Face au rejet de la motion de censure visant le gouvernement de François Bayrou, la maire PS de Nantes, Johanna Rolland, a vivement critiqué ce mercredi l’attitude du Rassemblement national, qu’elle qualifie de « supercherie ». Elle a également reproché à l’exécutif d’avoir trahi la parole donnée sur les retraites.
Invitée dans Bonjour La Matinale sur TF1 ce 2 juillet, Johanna Rolland a abordé divers sujets, dont le réchauffement climatique, et plus précisément la réponse de l’État par rapport à la canicule, mais aussi le thème des retraites. L’édile a, au passage, fustigé le Rassemblement national (RN), qui selon elle, « ne protège pas les Français ».
Le RN totalement à l’écart de ce sujet
La maire de Nantes a d’abord exprimé sur le plateau de TF1 son souhait de voir l’État, mais aussi et surtout les parlementaires de droite, cesser de « détricoter » toutes les mesures qui permettent de lutter contre le réchauffement climatique. L’édile socialiste a plus spécifiquement pointé le RN, qu’elle accuse d’être totalement à l’écart de ce sujet, notamment par une méconnaissance « totale » de celui-ci, comme de bien d’autres, a-t-elle ajouté, citant celui des retraites.
Motion de censure : « Le Rassemblement national est une supercherie pour notre pays », @Johanna_Rolland dans #BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/FgWXhoXK4U
— TF1Info (@TF1Info) July 2, 2025
Interrogée sur la motion de censure visant le gouvernement Bayrou, rejetée mardi par l’Assemblée nationale, le journaliste de TF1 a demandé à son invitée si elle reconnaissait la légitimité de ce gouvernement à gouverner. « Moi je suis une démocrate, donc je reconnais évidemment la légitimité de ceux qui gouvernent », a-t-elle répondu avant d’énumérer ses différents constats sur la motion de censure.
« D’abord je constate que le Rassemblement national a fait le choix de ne pas soutenir les travailleurs et les travailleuses pénalisés par la réforme des retraites, que le Rassemblement national a fait le choix de ne pas soutenir les femmes qui – tout le monde le sait – sont les premières pénalisées », a pointé l’invitée d’Adrien Gindre. Et d’ajouter : « Donc je le dis avec force ce matin, le Rassemblement national est une supercherie pour notre pays. »
« Quand la parole donnée n’est pas respectée »
« Oui le Parti socialiste a censuré, et avec clarté, avec fermeté. Pourquoi ? Parce que la parole donnée, la parole publique – quand justement la démocratie est abîmée – ça compte », a encore martelé la maire socialiste, avant de s’en prendre au Premier ministre, qui « s’était engagé » à « redonner le dernier mot au parlement ». « Nous, on a fait le choix du dialogue et du compromis républicain, on a soutenu ceux qui ont eu l’intelligence de se mettre autour de la table », a-t-elle souligné, regrettant le fait que « la parole donnée » n’a pas été respectée.
Le gouvernement du Premier ministre François Bayrou a en effet échappé, ce mardi, à la huitième motion de censure le visant. Celle-ci, soutenue par l’ensemble de la gauche, n’a en effet recueilli que 189 voix, loin des 289 requises pour faire tomber le gouvernement. Le Rassemblement national, qui avait annoncé qu’il ne la voterait pas, a renvoyé toute possibilité de censure aux débats budgétaires de l’automne.
« L’intérêt général », plus fort « que toutes les menaces » de censure
Les socialistes, près de cinq mois après leur accord de non-censure visant à faire adopter les budgets de l’État et de la Sécurité sociale, ont accusé François Bayrou de « trahison », sur fond d’échec du conclave sur les retraites entre partenaires sociaux – un engagement pourtant prévu dans ce pacte.
Les socialistes reprochent au chef du gouvernement d’avoir fermé la porte à un rabaissement de l’âge légal de départ et à l’idée de déposer au Parlement un texte comportant la mesure d’âge, alors même qu’il avait promis initialement une discussion entre partenaires sociaux « sans totem ni tabou », et effectivement affirmé que le « dernier mot » reviendrait au Parlement.
« En rompant votre promesse, vous avez choisi le déshonneur », lui a lancé mardi depuis la tribune la socialiste Estelle Mercier, en défense de la motion de censure. En réponse, François Bayrou a ironisé sur la motion, qu’il considère comme un prétexte pour le Parti socialiste de rappeler qu’il est « dans l’opposition ». Il a invoqué « le devoir » de « l’intérêt général », qu’il juge « plus fort que toutes les menaces » de censure.
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