Donald Trump et Vladimir Poutine s’entretiennent par téléphone sur le conflit israélo-iranien

Les deux dirigeants n'ont pas exclu la possibilité d'une reprise des négociations autour du programme nucléaire iranien

Par T.J. Muscaro
15 juin 2025 02:32 Mis à jour: 15 juin 2025 13:04

Le président Donald Trump a confirmé avoir eu un appel téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine au cours duquel ils ont abordé le conflit en cours entre l’Iran et Israël.

« Le président Poutine m’a appelé ce matin pour me souhaiter un joyeux anniversaire, mais surtout pour parler de l’Iran, un pays qu’il connaît très bien », a déclaré Donald Trump dans un message publié sur la plateforme de médias sociaux Truth Social. « Nous avons longuement discuté. Nous avons beaucoup moins parlé de la Russie et de l’Ukraine, mais ce sera pour la semaine prochaine. »

M. Trump a ensuite déclaré que son entretien avec Poutine avait duré environ une heure et qu’ils étaient tous deux convaincus que la guerre entre Israël et l’Iran devait cesser. Il a dit avoir ajouté que la guerre que M. Poutine mène contre l’Ukraine devait également cesser.

« Il procède aux échanges de prisonniers prévus : un grand nombre de prisonniers sont échangés, immédiatement, des deux côtés », a précisé M. Trump à propos de M. Poutine.

Israël a lancé une attaque préventive sur plusieurs sites en Iran aux premières heures du 13 juin, endommageant des éléments clés du programme nucléaire iranien et tuant plusieurs membres de la direction du régime, dont le commandant en chef du Corps des gardiens de la révolution islamique, le général de division Hossein Salami.

« Nous n’avons pas le choix », a déclaré le général de brigade Effie Defrin, porte-parole de Tsahal, la nuit de l’attaque. « Nous opérons contre une menace imminente et existentielle. Nous ne pouvons pas permettre au régime iranien d’obtenir l’arme nucléaire qui constituerait un danger pour Israël et le monde entier. »

Cette frappe a déclenché une attaque de représailles de l’Iran plus tard dans la journée, les deux parties suggérant que l’échange de tirs se poursuivrait pendant plusieurs jours.

Le Kremlin a confirmé qu’une conversation de 50 minutes avait eu lieu entre M. Poutine et M. Trump, et que M. Poutine avait confirmé ses précédents commentaires condamnant l’attaque préventive d’Israël contre l’Iran.

« Vladimir Poutine a condamné l’opération militaire israélienne contre l’Iran et a exprimé de sérieuses inquiétudes quant à une possible escalade du conflit, qui aurait des conséquences imprévisibles sur l’ensemble de la situation au Moyen-Orient », a indiqué aux journalistes Iouri Ouchakov, conseiller du Kremlin, ajoutant que M. Trump avait qualifié l’escalade de la situation de « très alarmante ».

M. Ouchakov a également fait savoir que les deux dirigeants n’excluaient pas la reprise des négociations sur le programme nucléaire iranien. Les États-Unis devaient entamer le prochain cycle de négociations avec l’Iran à Oman le 15 juin, mais celui-ci a été annulé.

« Le président russe a rappelé qu’avant la montée actuelle des tensions, notre camp avait proposé des mesures concrètes visant à trouver des accords mutuellement acceptables lors des négociations entre les représentants américains et iraniens sur le programme nucléaire iranien », a informé M. Ouchakov.

« L’approche de principe de la Russie et son intérêt pour une résolution restent inchangés et, comme l’a souligné Vladimir Poutine, nous continuerons d’agir sur cette base. »

Le Kremlin a également confirmé que M. Trump avait réitéré son désir de parvenir à « la fin la plus rapide possible du conflit entre la Russie et l’Ukraine ».

M. Ouchakov a également déclaré que M. Trump et M. Poutine avaient tous deux exprimé leur satisfaction « pour leurs relations personnelles, qui leur ont permis de parler de manière professionnelle pour chercher des solutions aux problèmes bilatéraux ou à l’ordre du jour international, aussi complexes soient-ils ».

Selon une agence de presse d’État russe, M. Poutine a déclaré à M. Trump que la Russie serait prête à poursuivre les négociations avec les Ukrainiens après le 22 juin.

Avec Reuters

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