La désinformation, le coronavirus et le pouvoir des médias

Par Ronald J. Rychlak
13 avril 2020 19:24 Mis à jour: 5 mai 2020 21:39

Beaucoup d’encre a coulé dans les tentatives de trouver qui est responsable de la propagation du covid-19.

Si la plupart des gens reconnaissent aujourd’hui que le nouveau coronavirus est originaire de Wuhan, en Chine, la question de savoir s’il provient du laboratoire de virologie de type P4 ou du « marché de fruits de mer et d’autres animaux vivants » est toujours débattue.

La confusion initiale sur l’origine du virus peut être en grande partie attribuée aux rapports des autorités chinoises qui étaient destinés à minimiser le danger du virus et à nier toute responsabilité à son égard. Comme l’a rapporté le Los Angeles Times, Peter Stano, le porte-parole de la Commission européenne, a qualifié ces premiers rapports inexacts « d’infodémie de fausses informations et de désinformation ».

La plupart des « fake news » (fausses nouvelles) sur le virus de Wuhan proviennent de Chine, de Russie et d’Iran. Les gouvernements de chacun de ces pays contrôlent les médias. Ils n’offrent aucune protection à une presse libre. Sans cela, les médias deviennent un outil de propagande du gouvernement. Les informations dignes de confiance disparaissent. Aujourd’hui, lors de la crise provoquée par le virus, le monde entier peut voir clairement les conséquences de l’absence des sources d’information indépendantes.

La désinformation la plus importante et la plus destructrice provient du régime communiste chinois. Elle a commencé à être diffusée au moment où les premiers cas du covid-19 sont apparus à Wuhan. Les comptes Twitter parrainés par l’État chinois ont tout de suite encouragé la diffusion des théories du complot. En même temps, les autorités du régime censuraient dans les médias sociaux les messages critiques qui contenaient des expressions comme « pneumonie de Wuhan inconnue » ou « nouvelle grippe de Wuhan ». Toute personne qui postait des messages ou des reportages vidéo non approuvés par l’État-parti était punie pour avoir « répandu des rumeurs » et fomenté des « troubles sociaux ».

De nombreux lecteurs ont déjà entendu parler du « lanceur d’alerte » Li Wenliang, l’ophtalmologue chinois dont les premiers avertissements concernant le virus de Wuhan ont été supprimés par le régime communiste. Ce médecin de 34 ans a été puni par les autorités locales pour avoir « répandu des rumeurs » après avoir essayé d’avertir les gens du danger au début de janvier. Il est mort en février des complications liées à son exposition à ce virus. À ce moment-là, l’épidémie avait déjà emporté des centaines de vies.

Au début de la pandémie, Donald Trump était parmi ceux qui ont fait parfois référence au « virus de Wuhan » ou au « virus chinois » et, fin janvier, il a imposé de strictes restrictions sur les voyages en provenance de Chine.

Cependant, Joe Biden, l’ancien vice-président et candidat démocrate aux prochaines élections présidentielles américaines, a déclaré : « Ce n’est pas le moment pour le bilan de Donald Trump en matière d’hystérie et de xénophobie – la xénophobie hystérique – et de faire peur pour montrer la voie à la place de la science. »

Les responsables du régime chinois ont sauté sur cette occasion et ont renforcé ces critiques. Les médias contrôlés par l’État-parti ont même laissé entendre que le virus avait été amené à Wuhan par des athlètes américains lors des « Jeux mondiaux militaires » ou qu’il provenait d’Italie.

À la mi-mars, la direction du Parti communiste chinois (PCC) a décidé que le contrôle des médias nationaux ne suffisait pas. Elle a expulsé de Chine et de Hong Kong les journalistes étrangers, privant encore davantage le peuple chinois et le reste du monde des vraies informations sur le virus et son impact en Chine. À partir de ce moment, les estimations de la situation en Chine se basaient sur des informations « autorisées » hautement suspectes et des bribes occasionnelles d’information qui réussissaient à contourner la censure.

La Russie a également été accusée de mener une campagne de désinformation en utilisant, selon le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) de l’Union européenne, des « reportages contradictoires, déroutants et malveillants ». Cela a rendu difficile pour les gouvernements occidentaux de faire connaître leurs messages au sujet de la crise et a généré la panique et le doute en Occident.

Selon Reuters, le SEAE a annoncé : « L’objectif principal de la désinformation du Kremlin était d’aggraver la crise de santé publique dans les pays occidentaux… en accord avec la stratégie plus large du Kremlin d’essayer de subvertir les sociétés européennes. »

Le média russe Sputnik a affirmé que les biologistes et les pharmaciens lettons avaient créé le virus. D’autres médias proches du Kremlin ont avancé l’idée qu’il avait été développé par l’armée britannique.

Les législateurs russes ont autorisé le Kremlin à décréter l’état d’urgence à l’échelle nationale et ont envisagé de longues peines de prison pour quiconque répandrait de fausses nouvelles sur le coronavirus. En d’autres termes, comme en Chine, toute personne qui publierait autre chose que des articles et des statistiques approuvés par l’État pourrait être emprisonnée. Selon la National Review, des gens ont été condamnés à des amendes pour avoir tout simplement discuté de rumeurs sur le coronavirus dans les réseaux sociaux.

Tout en poursuivant en justice ses propres citoyens et en trompant le monde, la Russie a également fait du cinéma en offrant une aide humanitaire à l’Italie. Cependant, comme l’a expliqué le site de l’Union européenne UE vs Disinfo, la Russie a fait de nombreuses fausses allégations en cours de route.

Les médias russes ont fait valoir à la fois que l’Italie favorisait la Russie par rapport à l’UE et que la Pologne interférait avec la livraison de l’aide. Elle a également lancé une opération d’influence en Italie qui, selon les médias La Stampa et .Coda, serait « inimaginable dans des circonstances normales ». Cela a certainement bien marché en Russie, où une vidéo fréquemment diffusée à la télévision russe (mais qui ne semble plus être disponible sur l’Internet) montrait un Italien en train de remplacer le drapeau de l’UE par le drapeau russe, puis de brandir un panneau disant : « Merci Poutine. Merci la Russie. »

L’Iran, qui a été particulièrement touché par le virus, a accusé les États-Unis et Israël de l’avoir créé. Le chef du Corps des gardiens de la révolution iranienne a accusé les États-Unis d’une attaque biologique contre l’Iran. (L’Iran a également accusé la Russie, non pas pour avoir provoqué la crise, mais pour ne pas avoir apporté son aide à l’Iran).

Avant que les choses ne dégénèrent, les dirigeants iraniens, afin de renforcer la légitimité du régime, ont encouragé de grands rassemblements, en ignorant totalement la menace pour la santé publique. Plus tard, lorsque les résultats de cette tactique désastreuse ont commencé à se faire sentir, le régime a refusé l’assistance et l’aide humanitaire offertes par les États-Unis et des Médecins sans frontières, une organisation caritative d’origine française. Apparemment, le régime a jugé préférable de laisser les gens souffrir et mourir plutôt que de reconnaître ses erreurs antérieures.

Lorsque le virus s’est répandu dans ce pays, les dirigeants iraniens ont supprimé les informations sur son impact. Les autorités ont emprisonné des dizaines d’Iraniens simplement pour avoir dit la vérité sur l’épidémie. Fin mars, le régime a interdit l’impression de tous les journaux, en invoquant la propagation du virus.

Malheureusement, les Iraniens ont tellement perdu confiance dans leur gouvernement et dans la presse que des rumeurs ont commencé à circuler au sujet de la consommation d’alcool industriel comme moyen de prévention de l’infection par le virus. Cela s’est transformé en un autre grand problème, entraînant des centaines de morts et encore plus de malades.

De nombreuses personnes ont accusé la Chine, la Russie et l’Iran de diffuser intentionnellement des fausses informations. Du point de vue technique, la désinformation comprend des fausses nouvelles créées dans le cadre d’une certaine stratégie qui sont par la suite inculquées et puis diffusées par des médias crédibles. Les organes d’information de Chine, de Russie et d’Iran sont des armes du gouvernement qui diffusent de la propagande, de la désinformation et des fausses nouvelles dans les intérêts de ces gouvernements. On ne peut pas leur faire confiance et les médias occidentaux devraient savoir qu’il ne faut pas se fier aux informations qu’ils propagent.

Epoch Times a été fondé en 2000 par un groupe de Sino-Américains en réaction à la censure des médias en Chine et au manque de compréhension internationale par rapport à la répression des religions et des pratiques spirituelles par le régime chinois. Ce média désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du covid-19, comme le « virus du PCC », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois ont permis à ce virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

Epoch Times n’est ni raciste ni xénophobe ; il fait simplement ce que le bon journalisme devrait faire et met la responsabilité sur ceux à qui elle appartient.

Ronald J. Rychlak est titulaire de la chaire Jamie L. Whitten en droit et administration à l’Université du Mississippi. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont Hitler, the War, and the Pope ; Disinformation (coécrit avec Ion Mihai Pacepa) et The Persecution and Genocide of Christians in the Middle East (coédité avec Jane Adolphe).

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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