Débat Macron-Le Pen, le match retour

Par Epoch Times avec AFP
17 avril 2022 15:00 Mis à jour: 17 avril 2022 17:16

Cinq ans après, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se retrouvent mercredi 20 avril pour un débat d’entre-deux tours. En 2017, la candidate du Rassemblement national avait sombré. Cette fois, elle dit arriver mieux préparée face à un président sortant qui aura un bilan à défendre.

L’impact du débat entre deux tours

Depuis 1974, c’est devenu un exercice obligé. En réalité, estiment les experts, l’influence du débat a longtemps été surévaluée. « Jusqu’en 2017, il n’y avait jamais eu d’impact significatif d’un débat d’entre-deux tours alors que dans l’imaginaire, c’est la grande finale. 2017 a été une véritable rupture », souligne Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop.

Cette année, on prend les mêmes, mais la donne a changé. Emmanuel Macron est moins sûr de sa victoire et son avancée dans les sondages est moins grande (53 à 55%).

A quatre jours du second tour, le président devra aussi défendre son bilan et n’est plus « le jeune homme neuf » de 2017, comme le rappelle le politologue Stéphane Rozès.

Chaque candidat se prépare pour le face à face de mercredi

Enfin, Marine Le Pen assure avoir tiré les leçons de 2017 où elle était arrivée mal préparée et fatiguée, après avoir multiplié les déplacements. Cette fois, elle a vidé son agenda à partir de lundi après-midi, se retirant dans l’Ouest, à l’image d’un boxeur avant un grand combat, pour potasser ses dossiers et s’entraîner au débat.

Le président-candidat lui-même s’attend à une configuration différente de 2017. « J’ai conscience qu’elle a pris beaucoup de temps pour s’y préparer », dit-il, assurant aborder « ces discussions avec beaucoup de sérieux ».

Sur le fond, ce sont deux projets à l’opposé qui vont s’affronter.

Sur la forme, « l’enjeu est d’être persuasif et convaincant sans prendre un ton trop professoral », souligne l’entourage du candidat Macron dont ce sera le tout premier débat de la campagne, le RN l’accusant d’avoir « fui » la confrontation jusque-là.

Pour la directrice générale d’Odoxa Céline Bracq, Emmanuel Macron devra « ne pas paraître comme un épouvantail pour les électeurs de gauche », que les deux candidats draguent ouvertement, et éviter d’être « trop techno ».

« Pour Marine Le Pen, l’enjeu est d’être crédible du point de vue économique. Avoir l’air de ne pas maîtriser les choses est un vrai handicap. »

Les partisans de Le Pen présentent une candidate plus apaisée et sûre d’elle

Dans le camp Le Pen, on est persuadé que la candidate se montrera plus solide sur les dossiers et plus apaisée dans l’attitude.

Désormais, c’est même elle qui accuse son rival d’être « brutal et agressif ». De son côté, elle entend d’abord « présenter la philosophie » de son projet et se dit « extrêmement sereine ».

Sur cette « zénitude » affichée, certains demandent toutefois à voir. Dans la campagne, Marine Le Pen « a montré beaucoup de calme » mais, « comme il n’y a pas eu d’affrontement entre les candidats, personne ne sait comment ça va se passer si elle se retrouve poussée dans ses retranchements », souligne Céline Bracq.

***
Chers lecteurs,
Abonnez-vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.