Budget 2026 : le gouvernement prévoit de geler les APL et de les supprimer pour les étudiants étrangers

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Photo: PHILIPPE HUGUEN/AFP via Getty Images
Le projet de budget présenté mardi par le gouvernement prévoit un gel des aides personnalisées au logement (APL) en 2026, à l’instar de plusieurs autres prestations sociales, ainsi que leur suppression pour les étudiants étrangers hors Union européenne non boursiers.
Pensions de retraite, allocations familiales et aides au logement ne seront pas revalorisées pour suivre le rythme de l’inflation, conformément à « l’année blanche » annoncée cet été par l’ancien Premier ministre François Bayrou.
Une mesure « très pénalisante »
« C’est ce qui était redouté », réagit auprès de l’AFP Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation pour le logement des défavorisés, qui qualifie cette « année blanche » de « mesure très pénalisante qui va toucher les plus pauvres ».
L’inflation s’établissait à 1,2% en septembre, note-t-il. Si l’effet d’un maintien du niveau des APL apparaît « relativement limité », il s’ajoute à d’autres gels et réductions de prestations sociales décidés ces dernières années. Le projet de loi de finances estime qu’« en 2026, le maintien des APL à leur niveau de 2025 permettra de réaliser une économie de 108 millions d’euros pour l’État, dont 54 millions du fait de l’absence de revalorisation ».
Les étudiants étrangers particulièrement visés
Aucune estimation n’est en revanche donnée concernant les économies attendues de la suppression des APL pour les étudiants étrangers non ressortissants d’un État de l’Union européenne, de l’Espace économique européen (Norvège, Liechtenstein, Islande) ou de la Confédération suisse, et non boursiers.
« Retirer les APL pour les étudiants extracommunautaires non boursiers, c’est vraiment mettre à la porte quasiment l’ensemble des étudiants extracommunautaires de notre système universitaire », déplore Suzanne Nijdam, nouvelle présidente de l’association étudiante Fage, interrogée par l’AFP.
« Ces aides sont vitales pour ces étudiant.es qui vivent déjà dans des situations de précarité extrême », ajoute Léa Jules-Clément, co-secrétaire générale du syndicat l’Union étudiante. Elle rappelle que beaucoup d’étudiants étrangers paient des frais d’inscription plus élevés et n’ont pas accès aux bourses du Crous.
Des conséquences « dramatiques » redoutées
Cette mesure « peut créer des milliers et des milliers de situations dramatiques », prévient encore Manuel Domergue, soulignant que les systèmes de bourses diffèrent d’un pays à l’autre et que seuls « 2% à 3% des 315.000 étudiants étrangers extracommunautaires » sont boursiers.
L’économiste estime qu’un refus d’aides mensuelles comprises entre 100 et 150 euros à environ 300.000 étudiants pourrait engendrer des économies proches de 400 millions d’euros.
Les crédits alloués à l’aide à l’accès au logement, qui comprend les APL, s’élèveront à 16,1 milliards d’euros en 2026, soit une baisse de 600 millions par rapport à l’année précédente.

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