Un don de vie d’une heure: des parents refusent d’avorter des sœurs siamoises et les baptisent avant leur dernier souffle

Par Louise Chambers
5 octobre 2023 17:27 Mis à jour: 5 octobre 2023 17:27

De nouveaux parents qui ont refusé d’avorter leurs jumelles siamoises ont documenté les quelques moments de tendresse qu’ils ont eus avec leurs bébés, elles sont nées vivantes et ont vécu pendant près d’une heure. Le couple affirme que chaque vie est toujours précieuse, qu’elle soit longue ou courte.

Nicole LeBlanc et Austin LeBlanc de Westland, Michigan, tous deux âgés de 24 ans, ont appris qu’ils attendaient un enfant en octobre 2022. Lorsque Nicole a commencé à être malade quelques semaines plus tard, elle a pensé qu’il s’agissait d’une grossesse gémellaire. Elle a passé son premier examen anatomique à sept semaines, mais à dix semaines, elle a ressenti une douleur à l’abdomen et s’est rendue aux urgences.

C’est à ce moment-là qu’ils ont fait l’échographie et qu’ils m’ont dit : « Oui, vous allez avoir des jumelles, mais elles sont très spéciales parce que ce sont des sœurs siamoises et qu’elles partagent un seul cœur », a confié Mme LeBlanc à Epoch Times. « J’ai failli perdre la tête. »

Chaque vie humaine est sacrée

Nicole LeBlanc et Austin LeBlanc (Avec l’aimable autorisation de Nicole LeBlanc)
Les LeBlanc tenant leurs jumelles nouvellement nées (Avec l’aimable autorisation de Nicole LeBlanc)

Les petites filles des LeBlanc, Maria Thérèse et Rachel Clare, ont été classées comme des sœurs siamoises thoracopages, ce qui signifie qu’elles étaient fusionnées du sternum jusqu’au bas de l’abdomen.

« Elles partageaient un seul cordon ombilical », a dit Nicole. « Elles avaient chacune leur petit derrière, leurs deux jambes et leurs deux bras. Elles partageaient un foie, un diaphragme et un intestin. »

« Trois ou quatre médecins sont venus me voir. Ils m’ont tous dit à peu près la même chose : « Ce n’est pas une grossesse viable. »

Le cœur du bébé s’arrêterait probablement et Nicole ferait une fausse couche. Les bébés pourraient arriver à terme, mais pourraient être mort-nés, ou naître vivants mais ne vivre que quelques minutes, heures ou jours. Les médecins ont suggéré un avortement.

Les jumelles étaient fusionnées à partir du sternum jusqu’au bas de l’abdomen. (Avec l’aimable autorisation de Nicole LeBlanc)

« J’ai tout de suite su que ce n’était pas correct », a dit Nicole. « J’étais vraiment furieuse qu’ils aient même suggéré cela parce que je suis allée dans un hôpital chrétien. Ils ne pratiquent pas d’avortement dans cet hôpital chrétien, ils auraient fallu me transférer. (…) Toute vie humaine est sacrée, et l’utérus devrait être un lieu de protection, pas une pierre tombale, pas un endroit où le bébé est assassiné. »

Ses bébés étaient « vraiment minuscules » et Nicole ne pouvait pas encore les sentir bouger, mais elle avait vu les jumelles bouger leurs mains lors de l’échographie. Elle était ferme : elle ne voulait pas tuer ses bébés. »

« Après l’échographie, avant même que les médecins ne me voient, j’étais dans ma chambre et j’ai prié Dieu à haute voix », dit-elle. « J’ai dit : ‘Seigneur, je suis votre servante. Je suis ici pour faire votre volonté. Vous savez que c’est votre volonté, pas la mienne’ (…) C’est vraiment ma foi, mon mari et le soutien de ma famille qui m’ont permis de mener à bien cette grossesse. Je n’aurais pas pu mener à bien cette grossesse sans leur soutien. »

J’étais amoureuse

Ayant refusé un avortement, Nicole a décidé de partager son parcours de grossesse sur Instagram pour trouver une communauté et répandre l’espoir. Elle espérait également que d’autres la soutiendraient en priant pour ses bébés à naître. Bien qu’elle ait bénéficié d’un soutien massif de la part de la communauté pro-vie, elle a également reçu des réactions négatives, mais elle est restée fidèle à ses convictions afin d’être la voix de ses filles.

Elle a expliqué : « Elles étaient vivantes dès le moment de leur conception, et même si cela n’était pas une gestation normale ou une grossesse normale (…) Elles méritent toutes les chances de dignité et de respect que toute personne humaine reçoit à la naissance. La communauté pro-vie a donc vraiment soutenu mon parcours. »

La future maman a été transférée dans un autre hôpital, où les médecins ont prédit qu’elle atteindrait 35 semaines de grossesse et que ses bébés, dont le rythme cardiaque était sain, pourraient venir au monde vivantes par césarienne programmée.

(Avec la permission de Nicole LeBlanc)

Nicole a été suivie de près, avec des rendez-vous toutes les deux semaines, et a atteint 32 semaines. Les jumelles Maria Thérèse et Rachel Clare sont nées dans l’après-midi du 16 mai. Dans un message émouvant, Nicole a écrit : « Dieu les a conçues si merveilleusement dans mon ventre, et ce fut un honneur et un privilège absolus de les porter aussi longtemps que j’ai pu. »

« L’une de mes filles a crié, elle a ouvert les yeux », a-t-elle dit à Epoch Times. « Je ne m’attendais pas à cela, car elles étaient encore un peu petites et leurs poumons n’étaient pas développés non plus (…) J’avais besoin de les voir. Je suis tombée amoureuse, parce que leurs petits visages, tout était parfait. Il n’y avait rien d’anormal chez elles. »

Comme si le ciel était descendu dans cette salle d’opération

Les petites filles ont été placées sur la poitrine de leur mère, et leurs « mouvements et tortillements » étaient réconfortants et familiers. Ne sachant pas combien de temps ils auraient leurs filles dans leurs bras avant qu’elles ne meurent, les LeBlanc ont appelé leur prêtre dans la salle d’opération.

(Avec l’aimable autorisation de Nicole LeBlanc)
(Avec l’aimable autorisation de Nicole LeBlanc)

Nicole raconte : « Le prêtre m’a dit : ‘Êtes-vous sûr que c’est urgent ? Est-ce que je peux les baptiser après la salle d’opération ?’ Et je lui ai répondu : ‘Non, parce qu’elles pourraient n’avoir que quelques minutes’ (…) c’était un moment tellement beau. »

« C’était vraiment comme si le ciel était descendu dans cette salle d’opération », a-t-elle confié. « Elles sont décédées alors que j’étais encore dans la salle d’opération. Elles sont mortes ensemble, dans les bras de mon mari, de l’autre côté de la salle. »

« Elles étaient là, elles existaient, elles étaient aimées », a-t-elle ajouté. « Mon mari et moi, nous les admirions et nous étions si fiers d’elles parce qu’elles étaient vraiment des combattantes. »

Je suis leur voix

Les LeBlanc se sont rencontrés et ont commencé à se fréquenter alors qu’ils travaillaient dans le même restaurant. Ils se sont fiancés en 2020 et se sont mariés en août 2021.

En janvier 2022, le couple a convenu que l’incertitude financière n’était pas une raison pour ne pas fonder une famille et a commencé à essayer d’avoir un bébé. Neuf mois plus tard, Nicole était « tellement heureuse » de lire un test de grossesse positif et, depuis la perte de leurs filles, elle croit fermement que l’héritage de Maria et Rachel se perpétue.

Avec son mari, sa mère et leur prêtre à son chevet, Nicole a accueilli un photographe, offert gratuitement par l’hôpital, dans la chambre pour prendre des photos de ces moments précieux. Les chants grégoriens de la liste de lecture de Nicole résonnaient en arrière-plan.

(Avec l’aimable autorisation de Nicole LeBlanc)
(Avec l’aimable autorisation de Nicole LeBlanc)
(Avec l’aimable autorisation de Nicole LeBlanc)

« J’ai toujours les cellules de mes filles en moi, donc lors de ma prochaine grossesse – et j’espère avoir un autre bébé – quand nous verrons ce bébé, les cellules de mes filles seront aussi dans ces bébés. (…) ce sera tellement beau », a-t-elle dit.

Aujourd’hui, cette mère de deux enfants est PDG de Duque Hoodliner Productions, une entreprise spécialisée dans la production de coussins d’installation pour voitures. Elle est également une militante active du mouvement pro-vie.

(Avec l’aimable autorisation de Nicole LeBlanc)

À l’approche de la Journée de commémoration des pertes de grossesse et d’enfants en bas âge, le 15 octobre, elle fait même don de son lait maternel, comme d’autres mamans qui ont perdu leur bébé, à une femme locale dans le besoin et à une banque de lait de son État.

« Je connais beaucoup de femmes depuis que j’ai parlé de ma grossesse », dit-elle. « J’espère qu’elles trouveront facilement cette histoire, qu’elles pourront lire tout ce que j’ai vécu et se sentir réconfortées, comme si elles avaient une grande sœur. Je suis là pour elles et je suis leur voix. »

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