Elon Musk : X défiera l’ordre de la Cour suprême du Brésil et rétablira les comptes censurés

Cette annonce fait suite au rapport "Twitter Files Brazil" sur les communications internes de Twitter avant le rachat par M. Musk en 2022.

Par Melanie Sun
8 avril 2024 09:26 Mis à jour: 8 avril 2024 09:27

Le propriétaire de X Corp., Elon Musk, a fait savoir samedi soir sur sa plateforme que son entreprise avait décidé de lever toutes les suspensions de comptes ordonnées par la Cour suprême du Brésil.

« Nous levons toutes les restrictions. Ce juge [en question] a appliqué des amendes massives, a menacé d’arrêter nos employés et a coupé l’accès à 𝕏 au Brésil. En conséquence, nous perdrons probablement tous nos revenus au Brésil et nous devrons fermer notre bureau dans ce pays. Mais les principes comptent plus que les profits », a posté M. Musk.

L’annonce a été faite en réponse au reportage du journaliste d’investigation Michael Shellenberger et de ses collègues David Ágape et Eli Vieira, intitulé « TWITTER FILES BRAZIL ».

Dans son enquête, M. Shellenberger cite des documents publiés par X, anciennement Twitter, lors de la prise de contrôle par M. Musk en 2022, qui semblent indiquer que « le Brésil s’est lancé dans une vaste campagne de répression de la liberté d’expression par l’intermédiaire d’un juge de la Cour suprême [du pays] ».

Des membres du Congrès brésilien et des journalistes figurent sur une liste de personnes censurées par la plus haute juridiction du Brésil, a déclaré M. Shellenberger.

On y trouve notamment des membres de la chambre basse du parlement brésilien, l’ancien président Jair Bolsonaro, ou même Marcel van Hattem, du parti NOVO. Leurs posts ont été ciblés par la cour suprême comme relevant de la désinformation.

Selon les fichiers internes que M. Shellenberger a partagés, le siège de Twitter au Brésil a été menacée d’une amende de 30.000 dollars. L’entreprise disposait alors d’une heure pour supprimer les messages des membres du Congrès ou payer le tribunal pour non-respect de la loi.

L’article rapporte que la justice avait même envoyé des individus en prison sans procès pour des messages postés sur les réseaux sociaux.

Selon M. Shellenberger, le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes aurait demandé à Twitter de lui donner accès à ses données internes, en violation des politiques de Twitter en matière de traitement des données des utilisateurs. Il aurait également ordonné à Twitter de déplatformer les personnes responsables des messages spécifiques qu’il souhaitait voir censurés, « sans donner aux utilisateurs la moindre possibilité d’appel ou même le droit de voir les preuves présentées contre eux ».

Les « dossiers Twitter » du Brésil montrent également que la justice « a cherché à utiliser les politiques de modération du contenu de Twitter contre les partisans du président de l’époque @jairbolsonaro », a déclaré M. Shellenberger – une tendance similaire à ce que les « dossiers Twitter » ont révélé concernant l’ancien président Donald Trump et les voix conservatrices aux États-Unis.

Les fichiers internes de Twitter indiquent explicitement que le juge de la cour suprême est à l’origine de la demande de censure, a déclaré M. Shellenberger.

M. Shellenberger a déclaré que le juge de Moraes, la Cour suprême du Brésil (Cour suprême fédérale) et le Tribunal supérieur électoral du Brésil (TSE) ont refusé de répondre face à ces accusations.

L’année dernière, le juge de Moraes a également ordonné une enquête sur les dirigeants de la plateforme de messagerie sociale Telegram et sur Google (Alphabet), qui menaient une campagne de critique face un projet de loi sur la régulation de l’internet.

Ce projet de loi aurait imposé aux sociétés Internet, aux moteurs de recherche et aux services de messagerie sociale de trouver eux-mêmes les contenus illégaux et de les signaler, plutôt que de s’en remettre aux tribunaux, et prévoyait de lourdes amendes en cas de non-respect de cette obligation.

Une « censure agressive »

M. Musk a déclaré avoir lui-même communiqué ces informations à M. Shellenberger, et selon lui « cette censure agressive semble violer la loi et la volonté du peuple brésilien ».

Le journaliste Paulo Figueiredo, un collaborateur d’Epoch Times qui a figuré sur cette liste du tribunal, a répondu : « Vous allez sauver mon pays. Jamais nous ne pourrons vous en remercier suffisamment ».

Il répondait à un message précédent qui exhortait X à ne pas se conformer à l’ordonnance du tribunal, prenant exemple du fait que les plateformes indépendantes Rumble et Locals ne s’y étaient pas conformées.

« Vous êtes assez puissants pour faire la différence », avait-il déclaré.

M. Musk se décrit comme un absolutiste de la liberté d’expression. Il a déclaré avoir acheté Twitter pour créer une plateforme où « un large éventail de croyances peut être débattu de manière saine ».

Peu après avoir annoncé à la Cour suprême du Brésil que son entreprise ne se conformerait pas à son ordre, il a publié sur X une image « Pour les habitants de la Terre » avec un X et l’inscription « FREE SPEECH ».

Reuters a contribué à cet article.

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