Logement : extension de la trêve hivernale jusqu’au 31 mai

Par Epoch Times avec AFP
13 mars 2020 14:35 Mis à jour: 13 mars 2020 19:12

Emmanuel Macron reporte la fin de la trêve hivernale au 31 mai. Cette mesure concerne environ 5 000 familles. 

Deux mois de répit : après l’annonce inédite d’Emmanuel Macron de reporter la fin de la trêve hivernale dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, plusieurs milliers de SDF, précaires, familles en difficultés pour payer leur loyer, échapperont temporairement à la rue.

En visite à la cellule de crise Covid-19 de la Croix-Rouge, en banlieue parisienne, le ministre du Logement Julien Denormandie, a assuré qu’« il n’est pas question de remettre des gens à la rue en pleine crise épidémique ». « La solidarité ne doit être une victime du Covid-19 », a-t-il ajouté.

Jusqu’au 31 mai

Une instruction demandant de ne pas exécuter les décisions de justice prononçant les expulsions jusqu’au 31 mai, sera passée aux préfets vendredi, a expliqué le cabinet du ministre. Cette mesure concernera potentiellement 4 000 à 5 000 familles.

Parallèlement, les places temporaires qui sont ouvertes dans les centres d’hébergement pour les sans-abri et qui devaient progressivement fermer à compter du 31 mars, resteront ouvertes jusqu’au 31 mai. « Jusqu’à 7 000 de ces places ouvertes initialement pour l’hiver seront transformées en places pérennes ouvertes tout au long de l’année », a annoncé le ministère du Logement. Actuellement 157 000 personnes en situation de précarité sont hébergées dans des centres, dont 14 000 au titre du « plan hiver ».

Chaque année, entre 15 500 et 16 000 expulsions avec le concours de la force publique jettent dans la rue ceux qui n’arrivent plus à payer leur loyer. Parmi eux, de nombreuses personnes âgées qui subissent de plein fouet leur baisse de revenu, mais aussi des familles avec enfants.

Une vingtaine de cas de contamination détectés

Selon les autorités, une vingtaine de cas de contamination au coronavirus ont été détectés dans des centres d’hébergement, essentiellement en Ile-de-France. À Paris, 14 personnes hébergées et un travailleur social ont été testés positifs dans un centre destiné aux sans-abri présentant des problèmes de santé, géré par le Samu social. Les cas les plus graves ont été transférés à l’hôpital, les autres font l’objet de mesures de confinement, a précisé la directrice générale du Samusocial, Christine Laconde.

« Le nombre de cas dans les centres d’hébergement va augmenter, c’est inévitable », estime M. Denormandie, « ce n’est qu’un début malheureusement ».

Le gouvernement et les autorités de santé planchent sur la création de « centres de desserrement », pour isoler les personnes sans domicile infectées mais dont l’état ne nécessiterait pas une hospitalisation. Le ministère du Logement prévoit un centre par région, voire un par département dans les territoires les plus étendus.

La Croix-Rouge française travaille d’ores et déjà à l’ouverture de trois centres de ce type en Ile-de-France. « Ils seront opérationnels d’ici la semaine prochaine », selon le directeur général de l’association, Jean-Christophe Combe.

Besoin de personnel médical

Lundi, les associations avaient écrit au ministre du Logement pour demander que la trêve hivernale soit prolongée, mais également pour alerter sur les difficultés pour les sans-abri à appliquer les consignes de précaution contre le virus.  « La plupart des personnes à la rue ou en bidonvilles n’ont pas accès à l’eau et c’est compliqué voire impossible pour elles d’appliquer les mesures d’hygiène et de prévention préconisées », explique Florent Gueguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe 800 associations.

Les associations qui seront reçues demandent par ailleurs au ministre du Logement que du personnel médical soit déployé dans les centres d’hébergement, un accès rapide au 15 ainsi que du matériel tels que des thermomètres à distance et des masques.

 

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