Imaginez le scénario suivant comme une partie de plaisir : vous avez entre les mains un coupé sport de haute puissance et vous le conduisez dans la pire tempête de neige de l'hiver au Michigan. Il y a beaucoup de glace, de la neige épaisse, des camions en train d’épandre du sel et des lunatiques écervelés au volant de leurs véhicules 4 x 4 qui découvrent les limites de l'adhérence en zigzagant entre le terre-plein central et les garde-fous. Une partie de plaisir? Probablement pas, mais l’Audi A5 a prouvé qu'elle pouvait être une souffleuse à neige incontestable lors de mon voyage au North American International Auto Show à Détroit.

Ce n'était pas la première fois que je conduisais à Détroit en hiver alors que la circulation routière est difficile. Quand j'étais à l’université, ma grand-mère m’avait menacé de ne plus me laisser repartir après avoir passé une longue nuit sur la route dans ma Geo Spectrum. J’ai su que j'allais revivre encore un tel hiver lorsque, 45 minutes au nord d’Indianapolis, une Buick Park Avenue a fait des 360° à travers deux voies, un terre-plein, deux autres voies routières, et a manqué de frapper un épandeur de sel pour enfin terminer sa course en piquant du nez dans un ravin boisé. Si j'avais été derrière le volant de n'importe quel autre coupé sport, je serais immédiatement allé chercher refuge dans le motel le plus proche et j’aurais attendu, en sécurité et bien au chaud, que dame Nature se calme.

Cependant, dans l’A5, le système de traction à quatre roues motrices Quattro et le contrôle de stabilité électronique ont fait du si bon travail que je ne me suis pas rendu compte à quel point la chaussée était glissante jusqu'au moment où j'ai enlevé mon pied de l’accélérateur afin de laisser aux systèmes une chance de se réajuster avec un petit coup. J’ai failli être pris de panique lorsque la Buick a dérapé, mais j’étais bien installé dans le filet de secours que procure l’Audi. Les freins antiblocages aux quatre roues fonctionnaient aussi bien sur la chaussée glissante que lorsque le véhicule réduit sa vitesse sur l'asphalte sèche.

J’ai failli perdre mon sang-froid en faisant une fausse manœuvre : j’ai saupoudré de neige un 18 roues en le dépassant et en dérapant un peu trop vers la gauche. Alors que le contrôle de la stabilité a pris le dessus, j'ai appuyé sur la pédale d’accélérateur, laissé le système Quattro s'occuper de tout et je me suis réorienté dans ma voie tranquillement.

Le fini intérieur et les formes de cette voiture sont aussi élégants et luxueux qu'une suite au Beverly Hilton. La navigation a fonctionné parfaitement, la sonorité de l’audio était excellente, et la radio satellite Sirius s'est avérée une compagne de voyage indispensable pour enlever le stress de conduire sur cette route. Le bois véritable apporte une teinte chaude et est en contraste avec toute la panoplie d’accessoires de la haute technologie allant de l'écran multifonctionnel qui gère la navigation, à l'audio et au système de climatisation. La radio satellite Sirius ainsi que les dix haut-parleurs ont été de bonne compagnie sur la route. La connectivité Bluetooth pour le téléphone et une caméra arrière pour le recul m'ont conduit à bon port et en toute sécurité. Les sièges en cuir chauffants sentaient le paradis et chauffaient comme l'enfer. Trop cool, un écran montre un faux cadran au fur et à mesure que la température du siège est ajustée.

En même temps que j'étais en train de m'occuper de la chaussée glissante, une couche de glace a commencé à se former sur le pare-brise. Dégivrer cette vitre abrupte en positionnant le dégivreur au maximum l'a éventuellement fait disparaître. Cependant, les sièges chauffants, avec leurs six positions, m'ont grillé. Et lorsque j'ai remis le système de climatisation à «auto» et «70», l'air climatisé s'est mis en marche! Dans une tempête de glace! Puis, les soi-disant imbattables essuie-glaces détecteurs de pluie ne pouvaient faire la différence entre une couche de glace sur le pare-brise et une pluie diluvienne. Pour faire la paix avec la température et les gadgets électroniques, j'ai mis les essuie-glaces hors fonction, puis je les ai utilisés en mode «un coup» pour mieux gérer le grésil et les éclaboussures. Aucune autre voiture n’aurait pu faire mieux.

C'est dommage que le sel et la neige aient caché la très grande beauté de la carrosserie et du design extérieur de l'auto qui combinent en parts égales le style coffre allemand et l'élégance britannique. Vue de l'avant et de l'arrière, la voiture est aussi exotique qu'une R8, mais vue de côté, elle pourrait être méprise pour une Bentley Continental. Les phares avant et les feux arrière LED ainsi que les phares avant adaptables éclairent comme le soleil d'été.

À Détroit, la température m'a finalement donné un peu de repos et a fait fondre suffisamment de neige sur la chaussée pour me permettre d'avoir un peu de plaisir. C'était une pure joie de pouvoir appuyer sur les 265 chevaux-vapeur du moteur V6 DOHC 3,2 litres de l’A5, de changer manuellement les six vitesses de la transmission automatique et de mordre dans l'asphalte avec les quatre roues. J'avais conduit la S5 l'été dernier et elle me donnait l'impression d'avoir les mains pleines, sauf quand je la poussais à fond. Totalement différente, l’A5 est docile en ville, mais elle se montre à la hauteur au besoin. La suspension est serrée, le volant rapide et les freins mordent, tout comme se doit d'être une GT exclusive. La consommation d'essence est raisonnable à 13,1/8,7 litres/100 km ville/grande route.

L’Audi A5 n'est peut-être pas complètement parfaite. Elle a besoin de bons pneus d’hiver : les rainures ordinaires ont fait l’affaire, mais j’ai souvent senti qu’elles auraient mieux performé sur une longue autoroute sèche que sur cette route du Michigan en janvier. J'ai failli accrocher un mur de béton dans une bretelle près du centre-ville lorsque les pneus ont manqué de mordant. Je conseille aux passagers arrière de rechercher plutôt une A4. J'étais heureux cependant de ne pas conduire la S5 chargée à bloc, ou tout autre auto musclée qui serait tombée dans trois fossés, ce jour-là, à côté de la Buick Park Avenue. Peu de coupés peuvent être autant à la hauteur dans les pires conditions. Le prix lors de l'essai routier était de 53 350 $, rendant l’A5 aussi compétitive que le BMW 3-Series Coupé, la Mercedes CLK, l’Infiniti G37 ou la Hyundai Genesis Coupé.