Cultiver le bonheur en éducation

6 janvier 2016 02:23 Mis à jour: 3 avril 2016 02:27

Le mouvement pour une Éducation heureuse, qui prend actuellement la forme d’un site web ainsi que d’ateliers créés et donnés par Émilie-Michelle Perreault, est la manifestation d’un long cheminement intérieur. « En fait, cela fait près de 15 ans que je me sens profondément habitée par un intérêt sans borne pour les différentes alternatives à l’école conventionnelle qui sont offertes au Québec et ailleurs dans le monde. »

Ayant observé bon nombre d’incohérences entre ce que le système scolaire actuel propose et les besoins réels des enfants ainsi que de leur famille, elle choisit maintenant de laisser fleurir sa passion, non seulement dans sa cour, mais également dans celle de ceux qui cherchent des alternatives à l’école traditionnelle.

« Après de longues années passées à étudier le système scolaire traditionnel et ses alternatives, je décide maintenant de passer à l’action afin d’offrir au monde ce que je porte. J’ai donc élaboré une synthèse de mes connaissances et de mes expériences dans le domaine, afin de les partager », raconte la jeune femme.

Aube, fille d’Émilie-Michelle Perreault, instigatrice du mouvement pour une Éducation heureuse (Émilie-Michelle Perreault)
Aube, fille d’Émilie-Michelle Perreault, instigatrice du mouvement pour une Éducation heureuse (Émilie-Michelle Perreault)

Docteure en psychologie, Émilie-Michelle Perreault est enseignante en éducation à l’enfance dans une institution collégiale depuis cinq ans. Vivant avec sa famille à la campagne, elle fait également l’école à la maison avec ses deux enfants depuis septembre dernier.

LIRE AUSSI :

Le spirituel en éducation

Parmi les thèmes qui lui tiennent à cœur, elle mentionne l’importance de réintégrer la dimension spirituelle en éducation. « C’est encore tabou d’en parler. Comme enseignante au CÉGEP, je ne me sens pas à l’aise d’aborder ouvertement ce sujet dans mes cours, puisqu’il est souvent confondu avec la religion. »

« En fait, afin que nous puissions voir émerger une éducation qui cultive réellement le bonheur, il me semble primordial que la mission de l’école vise d’abord et avant tout l’atteinte d’un état de paix intérieure, de sérénité et de joie chez l’enfant. Pour moi, c’est ça réintégrer la dimension spirituelle en éducation, tout simplement. »

Émilie-Michelle Perreault, instigatrice du mouvement pour une Éducation heureuse (Émilie-Michelle Perreault)
Émilie-Michelle Perreault, instigatrice du mouvement pour une Éducation heureuse (Émilie-Michelle Perreault)

Toutefois, elle croit que ce changement doit passer par une remise en question profonde de l’éducateur. «Tu as beau faire plusieurs réformes et avoir de nouveaux outils pédagogiques, le vrai changement se passe à l’intérieur de soi. Par conséquent, si l’éducateur ne réussit pas à trouver la paix en lui-même d’abord, il lui sera difficile, voire impossible, d’accompagner l’enfant dans ce sens», croit sincèrement l’enseignante.

Une vision holistique

Pour Mme Perreault, le système scolaire actuel favorise la division entre les différentes sphères de vie de l’enfant. Elle souligne notamment que, puisque le système scolaire actuel met surtout l’accent sur l’apprentissage de connaissances intellectuelles chez l’enfant, il néglige du même coup l’importance de son corps physique et de son monde émotionnel, deux éléments pourtant essentiels à sa santé.

Éloé, le fils d’Émilie-Michelle Perreault (Émilie-Michelle Perreault)
Éloé, le fils d’Émilie-Michelle Perreault (Émilie-Michelle Perreault)

Elle ajoute que l’école conventionnelle éloigne également l’enfant de sa famille, de sa communauté et de la nature, ce qui nuit à son plein épanouissement. « Lorsqu’on pense qu’une heure de marche dans un parc ou une heure de jardinage dans un potager permet à l’enfant de vivre une expérience significative en nature, c’est un leurre. Cela ne peut réellement être satisfaisant si le reste du temps, le jeune est déconnecté de cette dimension de la Vie. »

Honorer le don de l’enfant

Finalement, pour la maman engagée, il est primordial qu’une éducation qui cultive le bonheur permette à l’enfant de découvrir ses passions et ses talents. « En mettant l’accent sur le respect du régime pédagogique, l’école actuelle offre rarement le temps et l’espace nécessaires à l’enfant pour qu’il puisse découvrir ce qui l’enthousiasme réellement. C’est pourtant à partir de cet espace d’où émane un sentiment de joie que l’enfant risque d’offrir au monde ce qu’il porte de plus beau en lui afin d’être un acteur positif dans la société. »

La jeune professionnelle de l’éducation propose bien d’autres sujets de réflexion sur son site web et lors des ateliers qu’elle anime. En 2016, elle songe aussi à offrir un service de consultation destiné aux parents et aux éducateurs, et elle travaille actuellement à l’écriture d’un livre.

Cette docteure en psychologie possède cette rare approche où elle prend le temps d’accueillir et d’entrer en relation de manière empathique avec les gens qui s’intéressent à sa vision de l’éducation, ce qui représente une « valeur ajoutée » à ce qu’elle a à partager.

Lors du déroulement de la journée-conférence L’Éducation autrement : des écoles alternatives au unschooling, qui aura lieu le 16 janvier prochain à l’UQAM, Émilie-Michelle Perreault offrira une conférence intitulée : Une éducation qui cultive le bonheur, ça ressemble à quoi?

Pour en savoir davantage : http://educationheureuse.com/

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.