Dette publique : une deuxième agence abaisse la note de la France

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Photo: SAM YEH/AFP via Getty Images
L’agence de notation Morningstar DBRS a abaissé vendredi soir la note souveraine de la France de AA+ à AA, invoquant une trajectoire « d’assainissement budgétaire » plus lente que prévu. La note est désormais assortie d’une perspective « stable », selon un communiqué.
Des fragilités politiques mises en avant
Cette décision intervient six mois après le passage de la perspective de « stable » à « négative ». L’agence explique que la dégradation reflète « les défis posés par la fragmentation politique » et « l’instabilité gouvernementale » renforcée depuis les élections législatives de juillet 2024, qui ont laissé un Parlement sans majorité.
Selon Morningstar DBRS, cette absence de « consensus » politique « entrave la capacité du gouvernement à prendre des mesures budgétaires décisives ».
Le déficit le plus élevé de la zone euro
L’agence souligne également des « risques élevés » que la France n’atteigne pas ses objectifs budgétaires dans les prochaines années. Elle rappelle que le pays affichait en 2024 le déficit public le plus élevé de la zone euro, à 5,8 % du PIB.
Ce déficit devrait rester au même niveau en 2025. Les « ajustements budgétaires nécessaires dans le budget 2026 pour atteindre l’objectif de déficit de 4,6 % du PIB (…) sont significatifs », prévient Morningstar DBRS.
Une deuxième dégradation en une semaine
La décision survient une semaine après celle de Fitch, qui avait abaissé la note souveraine française à A+. Fitch avait sanctionné l’« instabilité politique persistante » et des « incertitudes budgétaires » jugées incompatibles avec un redressement rapide des comptes publics.
L’agence avait estimé improbable de ramener le déficit sous les 3 % du PIB d’ici 2029, comme le prévoyait le gouvernement sortant pour respecter les critères européens.
Des atouts structurels
Malgré ces difficultés, Morningstar DBRS justifie le passage de la perspective de « négative » à « stable » par les atouts de la deuxième économie de la zone euro. Elle met en avant une « économie riche et diversifiée, des institutions publiques solides, une gestion rigoureuse de la dette » ainsi qu’un système bancaire « globalement solide ».
Avec AFP
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