Les médias refusent de dénoncer les prélèvements d’organes forcés en Chine

Une attitude criminelle à la limite du raisonnable

Par John Mac Ghlionn
3 novembre 2021 16:01 Mis à jour: 6 novembre 2023 08:53

Les principaux médias ne se lassent pas de publier des articles sur les sujets les plus importants de notre époque, tels que le COVID-19, la disparition des valeurs religieuses et le développement de la cyberguerre. Pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, ils ignorent systématiquement l’un des crimes les plus horribles perpétrés de nos jours : le prélèvement forcé d’organes en Chine.

Au mois de juillet, comme l’a rapporté Reuters (ce qui est tout à son honneur), la société chinoise de génétique BGI Group vendait – et vend toujours–- des tests prénataux dans le monde entier. Fait plutôt inquiétant, BGI a développé ces tests « en collaboration avec l’armée du pays ». Selon le rapport, ces tests sont utilisés « pour collecter les données génétiques de millions de femmes afin de mener des recherches approfondies sur les caractéristiques des populations ».

En d’autres termes, le régime chinois créait – et sans doute crée-t-il encore – une banque de données génétiques.

En mars dernier, comme l’indique le rapport de Reuters, des membres du gouvernement américain avaient fait part de leurs inquiétudes concernant BGI. Ils étaient particulièrement préoccupés par « une vaste banque de données génomiques » actuellement mise en place et analysée par un système d’intelligence artificielle. Selon eux, ces données « pourraient permettre à la Chine d’acquérir des avantages économiques et militaires ». Apparemment, leurs inquiétudes étaient justifiées car ces données pourraient « propulser la Chine dans une position dominante sur le marché pharmaceutique mondial, et aussi potentiellement permettre le développement de soldats ‘génétiquement enrichis’, ou d’agents pathogènes conçus pour attaquer la population ou l’approvisionnement alimentaire des États-Unis ».

En cette ère de guerre sophistiquée, il semble que le Parti communiste chinois (PCC) soit prêt à tout pour faire avancer son programme machiavélique.

Comme le conclut Reuters, BGI et l’armée chinoise travaillent pour « améliorer les qualités génétiques de la population ». Le simple fait qu’on puisse travailler pour Pékin afin d’améliorer les qualités génétiques des populations est particulièrement troublant. Non sans rappeler l’eugénisme des nazis, le PCC semble s’intéresser de près à la création d’un État biologique, avec amplification et élimination de certains traits génétiques.

Un employé travaillant dans un laboratoire de Shenzhen Puruikang Biotechnology Co, Ltd, le 26 août 2014 à Shenzhen, dans la province chinoise du Guangdong. (VCG/VCG via Getty Images)

Moins d’un mois après la publication de l’article d’investigation, un rapport du Forum international pour les droits et la sécurité, un groupe de réflexion basé à Toronto, a accusé le régime chinois de « recueillir illégalement des données ADN de la communauté minoritaire des Ouïghours ».

Selon le rapport, le régime chinois s’est également rendu coupable de prélèvements d’organes humains. Cette pratique immorale et illégale est étroitement liée au développement de cette banque génétique, comme le démontre le rapport.

Le massacre des minorités

Les Ouïghours ne sont pas le seul groupe minoritaire visé. Les Tibétains, les musulmans, les chrétiens et les pratiquants de Falun Gong le sont tout autant.

En septembre, Pékin a soumis une longue déclaration aux Nations unies. Sans surprise, la déclaration affirmait que les accusations de prélèvements forcés d’organes n’étaient que des fabrications « diffamatoires », extrêmes et ridicules. Selon cette déclaration particulièrement ferme, tous les témoignages, étaient donnés par des « acteurs » spécialisés « dans la diffamation et la propagation de rumeurs sur la question des droits de l’homme en Chine ».

Plus récemment, lors d’une conférence à Bruxelles focalisée sur le prélèvement forcé d’organes en Chine, les participants ont appris que le régime chinois procédait à des « milliers » de transplantations illégales chaque année. Ces crimes « contre l’humanité » se produisent en ce moment même – et les pratiquants de Falun Gong semblent être parmi les plus touchés.

« Le Falun Gong a été et est, pour beaucoup, plus populaire que le communisme en Chine, et le régime actuel y est particulièrement attentif », a déclaré KaYan Wong, intervenant et porte-parole du Falun Gong aux Pays-Bas.

Cette vigilance implique que les pratiquants de Falun Gong sont pris pour cible par le régime, brutalisés et détenus contre leur gré, leurs organes sont ensuite prélevés et leur vie retirée.

« La persécution du Falun Gong a commencé dès 1999 et, depuis lors, il est illégal de pratiquer le Falun Gong en Chine », a déclaré M. Wong.

L’objectif du régime chinois est clair : « Diaboliser le Falun Gong et le traiter comme une secte », a-t-il poursuivi.

Mais le régime ne s’arrête pas à la diabolisation et à la diffusion de mensonges. En suivant un agenda meurtrier, il a clairement le désir d’éliminer de la société autant de pratiquants de Falun Gong que possible. Le mot extermination, intimement lié à l’Allemagne nazie, vient à l’esprit. Selon des rapports crédibles, les organes des victimes sont vendus sur le marché noir, un foie sain pouvant atteindre les 1 024 912 yuans (environ 140 000 €). Ce type de commerce génère un chiffre d’affaires annuel « d’au moins… 1 milliard de dollars » pour le régime, nous dit-on.

Des personnes innocentes sont massacrées. Où est le cri d’alarme de la communauté internationale ? Où sont les marches, les manifestations dans les rues ? Imaginons que de telles pratiques aient lieu au Royaume-Uni ou au Canada – le monde resterait-il les bras croisés et silencieux ? La réponse est évidemment non. Alors pourquoi la Chine bénéficie-t-elle d’un passe-droit ? Et ne nous y trompons pas, le PCC met concrètement ce passe-droit à profit.

Une recherche rapide sur Google pour « prélèvements forcés d’organes en Chine » fait apparaître un certain nombre d’articles, mais peu proviennent de publications importantes. Pourquoi ?

Quels liens les médias corporatifs entretiennent-ils avec la Chine ? Quelle que soit la raison de cette absence de couverture, le silence est assourdissant.

John Mac Ghlionn est un chercheur et un essayiste. Ses travaux ont été publiés par des journaux comme le New York Post, le Sydney Morning Herald, Newsweek, National Review, The Spectator US et d’autres publications respectables. Il est également spécialiste des questions psychosociales et s’intéresse de près aux dysfonctionnements sociaux et à la manipulation des médias.


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