COVID-19

Les autorités chinoises dans l’épicentre du coronavirus ont commencé à désactiver partiellement l’Internet

février 23, 2020 20:17, Last Updated: février 24, 2020 7:59
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« La connexion internet chez moi a été coupée pendant plusieurs jours. J’ai continué à appeler la ligne d’assistance du maire, mais personne ne s’occupe de nous », a déclaré un habitant de la ville de Wuhan, dans la province de Hubei, où l’épidémie du nouveau coronavirus (virus COVID-19, ou coronavirus de Wuhan) a commencé.

Depuis le 11 février, de plus en plus d’habitants de Wuhan ont signalé que leur connexion Internet à domicile était coupée. Les autorités de Wuhan ont mis en place des mesures de quarantaine strictes pour contenir l’épidémie, notamment en n’autorisant qu’une seule personne par foyer à quitter son domicile.

L’édition chinoise du journal Epoch Times (CET) s’est entretenue avec plusieurs habitants de Wuhan et a constaté que certains quartiers, où un grand nombre d’infections par le coronavirus de Wuhan ont été signalées, ont vu leur connexion Internet coupée.

Les commentateurs estiment que les autorités utilisent cette méthode pour restreindre la capacité des internautess à parler librement de la situation sur le terrain.

Depuis l’apparition de l’épidémie début décembre 2019, environ 70 % des cas d’infection officiellement signalés se trouvent à Wuhan.

Pas de connexion Internet

Plusieurs personnes interrogées ont indiqué à CET que leurs zones résidentielles ont commencé à diffuser des messages via des haut-parleurs installés sur des lampadaires indiquant que leurs connexions Internet seraient bientôt coupées, à partir du 10 février au soir.

Un habitant de Wuhan qui vit sur le chemin Jiangdi Zhong dans le district de Jianghan a indiqué sur les médias sociaux que sa connexion Internet à domicile avait été coupée dans l’après-midi du 11 février. Il a vérifié auprès d’autres voisins qui vivaient à proximité et a confirmé que leur connexion internet à domicile avait également été coupée.

« Là où je suis, c’est près de l’hôpital de fortune du Centre international d’exposition de Wuhan. Il semble que tous les membres de notre communauté ont perdu leur connexion internet », s’est plaint le résident.

Un habitant de Wuhan qui vit dans le district de Jiang’an a déclaré au CET le 19 février que sa connexion internet n’avait pas été rétablie. Il a dû utiliser son téléphone portable pour surfer sur Internet.

Zeng Jieming, un activiste chinois basé aux États-Unis, a déclaré au CET le 19 février : « J’ai deux amis qui vivent à Wuhan. L’un vit dans le quartier de Caidian, et l’autre dans le quartier de Jiangxia. Ils ont tous les deux dit que leurs connexions Internet étaient coupées […] Ils ont été informés [par le régime communiste] qu’il y avait trop de rumeurs en ligne, ce qui [selon le régime] a sérieusement entravé les efforts de secours. »

Selon les amis de Zeng, l’épidémie dans les districts de Caidian et de Jiangxia est grave. Les autorités locales craignent que les gens ne dévoilent la vérité sur l’épidémie au monde extérieur en mettant des vidéos en ligne, ont-ils déclaré.

Objectif

Gu He est un observateur de la censure d’Internet en Chine. Il a déclaré au CET que de telles tactiques sont tout à fait normales pour le régime chinois.

« Dès 2009, le gouvernement chinois a coupé Internet dans toute la région du Xinjiang, et l’a limité à un réseau local pendant 312 jours », a déclaré M. Gu. « Il utilise cette méthode pour contrôler la parole des gens. »

La suspension d’Internet dans le Xinjiang, où vivent 25 millions de personnes – dont de nombreuses minorités musulmanes ouïgoures – a été rapporté par plusieurs groupes de défense des droits de l’homme et médias à l’époque. Les autorités chinoises sont intervenues en juillet 2009 après une série de violentes émeutes qui ont eu lieu à Urumqi, la capitale du Xinjiang. L’internet a été rétabli en mai 2010.

Depuis que Wuhan a été fermé le 23 janvier, les internautes ont commencé à publier des messages sur les médias sociaux pour exposer la situation réelle sur le terrain. Ils exposent les différents symptômes causés par le nouveau coronavirus. Ils montrent les mauvaises conditions médicales dans les hôpitaux locaux, soulignent la montée en flèche des prix des denrées alimentaires, montrent des cadavres ramassés chez les gens. Il y a des vidéos de la police qui envoie de force des gens dans des centres de quarantaine et qui exposent les mauvaises conditions dans ces centres, y compris le manque de nourriture, d’eau et de traitement médical ; et des gens désespérés quant à leur possibilité de se remettre de la maladie en essayant de mettre fin à leur vie.

Les censeurs d’Internet ont depuis commencé à sévir contre ces publications, déployant même une armée de trolls pour écrire des articles positifs sur les efforts de lutte des autorités contre l’épidémie.

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