Comment le marxisme a détruit la famille

Par Augusto Zimmermann
25 juin 2023 02:04 Mis à jour: 12 décembre 2023 18:04

Le mariage est une institution particulièrement adaptée à l’éducation et à l’épanouissement des enfants, une tâche ouverte qui appelle les parents à adopter une attitude d’amour et d’engagement à l’égard des enfants. À l’inverse, le divorce mine l’unité familiale et prive les enfants d’une famille biologique intacte.

Karl Marx recommande l’abolition du mariage dans son Manifeste communiste, car pour lui le mariage relève de la prostitution privée.

Inspirée par ces enseignements, l’Union australienne des étudiants a publié dans les années 1980 une déclaration de principe affirmant que « la prostitution prend de nombreuses formes et n’est pas seulement l’échange d’argent contre du sexe… La prostitution dans le mariage est la transaction de sexe en échange d’amour, de sécurité et de tâches ménagères ».

Cette idée que le mariage est une forme de prostitution est acceptée par un certain nombre d’universitaires féministes.

En 2014, dans l’émission Q+A de la chaîne australienne ABC, la féministe d’origine britannique Jane Caro avait même dit : « Je dirais que le mariage traditionnel consiste essentiellement à vendre le corps [des femmes] et leurs droits reproductifs à leur mari, ce qui est une forme de prostitution. »

La promotion de la « libération sexuelle » par les féministes radicales applique des formes marxistes d’analyse critique à des groupes de personnes identifiées par leur sexe, groupes qui sont exhortés à renverser leurs « oppresseurs ».

Le mot « patriarcal » est souvent utilisé pour décrire les conventions traditionnelles observées par les membres respectables de la société, qui sont rejetées comme « oppressives ».

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Une fan montre une pancarte portant l’inscription « Girl Power » lors de la deuxième journée de l’Unibet Premier League à la Motorpoint Arena de Nottingham, en Angleterre, le 13 février 2020. (Alex Pantling/Getty Images)

Par conséquent, le marxisme considère que l’institution du mariage, avec la morale sexuelle qui l’accompagne, doit disparaître et être remplacée par des « liens amoureux libres ».

Le fait d’être une femme au foyer devient honteux, et certaines féministes vont jusqu’à suggérer qu’il vaut mieux que les enfants soient élevés par l’État dans des établissements publics plutôt qu’à la maison avec leurs parents biologiques.

La politisation du sexe a introduit ce que la féministe américaine Camille Paglia appelle « le style stalinien de la critique féministe ».

Ce type de féminisme, selon elle, « déboule dans la grande littérature et les arts, bottes aux pieds et stylo rouge à la main, cochant les cases ‘raciste’, ‘sexiste’ et ‘homophobe’, décrétant péremptoirement ce qui doit rester et ce qui doit être écarté ».

Rompre un vœu sacré est sans conséquence, au contraire, il est récompensé

Avec la montée du féminisme radical à la fin des années 1960, une grande partie de la culture populaire en est venue à associer le mariage à l’oppression et à la privation de liberté.

Un autre élément de la stratégie visant à saper le mariage a été la création du divorce « sans faute » au début des années 1970.

Sous l’angle du marxisme, le divorce « sans faute » est un moyen de parvenir à la « libération sexuelle des femmes ».

Bien entendu, l’idée n’est jamais présentée de cette manière, mais plutôt comme un « effort d’humanisation » pour permettre aux mariages « irrémédiablement brisés » de prendre fin sans qu’aucune culpabilité n’ait été trouvée.

Une fois que quelque chose est incorporé dans la loi, cette chose devient partie intégrante de la réalité morale de la société humaine, et va façonner les attitudes et les attentes.

Autrefois, l’objectif de la loi était de guider les gens vers une vie vertueuse.

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Prenez soin de votre mariage – continuez à partager et à parler – et peut-être que vos années de « nid vide » en seront encore plus agréables. (Westend61/Getty Images)

Avant l’avènement du divorce « sans faute », la notion de « faute » dans le mariage englobait l’adultère, l’abandon de domicile, la toxicomanie habituelle, la cruauté, etc. La partie innocente, sur la base de motifs crédibles, pouvait justifier son divorce et être indemnisée pour les dommages causés par l’autre partie, tant sur le plan moral que financier.

Mais la révolution du « sans faute » a modifié la donne et a transformé le mariage en un contrat facilement révocable par les deux parties. Naturellement, cela a réduit, voire supprimé, l’attente d’un engagement permanent pour la vie.

C’est une chose d’autoriser le « sans faute » quand les deux époux sont d’accord pour divorcer. Mais c’en est une autre lorsque le divorce se produit sans consentement mutuel – lorsqu’il s’agit uniquement de la décision de l’un des époux.

Par conséquent, les lois actuelles ont pour principal effet de déresponsabiliser le partenaire victime en le privant de la possibilité de négocier les questions patrimoniales et financières.

Le divorce sans faute fait partie de cette série de lois qui a permis à l’état de s’immiscer dans les affaires privées des gens et de les harceler.

C’est un système qui implique la présence intrusive d’agents de l’État qui chassent les gens de chez eux, saisissent leurs biens ou les séparent de leurs enfants. Ainsi, non seulement l’inviolabilité du mariage est abrogée, mais l’idée même d’une vie privée l’est également.

Selon Jennifer Roback Morse, fondatrice de l’Institut Ruth, le « régime de divorce actuel est un régime de divorce unilatéral ».

« Quiconque veut divorcer peut le faire : L’État prend toujours parti pour la partie qui souhaite le moins le mariage. L’État encourage la déloyauté et l’infidélité entre les conjoints. Et lorsque les choses tournent mal, l’État se donne les moyens de régler le problème », affirme Roback Morse.

Pourquoi le mariage devrait-il être le seul contrat à pouvoir être rompu en toute impunité ?

Dans le cadre du « sans faute », le conjoint délaissé est souvent traité de la même manière que le conjoint infidèle qui a abandonné sa famille.

Par exemple, un mari consciencieux, qui ne s’est rendu coupable d’aucune faute, va se retrouver fragilisé par la perspective de perdre le droit de visite de ses enfants biologiques, qu’il a aimés, protégés et aidés à élever. Le mari sera également contraint de subvenir aux besoins de l’ex-femme « coupable » et de leur enfant. Il peut être contraint de payer le crédit immobilier de la maison, mais il doit quitter le domicile familial et doit en plus payer un loyer pour lui-même.

Cet exemple n’est qu’une illustration mais il montre que l’époux abandonné est doublement victime. Il a perdu ses enfants, son logement et une grande partie de ses revenus. Les perspectives de réparer cette vie brisée et appauvrie, de se remettre en couple et peut-être d’avoir d’autres enfants sont minimes.

Il est clair que la révolution du « sans faute », en permettant de rompre le contrat de mariage sans aucune conséquence juridique (mais pas sans conséquences graves et inévitables), a sapé la valeur que nous accordons au mariage, au détriment de la société.

Par conséquent, le mariage devrait au moins être traité comme un contrat normal.

Les tribunaux accordent systématiquement des dommages-intérêts pour pertes non économiques dans les affaires de dommages corporels et des dommages-intérêts pour perte de réputation dans les affaires de diffamation.

Par conséquent, toute « faute » entraînant un divorce devrait être suivie de l’octroi de dommages-intérêts et de la pondération du partage des biens familiaux. Pourquoi le mariage serait-il le seul contrat que l’on peut rompre impunément ?

Il faut avant tout condamner cette approche féministe radicale et marxiste et faire de la protection du mariage, en lui redonnant sa pleine nature contractuelle, un objectif majeur des politiques publiques.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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