«Compostage humain»: une députée de l’Isère propose d’expérimenter l’humusation

Par Emmanuelle Bourdy
8 février 2023 12:08 Mis à jour: 8 février 2023 12:08

Élodie-Jacquier Laforge, députée Modem de l’Isère, a cosigné le 31 janvier dernier une proposition de loi demandant l’expérimentation de l’humusation, également appelé « compostage humain ».

Actuellement dans l’Hexagone, il existe seulement deux rites funéraires qui sont l’inhumation et la crémation. Mais la députée Élodie-Jacquier Laforge propose d’en expérimenter un troisième, à savoir le « compostage humain », rapporte Le Dauphiné libéré. Le 31 janvier dernier, elle a déposé une proposition de loi en ce sens, mettant en avant le côté écologique de ce type de sépulture.

Moins polluant que la crémation et l’inhumation

Si en France ce procédé reste interdit, ce n’est pas le cas aux États-Unis, où six États ont légalisé la « réduction organique naturelle », le dernier en date à le faire étant l’État de New York. Cette pratique est également expérimentée en Belgique. Élodie-Jacquier Laforge tente de faire bouger les mentalités françaises. Elle a expliqué que la crémation et l’inhumation sont des procédés très polluants, ce dernier dégageant « 900 kg de CO2 » par an.

L’élue avait déjà, en 2021, déposé un amendement sur l’humusation devant l’Assemblée nationale, mais le gouvernement l’avait refusé. Selon l’élue, ce procédé permettrait de pallier le manque de places dans les cimetières. La députée souhaiterait une expérimentation de ce compostage humain sur quelques mois, afin de pouvoir, par la suite, définir un cadre juridique. Dans le détail, elle propose d’envelopper le corps du défunt dans un linceul biodégradable, et de le déposer sur un lit végétal composé de copeaux de bois, d’herbe ou de paille, puis de laisser la décomposition se faire.

« Il ne s’agit pas de faire son potager »

Une fois la décomposition réalisée, au bout de quelques mois, les familles pourraient récupérer l’humus et s’en servir pour des plantations telles qu’un arbre ou des plantes. « Il ne s’agit pas de faire son potager, mais de créer des espaces de recueillement plus verts, dédiés là aussi au souvenir », a tenu à préciser Élodie Jacquier-Laforge.

Si certains sont partisans de l’humusation, prônant un « retour à la terre », d’autres en revanche s’en indignent et qualifient ce rite d’irrespectueux. En France, l’article 16-1-1 mentionne que « les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence ».

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