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Budget de la Sécurité sociale

Budget de la Sécurité sociale : Philippe Juvin (LR) prêt à rejeter le texte

Philippe Juvin, rapporteur général du Budget de l'État et député Les Républicains des Hauts-de-Seine, ne cache plus son exaspération. Dans une intervention remarquée sur Radio J ce dimanche, l'élu a clairement exprimé son intention de voter contre le budget de la Sécurité sociale, dont la nouvelle lecture débute mardi à l'Assemblée nationale. Une position qui reflète les tensions croissantes au sein de l'hémicycle autour de ce texte crucial.

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Philippe Juvin, député de la Droite républicaine et rapporteur général de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, le 21 novembre 2025.

Photo: Alain JOCARD / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

La principale pomme de discorde ? La suspension de la réforme des retraites, une concession arrachée par le Parti socialiste au Premier ministre Sébastien Lecornu en contrepartie de leur abstention lors d’un vote de censure.

Les socialistes multiplient les exigences

Pour Philippe Juvin, cette décision constitue une erreur majeure qu’il ne peut cautionner. Le député LR dénonce également ce qu’il perçoit comme un marchandage permanent, estimant que les socialistes multiplient les exigences sans que cela ne s’arrête jamais.
« J’ai l’impression que ce n’est pas pour solde de tout compte et que tous les jours il y a une demande nouvelle des socialistes qui arrive », déplore-t-il avec véhémence, pointant du doigt une stratégie de négociation qu’il juge insatiable et contraire à l’intérêt général.
Concernant le budget de l’État, actuellement en discussion au Sénat, Philippe Juvin se montre plus optimiste quant à une issue favorable. Il anticipe qu’une commission mixte paritaire, réunissant parlementaires des deux chambres, pourrait aboutir à un accord après le vote sénatorial.

L’appel pressant au 49.3

Mais c’est surtout sur l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution que le rapporteur général se fait le plus insistant. Dans un appel solennel lancé au Premier ministre, il affirme que le recours à cet outil constitutionnel n’est plus simplement une option, mais une obligation morale et politique dans le contexte actuel de blocage parlementaire.

Un outil constitutionnel devenu incontournable

L’argumentaire de Philippe Juvin est limpide : puisque le Parlement s’avère incapable de parvenir à un consensus malgré toutes les opportunités offertes, il appartient désormais au gouvernement d’assumer ses responsabilités en déclenchant le 49.3. Cette procédure permettrait de faire adopter le budget sans vote, tout en laissant aux oppositions la possibilité de déposer une motion de censure.
Paradoxalement, c’est Sébastien Lecornu lui-même qui avait renoncé à cette arme constitutionnelle pour satisfaire les socialistes, attachés à préserver le débat démocratique. Mais le vent semble tourner : François Hollande a récemment plaidé pour son utilisation, tandis que Boris Vallaud, chef des députés socialistes, n’a pas exclu cette hypothèse dans les colonnes du Parisien samedi dernier.

Avec un double avantage stratégique 

Le 49.3 présente en effet un double avantage stratégique : il évite aux groupes d’opposition de voter explicitement pour un texte qu’ils désapprouvent, tout en permettant à l’exécutif de contourner les divisions au sein de sa propre majorité. Dans une Assemblée fragmentée et imprévisible, cet instrument pourrait bien s’imposer comme la seule voie de sortie viable pour sortir de l’impasse budgétaire actuelle.
Avec AFP