésite pas à réaliser des travaux pour prévenir la détérioration de l’immeuble. En effet, même si le bâtiment a un certain âge, tout est en bon état.

Parmi les autres services de la coopérative : la possibilité de réserver une salle communautaire avec tables de billard lorsque l’on reçoit de la visite ou encore la possibilité de recevoir une formation gratuitement pour aller partager ensuite ses nouvelles connaissances dans une autre coopérative. Autre exemple, si vous désirez participer au comité d’embellissement de votre immeuble, on vous alloue un budget pour l’achat des fleurs… Évidemment, ces exemples s’appliquent uniquement à cette coopérative spécifique, chacune ayant son fonctionnement distinct.

Un nouveau lieu de vie

Les deux colocataires apprécient grandement le fait que l’appartement soit assez grand pour ne pas se déranger, le fait qu’elles aient deux balcons, un de chaque côté. Et, surtout, elles adorent se trouver au troisième étage au lieu du rez-de-chaussée où elles habitaient auparavant. «C’était très bruyant parce qu’on avait les autos au même niveau que nous. […] On ne se rendait pas compte à quel point c’était bruyant. C’est quand on est arrivé ici, au 3e, qu’on a pu apprécier le calme», affirme la plus âgée des deux amies. «J’aime être ici parce que c’est au 3e et que je peux voir le ciel. Ce n’est ni trop haut, ni trop bas», ajoute Hélène qui apprécie voir les couchers de soleil et même les feux d’artifice.

  • En regardant derrière le stationnement collé à la coopérative d’habitation, il est facile d’oublier que l’on est en plein centre de la sixième plus grande ville du Québec. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Les deux femmes profitent de leur nouveau quartier pour découvrir la vie au quotidien dans le centre-ville de Sherbrooke, se promenant autour du lac des Nations où elles rencontrent toutes sortes de personnages, des gens heureux pour la plupart.

Heureux… un mot qui revient souvent dans la bouche des deux amies qui rient presque pendant tout le temps de l’entrevue. «Souvent, j’avais dit à mes clientes comment j’aimais ça, et elles le vérifient régulièrement. Ce qui est drôle, c’est que mes clientes sont heureuses que je sois heureuse! […] Il y a un aspect contagieux…», se rend compte Hélène, en riant comme il se doit.

Un autre résultat du rire contagieux des deux colocataires : certaines personnes de l’immeuble étaient tristes avant leur arrivée, le fait d’entendre le rire de leurs nouvelles voisines les a transformées. Sans oublier la famille qui a acheté leur triplex : «Les gens qui y habitent maintenant nous ont dit qu’ils étaient tellement heureux. Les enfants peuvent jouer dehors maintenant», se réjouit Francine.

 

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