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Coronavirus: le masque, un réflexe de protection pas forcément efficace

janvier 28, 2020 14:58, Last Updated: janvier 28, 2020 15:12
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Face au nouveau coronavirus, les masques chirurgicaux sont pris d’assaut, notamment en Asie. Essentiels pour les personnes malades et recommandés dans les régions fortement touchées, ils ne garantissent toutefois pas une protection à 100% contre l’épidémie.

Porter un masque, le plus souvent bon marché et en papier, est monnaie courante en Asie contre la pollution ou par mesure d’hygiène.

Mais, avec la propagation rapide du nouveau virus qui a déjà tué plus de 100 personnes et infecté des milliers d’autres, les ventes ont explosé dans la région.

Pharmacies en rupture de stock

En Chine, où il est apparu en décembre et où le port du masque est obligatoire dans certaines provinces sous peine d’amende, les pharmacies sont en rupture de stock de Hong Kong à Pékin en passant par Shanghai.

Au Cambodge, au Japon et sur certains sites en ligne, les prix ont bondi face à la demande.

En Thaïlande, où 14 personnes ont déjà été contaminées, les magasins du centre de Bangkok ont été dévalisés en quelques jours tandis que des panneaux « No mask » ont été placardés sur des vitrines.

« 300 clients par jour, en majorité des Chinois, se sont rués sur ces produits. Nous n’avons plus rien, tout comme l’ensemble de nos fournisseurs qui sont complètement dépassés », raconte à l’AFP Suphak Saphakkul, patron d’une petite pharmacie dans un centre commercial de la capitale thaïlandaise.

« En 36 ans de carrière, je n’ai vu cela qu’une fois: lors de l’épidémie de Sras » (syndrome respiratoire aigu sévère), qui a fait plusieurs centaines de morts en 2002 et 2003, ajoute-t-il.

La situation n’est pas prête de s’améliorer vu que ces masques sont en grande majorité fabriqués en Chine.

Pour autant, sont-ils vraiment efficaces?

L’Organisation mondiale de la santé préconise de se couvrir la bouche et le nez en cas de toux et d’éternuements et ils restent indispensables pour les personne malades afin de limiter les risques de contamination.

Mais, pour celles qui ne présentent aucun symptôme leur « efficacité n’est pas démontrée », relève le ministère français de la Santé.

« Ils n’apportent pas de garantie à 100% », renchérit Satoshi Hiroi de l’Institut de santé publique d’Osaka. N’étant pas complètement collés au visage, ils laissent en effet passer de l’air non filtré. « Vous pouvez donc inhaler le virus s’il y a un espace entre le visage et le masque », explique le chercheur.

fait qu’ils ont une durée de vie limitée, souvent de quelques heures, au delà de laquelle ils doivent être obligatoirement changés.

Ils préconisent donc l’utilisation d’autres masques, beaucoup plus cher, appelés « masques de protection respiratoire individuelle ». Composés d’une pièce faciale et d’un dispositif de filtration de l’air, ils ont une durée de vie beaucoup plus pérenne.

Prévenir efficacement contre le nouveau coronavirus reste de toute manière difficile tant que des incertitudes demeurent sur les modalités exactes de sa transmission.

Un ennemi invisible

Il existe des preuves de contamination de personne à personne, mais elles ne permettent pas encore de savoir si l’agent pathogène est en suspension dans l’air ou se propage par contact.

« Nous ne savons toujours pas exactement d’où il vient, nous ne comprenons pas complètement comment il se transmet, nous ne comprenons pas totalement comment il s’exprime dans ses symptômes », relève Daniel A. Kertesz, représentant de l’Organisation mondiale de la santé en Thaïlande.

« On se bat contre un ennemi invisible avec les moyens du bord. Mettre un masque est toujours mieux que rien (et) cela peut également rassurer la population et éviter une hystérie collective », souligne le pharmacien Suphak Saphakkul.

En tout état de cause, d’autres précautions comme le lavage fréquent des mains au savon ou avec une solution hydroalcoolique, l’utilisation de mouchoirs à usage unique, sont fortement recommandées pour prévenir la propagation du coronavirus.

 

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