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Service militaire volontaire

Emmanuel Macron relance un « service national » volontaire : dix mois sous les drapeaux

Emmanuel Macron a dévoilé jeudi les contours d'un nouveau "service national" de dix mois destiné aux jeunes adultes. Cette initiative, volontaire et exclusivement militaire, vise à renforcer les capacités de défense françaises dans un contexte géopolitique tendu marqué par les menaces russes.

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Le président Emmanuel Macron prononce son discours pour dévoiler un nouveau service militaire national à la base militaire de Varces, dans les Alpes françaises, le 27 novembre 2025.

Photo: Thomas PADILLA / POOL / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Devant les soldats de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne à Varces, dans l’Isère, le président a justifié cette décision par la nécessité de se préparer aux dangers actuels. Le dispositif doit répondre aux besoins croissants des armées face aux risques de conflits.

Un engagement territorial, pas une mobilisation pour l’Ukraine

Le chef de l’État a tenu à rassurer : les volontaires serviront uniquement sur le territoire français. Cette précision intervient après la controverse déclenchée par les déclarations du général Fabien Mandon, chef d’état-major des armées, qui évoquait la nécessité d’être prêt à « accepter de perdre ses enfants ».
Ces propos avaient suscité de vives réactions politiques, l’opposition de gauche dénonçant un discours belliqueux, tandis que la droite nationaliste accusait le gouvernement de vouloir envoyer les jeunes « mourir pour l’Ukraine ».

Un dispositif progressif 

Le lancement s’effectuera graduellement à partir de l’été prochain, avec une sélection des premiers candidats dès mi-janvier. Le programme comprend un mois de formation suivi de neuf mois d’engagement militaire.
La montée en charge s’étalera sur une décennie :
– 2025 : 3 000 jeunes
– 2030 : 10 000 participants
– 2035 : 42 500 volontaires, portant le total à 50 000 avec les dispositifs existants (SMV et SMA)

Qui peut s’engager et dans quelles conditions ?

Le service cible principalement les 18-19 ans (80% des effectifs), avec la possibilité de valoriser cette année de césure dans Parcoursup. Les 20% restants, jusqu’à 25 ans, seront recrutés comme aspirants selon leurs compétences spécialisées : ingénieurs, infirmiers, traducteurs.
La rémunération s’élève à 800 euros mensuels minimum, en plus du logement, de la nourriture et de l’équipement fournis.

La fin du Service National Universel

Cette annonce signe l’abandon du SNU, promesse de campagne de 2017 destinée aux 15-17 ans. Lancé en 2019 au nom de la cohésion nationale, ce dispositif n’a jamais été généralisé. L’Élysée reconnaît qu’il n’est « plus adapté au contexte stratégique » créé par l’invasion de l’Ukraine en 2022.

Un choix assumé : volontariat plutôt que conscription

Le président a écarté fermement le rétablissement du service militaire obligatoire, supprimé en 1997. Selon lui, cette idée émane de ceux qui « méconnaissent la réalité » des armées modernes.
La France rejoint ainsi plusieurs pays européens ayant opté pour un service volontaire face à la dégradation du contexte sécuritaire, tandis qu’une douzaine d’États maintiennent ou ont rétabli la conscription obligatoire.

Un financement tributaire du vote parlementaire

Les ressources nécessaires sont prévues dans l’actualisation de la loi de programmation militaire, que le Parlement doit encore approuver. Emmanuel Macron a plaidé pour cet « effort budgétaire indispensable » devant une assemblée particulièrement divisée.
Face aux défis sécuritaires actuels, le président mise sur l’engagement d’une « génération prête à se lever pour la patrie », convaincue que la jeunesse française a « soif d’engagement ».
Avec AFP