Coronavirus de Wuhan : La police est déployée pour forcer les entreprises à reprendre leurs activités

Par Nicole Hao
20 février 2020 18:12 Mis à jour: 20 février 2020 18:12

Le régime central chinois a ordonné aux entreprises de reprendre leurs activités après une longue période de vacances du Nouvel An lunaire. Mais beaucoup craignent de contracter le nouveau coronavirus (COVID-19) à cause du risque de contamination humaine, et ont refusé de rouvrir.

Certaines autorités locales ont eu recours au déploiement de la police pour entrer dans les locaux des entreprises et les obliger à travailler.

D’autres ont loué des avions et des bus affrétés pour aller chercher des travailleurs migrants dans leur village d’origine et les ramener dans les grandes villes pour y travailler.

Forcés de travailler

Les scientifiques ont confirmé que le nouveau coronavirus peut être transmis d’homme à homme.

Selon les autorités du district de Jiangbei, situé dans la ville de Ningbo, dans la province du Zhejiang, un homme de 56 ans a contracté le coronavirus en 15 secondes après avoir été en contact avec une femme infectée de 61 ans, lorsqu’ils étaient au marché local de Shuangdongfang le 23 janvier.

De nombreuses entreprises taïwanaises implantées en Chine continentale sont nerveuses à l’idée de retourner sur leur lieu de travail, mais elles ont été contraintes par les autorités locales de reprendre leurs activités.

Le 17 février, Hung Sun-Han, le législateur taïwanais du Parti démocratique progressiste (DPP), a déclaré lors d’une conférence de presse à Taipei : « Maintenant, tous les niveaux du gouvernement chinois sont dans le chaos pour tenter de contrôler l’épidémie. La situation n’est pas transparente. Nous pouvons prévoir que les Taïwanais contraints de retourner travailler en Chine sont confrontés à une énorme instabilité et à des risques mortels. »

Mais M. Hung Sun-Han n’a pas expliqué en détail comment les autorités chinoises contraignent les entreprises.

Une journaliste financière taïwanaise de renom, Emmy Hu, a publié sur sa page Facebook ce qu’elle a appris des cadres taïwanais qui possèdent des usines : Une journaliste financière taïwanaise de renom, Emmy Hu, a publié sur sa page Facebook ce qu’elle a appris des cadres taïwanais qui possèdent des usines : « Les dirigeants de plusieurs grandes entreprises taïwanaises me disent que le bureau de police de leur ville leur a ordonné de reprendre leurs activités. Un homme d’affaires taïwanais de la ville de Kunshan dans la province de Jiangsu m’a expliqué que la police est allée à son bureau et l’a forcé à appeler les employés qui n’étaient pas en ville et à les convaincre de revenir travailler. Les autorités ont envoyé la police dans chaque usine pour superviser les opérations. »

Mme Hu a également déclaré que de nombreux cadres ne parviennent pas à acheter suffisamment de masques faciaux pour leurs employés. Elle a ajouté que plusieurs entreprises comptent plus de 100 000 employés, dont beaucoup doivent retourner sur leur lieu de travail après s’être rendus dans leur ville natale pendant les vacances du Nouvel An. Les cadres s’inquiètent de la possibilité qu’un employé ait pu contracter le virus dans sa ville natale ou sur le chemin du retour au travail – et transmettre le virus à leurs collègues s’ils reviennent au travail.

Police locale

Le bureau de police du port de la ville de Tianjin a annoncé le 16 février sur son blog officiel Sina que les services de police de tout le pays ont pris des mesures pour aider les entreprises à reprendre leurs activités.

Les bureaux de police de plusieurs provinces ont délivré des cartes d’identité spéciales aux travailleurs migrants, qui leur accordent les mêmes privilèges qu’aux résidents autochtones, afin de les inciter à retourner sur leur lieu de travail. Les employeurs n’aident généralement pas les travailleurs migrants à demander ces cartes, car la procédure est compliquée.

Les bureaux de police de plusieurs provinces ont également modifié les règles locales pour favoriser le transport du matériel nécessaire au travail en usine, par exemple en aménageant des voies spéciales pour les camions sur les autoroutes.

Dans la province du Yunnan, en Chine occidentale, le bureau de police a commencé à exiger que les résidents scannent un code QR lorsqu’ils entrent dans des espaces publics. Selon la police, l’application permet de retrouver les contacts des personnes infectées par le virus et de s’assurer qu’elles se trouvent à une distance sûre des lieux de travail.

Le journal d’État The Paper a rapporté que le 28 février plusieurs municipalités vont mettre en place des bus, des avions et des trains affrétés pour amener les travailleurs de leur ville natale à leur lieu de travail. Les autorités ont promis de payer une partie ou la totalité des frais de déplacement.

Bien que l’utilisation de véhicules affrétés limite le contact des travailleurs avec les autres passagers, il existe toujours un risque d’infection parmi les travailleurs, qui viennent de différents villages et villes.

Le 18 février, Sun Shuo, maire du district de Xicheng à Pékin, a déclaré lors d’une conférence de presse quotidienne qu’un employé du gouvernement du district était originaire de la province de Hubei. Il est rentré dans sa ville natale pendant les vacances du Nouvel An.

Après son retour à Pékin, il est allé travailler directement parce qu’il était en bonne santé. Le 11 février, il a reçu un appel téléphonique de sa ville natale et a appris qu’un des membres de sa famille avait été contaminé par le virus. Il s’est alors présenté à son responsable et s’est mis en quarantaine chez lui.

L’employé a finalement été également diagnostiqué comme porteur du virus. 69 autres employés du bureau du gouvernement du district de Xicheng ont été considérés comme des contacts proches et ont dû être mis en quarantaine.

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