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Sécurité sociale

Budget de la Sécurité sociale : le PS au cœur d’un possible compromis fragile

Les socialistes affichent un optimisme mesuré. Après une réunion d'une heure et demie avec le Premier ministre Sébastien Lecornu ce lundi, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a évoqué des avancées concrètes tout en restant prudent : "Nous progressons, nous sommes dans une approche qui peut permettre d'aboutir à un compromis, mais nous n'en sommes pas encore là."

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Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, s'adresse à la presse après une réunion à l'Élysée, à Paris, le 10 octobre 2025.

Photo: LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Le chef de file socialiste était accompagné de Boris Vallaud et Patrick Kanner, ainsi que de plusieurs autres élus du parti. Côté gouvernement, cinq ministres participaient aux discussions, dont Roland Lescure à l’Économie et Amélie de Montchalin aux Comptes publics.

Un marathon de consultations pour Sébastien Lecornu

Le Premier ministre multiplie les rencontres cette semaine. Après les socialistes et les communistes lundi, il recevra les écologistes mardi et le Rassemblement national mercredi. Des échanges avec Liot et Les Républicains ont déjà eu lieu la semaine dernière.
Au-delà des partis politiques, Sébastien Lecornu prévoit également de consulter les partenaires sociaux (Medef, CFDT, FO) et des parlementaires sur des thèmes comme la défense et l’énergie. Une stratégie d’ouverture pour faciliter l’adhésion au texte budgétaire.
Face aux inquiétudes du patronat, le Premier ministre leur a adressé un courrier pour les rassurer, avertissant que le véritable danger serait l’absence de budget.

Les lignes rouges du Parti socialiste

Les revendications socialistes sont claires : suspension de la réforme des retraites, maintien des prestations sociales et des pensions sans gel, et abandon du doublement des franchises médicales. Ces conditions sont essentielles pour éviter que le PS ne vote la censure du gouvernement.
« Nous voulons sauver la Sécu sans faire payer les plus modestes », a résumé Olivier Faure, soulignant le caractère difficile des négociations.

Un Sénat en opposition frontale

Le projet de loi revient à l’Assemblée dans une version profondément remaniée par le Sénat. Les sénateurs ont rejeté la suspension de la réforme des retraites et supprimé la hausse de la CSG sur les revenus du capital, deux mesures pourtant obtenues par les socialistes à l’Assemblée.
Samedi, la commission des Affaires sociales a voté contre le projet, avec l’opposition de LR tandis que le PS s’est abstenu. « On est assez loin d’un accord », a reconnu Frédéric Valletoux, président de la commission.

Une équation parlementaire quasi impossible

Le chemin vers l’adoption du budget s’avère périlleux. Avec LFI et l’alliance RN-UDR qui voteront contre, le gouvernement doit compter sur l’approbation de la coalition gouvernementale et au minimum l’abstention du PS et des écologistes.
Or, Les Républicains traînent des pieds. Philippe Juvin, rapporteur général du Budget, a déclaré lundi : « J’ai très envie de ne pas voter ce budget de la Sécurité sociale. »
Les socialistes pointent du doigt cette frilosité : « La responsabilité doit être dans tous les camps, pas seulement chez les socialistes », a insisté Olivier Faure.

Le spectre du 49.3 se précise

Si le gouvernement reste déterminé à obtenir un vote, l’hypothèse du recours à l’article 49.3 gagne du terrain, aussi bien au PS que chez LR. Cette option n’a toutefois pas été évoquée lors de la rencontre de lundi.
Le calendrier se resserre : un premier vote sur les recettes est prévu cette semaine, et le vote final sur l’ensemble du texte le 9 décembre. Les prochains jours seront décisifs pour savoir si un compromis peut émerger de ces tractations intenses.
Avec AFP