Célébrons la maternité

Si la famille est le fondation de la culture, la maternité en est la pierre angulaire

Par Jeff Minick
1 septembre 2023 16:33 Mis à jour: 1 septembre 2023 16:33

Début d’août, j’ai eu la charge de quatre enfants âgés de 3 à 8 ans pendant trois jours et deux nuits, alors que mon fils et sa femme étaient à l’hôpital pour donner naissance à un cinquième membre de la famille. Tout s’est relativement bien passé pendant ma garde solitaire jusqu’à la deuxième nuit, lorsque l’enfant de 7 ans est descendu après que je l’ai bordé dans son lit.

« Cici pleure », a-t-elle dit.

Je suis remonté à l’étage.

« Je veux maman », répétait en boucle l’enfant de 5 ans en pleurs, tandis que je restais dans l’ombre de la chambre à coucher, me demandant ce qu’il fallait faire. « Je veux maman tout de suite ! »

« Parfois, je veux aussi ma maman », ai-je dit à un moment donné, ce qui est vrai, mais j’espérais la distraire.

Comme cela ne fonctionnait pas, je me suis couché sur la moquette au pied de son lit, épuisé par notre journée bien remplie, et j’ai décidé d’attendre. Au bout de quelques minutes, elle s’est tue et sa sœur m’a fait sursauter en se glissant derrière moi et en me chuchotant à l’oreille : « Je crois qu’elle dort. Tu peux y aller maintenant. » Je lui ai souhaité une seconde fois bonne nuit et j’ai redescendu les escaliers en traînant les pieds.

Ces trois jours avec les petits-enfants ont apporté d’autres moments de stress et de fatigue, mais l’arrivée d’Ignatius John, 3,6 kg né en 24 heures, a effacé ma lassitude. Il était, bien sûr, le plus beau bébé au monde.

J’ai ramené à la maison plusieurs souvenirs affectueux et humoristiques, mais les jours suivants, j’ai surtout pensé au cri plaintif de Cici : « Je veux maman ! »

La flamme éternelle

Juste avant de mourir dans le film Il faut sauver le soldat Ryan, l’infirmier Wade murmure plusieurs fois « Maman ». Un siècle plus tôt, les soldats de l’Union de la guerre de Sécession, assis autour de leurs feux de camp, chantaient : « Just before the battle, Mother, I am thinking most of you » (Juste avant la bataille, maman, je pense surtout à toi). Lorsque j’étais enfant et que je regardais les matchs de soccer à la télévision, les caméras faisaient souvent une prise de vue des joueurs assis sur un banc et, invariablement, l’un d’entre eux faisait un signe de la main, souriait et disait « Allo maman ». Comme beaucoup d’autres poètes et écrivains, Christina Rossetti a rendu hommage à sa mère dans « Sonnets Are Full of Love » (Les sonnets sont pleins d’amour) :

Je t’aime, maman, j’ai tressé une couronne
De rimes pour couronner ton nom vénéré :
En toi, quatre-vingts ans ne peuvent ternir la flamme
De l’amour, dont l’éclat béni transcende les lois
Du temps et du changement, de la vie mortelle et de la mort.

Comme Cici, tout le monde veut sa maman à un moment donné. Même les adultes que j’ai connus et qui avaient des mères terribles – des femmes qui réprimandaient, maudissaient et même battaient leurs enfants – avaient toujours envie de l’affection, des soins et de l’amour d’une mère.

Depuis la nuit des temps, les mères guident, protègent et aiment leurs enfants. (Biba Kayewich)

La maternité sous le feu des critiques

Dans The End of Woman (La fin de la femme), l’auteur Carrie Gress consacre une grande partie de son livre à l’analyse du mouvement féministe des 200 dernières années. Elle se penche sur les pionnières du début du féminisme, des femmes telles que Mary Wollstonecraft, Elizabeth Cady Stanton et Susan B. Anthony, puis amène les lecteurs jusqu’au 20e siècle avec des féministes telles que Betty Friedan et Kate Millet. Contrairement aux auteurs d’autres enquêtes historiques de ce type, Mme Gress déchire le rideau si souvent jeté sur la vie privée de ces femmes et révèle les racines de leurs idées radicales, souvent tirées de leur expérience personnelle – l’amour libre, le ressentiment des hommes, la demande d’avortement, les arguments en faveur d’un mode de vie lesbienne, les attaques contre la famille traditionnelle.

Plus important encore, peut-être, Mme Gress dévoile les attaques de certaines féministes contre la maternité. Selon elles, les bébés deviennent des entraves qui empêchent les femmes de faire carrière et de poursuivre leurs propres intérêts et plaisirs. Margaret Sanger, défenseur du contrôle des naissances et eugéniste, a par exemple défini il y a longtemps la mère comme « une machine à reproduire et une corvée – elle n’est pas un atout mais un handicap pour son quartier, sa classe, la société ».

Tout aussi accablant est le silence de tant de féministes sur la maternité et les enfants. Mme Gress écrit : « Il y a une absence remarquable de discussion sur les enfants, sur ce que signifie être une mère, sur ce qu’est une relation avec un enfant – les hauts et les bas, les moments de tendresse, les petites victoires. »

La maternité dans l’ombre

Si la famille est la fondation de la culture, la destruction de la famille, qu’elle soit élargie ou nucléaire, signifie la destruction de la civilisation. Aux États-Unis, les preuves que la famille est malade et affaiblie abondent.

Si la famille est cette fondation, la maternité en est certainement la pierre angulaire. Depuis l’aube de l’humanité, les nourrissons et les enfants en bas âge ont besoin d’être nourris et protégés pendant longtemps. Les mères répondaient à ces besoins, tandis que les pères assuraient la protection et la subsistance des deux. Nous avons depuis longtemps abandonné cette formule de survie, mais comme l’écrit Mme Gress, jusqu’à très récemment, notre culture vénérait la maternité et les enfants.

La culture actuelle reconnaît toujours l’importance des enfants. Notre gouvernement et divers organismes sociaux proposent plusieurs programmes d’aide aux enfants, et nous consacrons beaucoup d’argent et d’efforts à leur éducation. Les batailles qui font rage actuellement dans tout le pays pour savoir ce qu’il faut enseigner aux enfants, comment et quand, témoignent de l’importance accordée aux jeunes.

Mais qu’en est-il des mères ? Les vénérons-nous encore comme autrefois ?

Comme l’a fait remarquer Mme Gress, ce n’est pas vraiment le cas.

Le plus tendre des liens

Dans le dernier chapitre de son livre Mother, Mme Gress rappelle aux lecteurs la signification profonde du lien maternel.

« La maternité et l’éducation des enfants sont des éléments essentiels de la féminité », écrit-elle. « C’est ce qui maintient l’espèce en vie. C’est vital et essentiel et, jusqu’à récemment, c’était reconnu comme le plus tendre et le plus naturel des liens relationnels. C’est l’un des liens humains les plus forts sur terre. Peu de choses suscitent la force, le courage, la patience, la persévérance, la force morale et l’innovation que l’amour d’une mère pour son enfant. »

Mme Gress reconnaît que la plupart des femmes qui, pour différentes raisons, n’ont pas d’enfants, « comprennent néanmoins profondément la valeur de la maternité spirituelle et l’importance du mentorat, de l’amour et de la prise en charge des plus vulnérables d’entre nous ».

Note finale à l’intention des mamans

Nous célébrons les femmes qui nous ont portés et élevés en leur offrant des fleurs, des déjeuners et des cadeaux à l’occasion de la fête des Mères ; sinon, les mamans ne bénéficient pas d’un statut et d’un respect suffisants. Les millions de mères qui élèvent des filles et des fils forts, intelligents et vertueux ne reçoivent que peu de félicitations autres que celles décernées par leurs enfants et leurs familles.

Je suis un homme et j’ai donc peu de connaissances sur ce que signifie être une femme ou une mère. Pourtant, j’ai des yeux et des oreilles, et chaque jour me fait prendre conscience des tâches et des responsabilités, parfois lourdes, parfois délicieuses, qui incombent aux mamans. Ma fille et les épouses de mes trois fils sont toutes mères. Mes jeunes amies ont des enfants. Dans mon église, il y a des enfants, du nouveau-né à l’adolescent, en passant par le bambin qui s’agite, tous venus au monde par des mères et tous suivis par des mères et des pères. Dans le café où j’écris parfois, il y a des mamans accompagnées d’enfants, des femmes qui guident les enfants à choisir une glace ou une boisson, qui les gardent assis à une table et qui leur rappellent d’essuyer le chocolat de leurs lèvres et de leur menton. Toutes de bonnes mamans.

Il y a longtemps, à l’école primaire, nous avons appris que la Mésopotamie était le « berceau de la civilisation », mais en tant que parent et grand-parent, je sais maintenant que le véritable berceau de la civilisation est le berceau d’un bébé. Et comme le prouve le « Je veux maman » de ma petite-fille en larmes, le travail d’une mère est le plus nécessaire si nous voulons préserver et reconstruire ce vieux monde brisé. On a besoin de vous, les mamans, probablement plus que la plupart d’entre vous ne le pensent.

Merci pour tout ce que vous faites.

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