Contrôleurs aériens : le ministre des Transports dénonce « des revendications inacceptables » et promet de « tenir bon »

Par Epoch Times avec AFP
2 juillet 2025 15:10 Mis à jour: 2 juillet 2025 17:08

Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, s’est dit mercredi « résolu à tenir bon » face aux syndicats de contrôleurs aériens qui ont appelé à faire grève jeudi et vendredi, et a dénoncé leurs revendications « inacceptables ».

« Je sais combien ces mouvements de grève sont coûteux pour vos compagnies aériennes », a affirmé M. Tabarot en clôturant le congrès annuel de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), porte-voix du secteur.

« Les revendications portées par des syndicats minoritaires sont inacceptables, tout comme le choix de faire cette grève au moment des grands départs en congés », a-t-il ajouté.

« Je suis résolu à tenir bon face à ce mouvement et notamment face à la demande d’abandon d’un certain nombre de dispositions qui avaient pourtant été actées et qui ne sont pas respectées », a-t-il martelé.

Le ministre en charge des Transports, Philippe Tabarot, quitte le Palais présidentiel de l’Élysée après une réunion hebdomadaire du cabinet, le 16 avril 2025. (LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images)

« Je pense notamment à la demande d’abandon de pointeuses pour les contrôleurs », a poursuivi le ministre, en jugeant que cette revendication constituait, pour les syndicats appelant à la grève, « un symbole de leur volonté d’accomplir ou de ne pas accomplir leur travail comme ils devraient le faire ».

Une organisation défaillante du travail de contrôleurs

Une réforme est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d’un « incident grave » à l’aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions ont failli entrer en collision.

Le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA), dans un rapport, en a fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail de contrôleurs, en dehors du cadre légal et sans respect du tableau de service.

« Il en va de la sécurité des vols et du sérieux de la profession, et je ne céderai pas sur cette réforme indispensable qui a été engagée depuis un certain nombre de mois », a insisté M. Tabarot.

Trafic très perturbé jeudi

Le trafic s’annonce très perturbé jeudi dans les aéroports parisiens et du sud de la France, après un appel à la grève de deux syndicats d’aiguilleurs du ciel pour défendre leurs conditions de travail.

La Direction générale de l’aviation civile a demandé mardi aux compagnies aériennes de réduire fortement leurs programmes de vols face à ce mouvement social : un quart des vols annulés jeudi à Paris-Charles-de-Gaulle, Orly et Beauvais, la moitié à Nice, Bastia et Calvi et 30% à Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari.

De source proche du dossier, l’aviation d’affaires sera aussi très affectée par ce conflit.

Avant lui, le président de la Fnam, Pascal de Izaguirre, avait jugé « tout à fait incompréhensibles » les appels à la grève de contrôleurs.

Côté compagnies, Air France a confirmé avoir été « contrainte d’adapter son programme de vols », sans préciser le nombre d’annulations, mais souligné que son réseau long-courrier ne serait pas affecté.

Comme elle, sa filiale low-cost Transavia a indiqué que ses clients concernés étaient informés individuellement et que « des mesures commerciales » permettraient « un report du voyage sans frais ou un remboursement intégral ».

EasyJet, qui a elle aussi annoncé des mesures commerciales, s’est dite « profondément déçu(e) par cette grève, en particulier au vu de la performance actuelle du contrôle aérien français, qui est la principale cause des retards dans l’espace aérien européen cet été ».

Le syndicat majoritaire n’appelle pas à la grève

Après deux réunions de « conciliation » infructueuses avec la DGAC, le deuxième syndicat d’aiguilleurs du ciel (17% des voix aux dernières élections professionnelles), l’UNSA-ICNA, a maintenu son appel à la grève jeudi et vendredi.

Il a cité parmi ses griefs un « sous-effectif structurel », des « projets techniques en échec » et un « management toxique ».

Le troisième syndicat de contrôleurs, l’USAC-CGT (16% des suffrages) a rejoint le mouvement mais appelé à la grève seulement jeudi.

Le premier syndicat, le SNCTA (60% des voix), a indiqué à l’AFP ne pas appeler à la grève. Selon une source proche du dossier, 270 contrôleurs aériens sur quelque 1400 se sont déclarés grévistes jeudi.

Les ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne (ICNA) figurent parmi les fonctionnaires les mieux payés, avec un salaire brut moyen « de l’ordre de 96.000 euros par an, soit environ 8000 euros mensuels », selon un rapport du Sénat d’octobre 2024.

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