OPINION

Il est temps d’arrêter net le programme d’euthanasie au Canada, selon David Krayden

Il s'agit d'une pratique qui porte le nom presque anodin d'Assistance médicale à mourir (Medical Assistance in Dying, en anglais MAID) : c'est MAID in Canada.
décembre 4, 2023 16:07, Last Updated: décembre 8, 2023 15:38
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Le gouvernement canadien ne veut pas assimiler l’Assistance médicale à mourir (Medical Assistance in Dying, MAID en anglais) à un programme d’euthanasie à cause de la connotation négative de ce terme en lien avec des régimes meurtriers et totalitaires comme l’Allemagne nazie. Il s’agit peut-être d’un programme d’euthanasie volontaire, contrairement au programme coercitif mis en place par les nazis sur leur société opprimée, mais ce terme « euthanasie » devrait tout de même nous faire froid dans le dos et nous donner la nausée.

Et nous devrions continuer de réagir, puisque le gouvernement fédéral poursuit assidûment l’escalade de son programme et inclut beaucoup plus de groupes « éligibles » qui pourront recevoir la bénédiction de l’État pour se suicider.

Le prochain groupe à en « bénéficier » sera constitué des personnes atteintes de maladies mentales. Cette catégorie était censée être ajoutée en mars dernier, mais en raison du refus et des protestations de nombreux médecins informés — qui continuent de manifester leur opposition — la poursuite du programme a été mise sur pause pendant un an, soi-disant pour mener une seconde réflexion, mais certainement pas par le Sénat du Canada, là où cette évaluation est censée avoir  historiquement été établie.

L’échéance de mars 2024 pour l’extension de la MAID aux malades mentaux approche à grands pas, comme la période de Noël, et les psychiatres sont divisés sur l’opportunité d’une telle mesure.

« Il n’y a pas de consensus sur cette question », a déclaré au National Post le Dr Sonu Gaind, chef du service de psychiatrie au Sunnybrook Health Sciences Centre de Toronto. « Je crois fermement que nous ne sommes pas prêts. »

Comme le rapporte le Post, les deux camps opposés dans le débat s’accusent mutuellement de tirer des conclusions hâtives, d’adopter de mauvaises méthodes scientifiques et de considérer comme acquises des questions controversées. Ce désaccord a incité 7 des 17 présidents de psychiatrie à demander au ministre fédéral de la Santé, Mark Holland, et au ministre de la Justice, Arif Virani, d’arrêter le calendrier et de réévaluer le bien-fondé du besoin de contribuer à ce que davantage de vies canadiennes puissent être supprimées.

Il est pour le moins troublant de constater que ceux qui souhaitent inclure les malades mentaux dans leur bourbier euthanasique ne voient aucune ironie à ce que des personnes qui ne sont pas en pleine possession de leurs facultés prennent la décision de mettre fin à leur vie. La première question à se poser est la suivante : ces personnes sont-elles en capacité de le faire ?

Il est à craindre que la définition des malades mentaux englobe les toxicomanes et, éventuellement, les alcooliques.

Analysons la définition élargie de la maladie mentale, vous découvrirez qu’elle inclut désormais les toxicomanes. Si les toxicomanes sont concernés, pourquoi pas les alcooliques ?

Peut-être êtes-vous les prochains sur leur liste ?

Lorsque vous incluez des personnes présentant des caractéristiques indésirables dans votre programme d’euthanasie, celui-ci devient automatiquement un programme d’eugénisme. C’est précisément la raison pour laquelle le régime d’Adolf Hitler a assassiné quelque 250.000 personnes : parce qu’elles étaient atteintes de maladies incurables, qu’elles souffraient de troubles mentaux, qu’elles étaient physiquement déformées ou, oui, qu’elles étaient des alcooliques chroniques.

La seule chose étrangement positive que l’on puisse dire à propos du programme MAID est qu’il connaît un succès incroyable. Les taux de mortalité ne cessent de grimper d’année en année.

Le Canada est devenu le repère mondial du suicide assisté, la morbidité s’accélérant chaque année depuis la mise en place du programme. En 2022, dernière année pour laquelle des chiffres sont disponibles, plus de 13.200 personnes ont eu recours à la MAID. Ce chiffre est en augmentation par rapport à l’année précédente (un peu plus de 10.000).

Les gens meurent d’envie de venir au Canada — ou plus exactement quand ils n’ont plus envie de vivre, ils viennent au Canada pour y mourir.

Il y a eu une tentative pour au moins maintenir la MAID dans sa forme actuelle.

Le député conservateur Ed Fast a parrainé un projet de loi privé visant à exclure les maladies mentales de la MAID, mais la législation a été rejetée à 167 voix contre 150, le mois dernier.

Une commission parlementaire composée de députés et de sénateurs continue d’évaluer si le « degré de préparation » est suffisant pour l’expansion de la MAID au printemps prochain.

Ce programme devrait être relégué aux oubliettes de l’Histoire. Il s’agit d’un programme odieux et très dangereux, car, comme les catégories de personnes auxquelles il s’applique peuvent constamment changer, le potentiel d’abus inconsidéré est toujours présent. Comment pouvons-nous être assurés que le suicide assisté sera toujours volontaire, alors que les principes sur lesquels la MAID repose sont aussi sûrs que la loterie ?

Il y a comme une odeur de mort au Canada. Le gouvernement fédéral actuel ne cesse de célébrer le fait que ce pays n’a pas de loi sur l’avortement. Il n’en a pas eu depuis que la Cour suprême a invalidé la dernière loi de ce type au Canada en 1988, et aucun des gouvernements depuis n’a fait preuve de la volonté ou des compétences législatives nécessaires pour en faire adopter une à la fois par la Chambre des communes et par le Sénat. Brian Mulroney a été le dernier Premier ministre à tenter de promulguer une nouvelle loi. Ses successeurs n’ont même pas pris la peine d’essayer.

Nous voici donc face au jugement divin : une nation où l’avortement sur demande est illimité jusqu’à la naissance de l’enfant et où la loi sur l’euthanasie se développe, reflète de plus en plus les sombres ombres de l’Allemagne nazie.

Ce n’est pas seulement une position peu enviable, c’est aussi une position intenable.

« Choisissez la vie », nous rappellent certains textes.

Nous devrions le faire, à chaque occasion.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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