Colère des policiers : « Un mouvement d’humeur qui s’apaisera », estime Nicole Belloubet

Par Epoch Times avec AFP
12 juin 2020 08:58 Mis à jour: 13 juin 2020 12:51

La Garde des Sceaux Nicole Belloubet a estimé que la colère des policiers, ulcérés par les propos du ministre de l’Intérieur concernant la tolérance zéro pour des faits de racisme,  est un « mouvement d’humeur qui s’apaisera ».

Interrogée sur Franceinfo le 12 juin sur la légalité des rassemblements de policiers et l’appel de syndicats à l’arrêt des interpellations, la ministre de Justice Nicole Belloubet a répondu : « Ce n’est pas légal, mais la question n’est pas celle-là (…). J’imagine que c’est un mouvement d’humeur qui s’apaisera ».

« Les rassemblements de plus de 10 personnes sont interdits, sauf dans des circonstances particulières, à partir du moment où on respecte la distanciation physique. Je pense que la question n’est pas tant juridique que symbolique », a dit la ministre. « Il ne faut ni déni ni systématisme » dans le traitement de cette crise de confiance, a-t-elle dit.

Le racisme était « totalement antinomique avec la République »

Tout en assurant avoir « totalement confiance en la police », elle a réaffirmé que le racisme était « totalement antinomique avec la République ».

« Chaque Français a quelque part en lui un risque de racisme. Il faut lutter contre ça. Et quand il s’exprime, c’est une infraction et elle est juridiquement condamnable », a-t-elle indiqué, précisant que 400 à 500 condamnations étaient prononcées chaque année en France pour des actes racistes ou antisémites.

Suspension d’un agent en cas de racisme

Interrogée sur les déclarations du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner sur l’hypothèse d’une suspension d’un agent en cas de « soupçon avéré » de racisme, la ministre a expliqué qu’il s’agissait en fait d’« une règle générale dans la fonction publique ».

« Quand il y a des faits graves, on peut suspendre quelqu’un à titre préventif, en attendant la sanction disciplinaire. (…) Ce n’est pas propre à l’institution policière. C’est une pratique destinée à protéger nos concitoyens, à protéger les usagers de la fonction publique ».

Vives réactions à droite

Réaction du président Christian Jacob sur Twitter : « Quelle bêtise et quel mépris de la part de la ministre de la Justice qui ose réduire la colère légitime de nos forces de l’ordre à un mouvement d’humeur. Comment le Premier ministre peut il rester muet après de tels propos ? »

Même réaction du patron des sénateurs LR Bruno Retailleau. « Après avoir libéré 14 000 détenus sans contrôle, elle désespère un peu plus les policiers et les gendarmes et fait courir le risque gravissime d’un écroulement civique ».

« Soupçon avéré » pour Gérald Darmanin ?

Interrogée sur le fait de savoir si ce « soupçon avéré » qui entraîne une suspension pourrait s’appliquer au cas du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, après la reprise des investigations concernant une accusation de viol en 2009, la garde des Sceaux s’est retranchée derrière le droit.

« Le droit de la fonction publique n’a rien à voir avec les règles qui s’appliquent aux ministres. Lorsqu’il y a des plaintes pénales, c’est la Cour de justice de la République, lorsqu’il y a une responsabilité politique, c’est le Parlement », a-t-elle dit, ajoutant que M. Darmanin était au demeurant « un excellent ministre du Budget ».

 

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