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Emmanuel Macron convie les forces politiques à l’Élysée à 14h30

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Le Président Emmanuel Macron sur le perron de l'Élysée à Paris, le 28 mars 2025.

Photo: MAGALI COHEN/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Reconduction de Sébastien Lecornu ou nomination d’un nouveau locataire à Matignon ? Emmanuel Macron doit mettre fin vendredi à cinq jours de suspense et tenter une nouvelle fois de désamorcer une crise politique qui ne cesse de s’aggraver.
Le président de la République a convié dans la nuit les chefs de parti et les présidents de groupe à l’Assemblée nationale à 14h30 à l’Élysée, à l’exception du Rassemblement national et de La France insoumise, selon des sources concordantes.
Course contre la montre à l’Élysée
Emmanuel Macron a promis de nommer un Premier ministre d’ici « vendredi soir », après la démission fracassante lundi de Sébastien Lecornu. Celle-ci a été suivie de deux jours de tractations supplémentaires destinées à arracher, en l’absence de toute majorité à l’Assemblée nationale, un fragile accord de non-censure pour le futur gouvernement.
Le temps presse : si le projet de budget pour 2026 n’est pas déposé lundi, il risquerait de ne pas pouvoir être adopté avant le 31 décembre. Rien n’a encore filtré sur l’heure ou les modalités d’une annonce présidentielle.
Une prochaine prise de parole du chef de l’État est toutefois évoquée par son entourage. Ce dernier ne s’est pas exprimé sur la situation intérieure depuis la dernière secousse politique.
À l’approche d’une nomination, un scénario revenait en force : celui d’une reconduction de Sébastien Lecornu, même si l’hypothèse Jean-Louis Borloo – éternel revenant des périodes de crise – ou celle d’un autre Premier ministre, reste d’actualité. Lecornu, à ce stade le plus éphémère chef du gouvernement de la Ve République, assure ne pas « courir après le job » et avoir « terminé » sa « mission ».
Lecornu, Borloo ou un troisième homme ?
Plusieurs responsables politiques prêtent à Emmanuel Macron la tentation de reconduire Sébastien Lecornu, au risque d’exaspérer les oppositions et de précipiter une motion de censure. D’autres, au contraire, murmurent ou affirment publiquement leur préférence pour Jean-Louis Borloo, ancien ministre sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, artisan du Grenelle de l’Environnement.
« Il faut un type comme ça, un peu spécial », confie un visiteur du soir de l’Élysée. « Il fait partie de ceux qui peuvent contribuer à apporter des solutions », a renchéri Hervé Marseille, président des sénateurs centristes, sur RTL.
Le fondateur de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), âgé de 74 ans et longtemps maire de Valenciennes, a toutefois indiqué jeudi depuis Toulouse n’avoir eu « aucun contact avec l’Élysée ». Il souhaite avant tout que le président « nomme un gouvernement (…) pour donner un cap ».
Dans le bal des pronostics, d’autres noms circulent encore : l’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve ou le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici, tous deux issus du PS. Emmanuel Macron doit désormais relever un double défi : repousser au maximum la menace d’une censure parlementaire et, à terme, celle d’une dissolution.
Une équation budgétaire et politique
Avant d’achever sa « mission », Sébastien Lecornu estimait que le projet de budget 2026 – déclencheur de la crise actuelle après le vote de défiance qui a provoqué la chute de François Bayrou le 8 septembre – pourrait être présenté lundi en conseil des ministres.
Une hypothèse qui supposerait la nomination d’un nouveau gouvernement dès vendredi, ou au plus tard ce week-end. Reconduction partielle des ministres ? Gouvernement resserré et technique ? Même le nom du futur titulaire de Matignon reste suspendu.
Le Premier ministre démissionnaire a par ailleurs insisté pour que la prochaine équipe soit « complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027 », des ambitions qu’il n’a lui-même « jamais manifestées ». Cette mise en garde exclurait de facto Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur démissionnaire et président des Républicains, qui a précipité la chute du gouvernement Lecornu. Celui-ci conditionne désormais tout retour au gouvernement à la nomination d’un Premier ministre « ni de gauche, ni macroniste », une description qui correspond, selon lui, à Jean-Louis Borloo.
Enfin, Emmanuel Macron sera scruté sur sa position concernant une éventuelle suspension de la controversée réforme des retraites de 2023, exigence posée par les socialistes pour tout accord de non-censure. « Il faudra trouver un chemin pour que le débat ait lieu », a averti Sébastien Lecornu.