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Crise politique: Gabriel Attal « ne comprend plus les décisions » d’Emmanuel Macron

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Photo: LUDOVIC MARIN/POOL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Gabriel Attal, ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron et président du parti présidentiel Renaissance, a déclaré lundi que « comme beaucoup de Français » il « ne comprend plus les décisions » du chef de l’État, marquant une rupture nette entre les deux hommes.
« Je ne comprends plus les décisions du président de la République », a-t-il affirmé lors du journal de 20 heures sur TF1. « Il y a eu la dissolution. Il y a depuis des décisions qui donnent le sentiment d’une forme d’acharnement à vouloir garder la main », a-t-il ajouté au lendemain de la démission de Sébastien Lecornu, qui a jeté l’éponge lundi matin après l’implosion du « socle commun », cette coalition gouvernementale précaire réunissant le centre et la droite.
Un dialogue politique sous tension
Malgré sa critique ouverte, Gabriel Attal a indiqué qu’il participerait aux discussions que Sébastien Lecornu doit mener dans les prochaines 48 heures à la demande d’Emmanuel Macron. Le chef de l’État a en effet mandaté le Premier ministre démissionnaire pour conduire « d’ici mercredi soir, d’ultimes négociations afin de définir une plateforme d’action et de stabilité pour le pays ». Ces tractations, qui ne garantissent pas la reconduction de Sébastien Lecornu, doivent débuter mardi matin à Matignon par une réunion visant à recoller les morceaux au sein du socle commun.
Plaidoyer pour une nouvelle méthode
Gabriel Attal, contraint de quitter son poste de Premier ministre après la dissolution de l’Assemblée nationale en 2024, défend désormais une approche différente pour sortir de la crise politique. Il a réitéré son appel à la nomination d’un négociateur chargé de créer les conditions propices à la formation d’un gouvernement, insistant sur la nécessité de « partager le pouvoir ».
« Le président a essayé trois fois la même chose depuis un an. Je pense qu’on peut essayer autre chose », a-t-il déclaré en référence aux nominations successives de Michel Barnier, François Bayrou puis Sébastien Lecornu à la tête du gouvernement. « Ce que j’ai proposé après la chute du gouvernement de François Bayrou, avant la nomination de Sébastien Lecornu, c’est de changer de méthode et de mettre le quoi avant le qui, de se mettre autour de la table entre forces politiques autour d’un ou de plusieurs négociateurs indépendants pour arriver à un compromis sur le budget et ensuite nommer un gouvernement », a-t-il expliqué.
Vers un partage du pouvoir élargi
La dissolution de 2024 avait cristallisé la mésentente entre Emmanuel Macron et son Premier ministre de l’époque. Informé tardivement, exclu des confidences, Gabriel Attal avait alors marqué sa désapprobation face à la décision du président d’organiser des élections anticipées. Depuis, il a pris les rênes du parti présidentiel Renaissance et de son groupe parlementaire, affichant clairement ses ambitions pour la présidentielle de 2027.
« Ce qu’il faut faire aujourd’hui en France, c’est partager le pouvoir. Dans l’exécutif, mais aussi avec nos collectivités locales, avec les partenaires sociaux. Je crois que c’est ce qui est attendu », a-t-il conclu.