Le PCC dissimule une mystérieuse épidémie de pneumonie chez les enfants

« Je n'ai pas du tout confiance en ce que disent les Chinois, pas un mot », déclare un législateur américain, alors que les agences s'efforcent d'obtenir des données précises auprès du régime chinois.

Par Eva Fu
5 décembre 2023 16:36 Mis à jour: 5 décembre 2023 22:50

Le sentiment d’impuissance qui a saisi le peuple chinois par intermittence depuis le début de la pandémie de Covid-19, il y a trois ans, revient à nouveau alors que le pays est aux prises avec une épidémie de pneumonie non identifiée qui frappe les enfants et submerge les hôpitaux.

Dans des poussettes ou portés par leurs parents, les enfants malades remplissent les salles d’attente des hôpitaux, les couloirs et attendent patiemment jusque devant les portes principales. Ils attendent pendant des heures, espérant que leur numéro soit appelé par le haut-parleur avant la fin de la journée.

Il n’est pas rare de devoir attendre jusqu’à 12 heures, si toutefois on arrive à faire la queue. Minuit passé, toujours dans un couloir d’hôpital bondé de monde, un habitant de Pékin a partagé une photo, tenant un numéro de ticket autour des 1800 — sa place dans la file d’attente du jour — rappelant aux visiteurs potentiels d’apporter un tabouret, car « il n’y a nulle part où s’asseoir si vous avez besoin d’une perfusion intraveineuse ».

Du nord au sud, l’augmentation du nombre d’hospitalisations d’enfants pour troubles respiratoires entraîne la fermeture de salles de classe et pousse les autorités sanitaires à publier une multitude d’annonces demandant aux enseignants et aux élèves qui ne se sentent pas bien de rester chez eux.

« Tout le monde dans la classe tousse, on ne peut même pas entendre ce que dit le professeur », a confié à Epoch Times un homme prénommé Chen, racontant ce qu’il a entendu de sa fille en âge d’aller à l’école, à Pékin.

Comme il y a trois ans, le Parti communiste chinois (PCC) semble ignorer la gravité de la maladie, déclarant à l’Organisation mondiale de la santé, inquiète, qu’il n’y a pas « d’agents pathogènes inhabituels ou nouveaux » ni de symptômes cliniques.

Le régime a partiellement attribué cette hausse à l’amélioration, à la mi-octobre, d’un mécanisme de surveillance respiratoire, et a assuré que les capacités hospitalières chinoises existantes étaient suffisantes pour faire face à la situation.

Des patients patientent pour consulter un médecin dans un service spécialisé dans la fièvre, à l’hôpital populaire de Dongguan, dans la province de Guangdong, en Chine, le 20 décembre 2022. (VCG/VCG via Getty Images)

L’explication de Pékin, citée mot pour mot par l’agence internationale de la santé et les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), n’a convaincu que peu de personnes en Chine ou à l’étranger.

La directrice par intérim du département de l’OMS chargée de la préparation et de la prévention des épidémies et des pandémies, Maria Van Kerkhove, a déclaré lors d’une conférence de presse tenue le 29 novembre que l’organisation « suivait la situation en Chine » et évaluait « les capacités de soins de santé dans le monde entier » pour faire face à ce type de nouvelles infections.

Sean Lin, microbiologiste et ancien directeur de laboratoire au département des maladies virales de l’Institut de recherche de l’armée Walter Reed, a exprimé sa frustration face à la dépendance de l’OMS à l’égard du régime chinois en matière d’information.

« Comment peut-on faire confiance aux données du gouvernement chinois ? » a-t-il déclaré à Epoch Times.

Lorsque des médecins lanceurs d’alerte ont tiré la sonnette d’alarme sur l’épidémie de Covid-19 à Wuhan dans les derniers jours de l’année 2019, il a fallu attendre près de trois semaines pour que le régime chinois reconnaisse que le virus pouvait se propager de personne à personne. Pendant ce temps, et par la suite, les autorités ont réprimandé les médecins qui ont parlé, arrêté des journalistes citoyens et muselé des reporters, tout en nettoyant sur internet toute mention de l’épidémie jugée indésirable pour son image.

De nombreux législateurs de Washington, en particulier des républicains, considèrent que le même scénario se reproduit aujourd’hui en Chine.

« Nous ne pouvons pas faire confiance aux Chinois », a déclaré Morgan Griffith (Parti républicain – Virginie) au journal NTD le 30 novembre, un jour après avoir signé une lettre exigeant que les CDC enquêtent sur l’épidémie qui sévit en Chine.

La Chine va faire tout ce qui est en son pouvoir pour ne pas donner l’impression d’être à l’origine d’une nouvelle pandémie.

« Ils ne sont pas francs, ils ne veulent pas perdre la face et, par conséquent, des gens meurent. »

Le député Greg Murphy (Parti républicain – Caroline du Nord), qui pratique la chirurgie, pense lui aussi que « la Chine va faire tout ce qui est en son pouvoir pour ne pas donner l’impression d’être à l’origine d’une nouvelle pandémie ».

« Je n’ai pas du tout confiance en ce que disent les Chinois, pas un mot », a-t-il déclaré à NTD. « On se brûle une fois seulement, on ne se brûle plus jamais ensuite. »

Un membre du personnel médical fait un geste à l’intérieur d’une salle d’isolement dans un hôpital de la Croix-Rouge à Wuhan, dans la province centrale du Hubei, en Chine, le 10 mars 2020. Le dirigeant chinois Xi Jinping a déclaré le 10 mars que Wuhan avait réussi à vaincre l’épidémie mortelle de coronavirus. (STR/AFP via Getty Images)

Un agent pathogène à propagation rapide

L’année dernière, à la même époque, le régime a brusquement abandonné ses restrictions draconiennes « zéro Covid » après avoir forcé la population chinoise à vivre pendant des années dans un huis clos intermittent où la nourriture et d’autres besoins fondamentaux étaient en suspens.

Au cours des 20 premiers jours de décembre 2022, on estime que des centaines de millions de personnes ont contracté le virus. L’afflux d’infections et de décès a surchargé les hôpitaux et les crématoriums.

Les enfants sont particulièrement touchés par l’épidémie de pneumonie en cours. Les principaux hôpitaux pédiatriques chinois ont déclaré avoir reçu jusqu’à 10.000 patients par jour au cours des dernières semaines.

L’hôpital pour enfants de Tianjin a récemment atteint un record quotidien de 13.171 patients. Le directeur de l’hôpital, Liu Wei, a rédigé une lettre pour solliciter la compréhension du public, soulignant que les professionnels de la santé sont aussi des parents, dont certains ont leurs propres enfants malades.

D’autres professionnels de la santé de la mégalopole du nord-est ont confirmé que le même phénomène se répète à Tianjin, voire ailleurs. Pour de nombreux Chinois, consulter un médecin dans un hôpital signifie attendre dès l’aube devant leur écran d’ordinateur pour obtenir un numéro unique, sachant que le nombre de consultations est limité chaque jour.

« Même lorsque nos enfants tombent malades, nous avons du mal à obtenir un numéro. Nous devons constamment actualiser l’écran pour voir si un numéro se libère », a rapporté un membre du personnel de l’hôpital de Beichen à Epoch Times. Plus au nord, dans la province de Jilin, un membre du personnel du deuxième hôpital de l’université de Jilin a fait savoir que l’hôpital était complet pour les sept prochains jours.

Des cortèges attendent d’entrer dans un crématorium à Pékin, le 22 décembre 2022. (STF/AFP via Getty Images)

Dans certains hôpitaux, les salles d’attente étaient tellement bondées que les enfants et leurs familles ont dû faire la queue devant la porte de l’hôpital. Des tentes, des lits de camping, des chaises pliantes et des couvertures ont été utilisés, tandis que ceux qui avaient besoin d’un traitement intraveineux ont apporté des cintres et des crochets de levage pour s’administrer eux-mêmes une perfusion pendant l’attente.

Sentant la pression, les autorités de la ville de Sanhe, dans le nord de la Chine, ont envoyé des travailleurs en combinaison pour assainir les campus. Un habitant de Pékin, M. Liu, a rapporté à Epoch Times que l’hôpital où il séjournait avait ordonné le port du masque et limité les visites des familles à un créneau de deux heures chaque soir.

Les personnes qui se trouvent au cœur du problème parlent avec inquiétude de la rapidité et de la persistance de l’emprise de la maladie.

Sur le média social chinois Weibo, un enseignant d’une école primaire de la province de Hunan, dans le sud de la Chine, a raconté comment toute sa classe est tombée malade pendant la nuit et est restée à la maison. L’enseignant s’est également fait porter malade après une nuit marquée par une forte fièvre, des tremblements des mains, des bourdonnements d’oreille et une toux sèche provoquant de vives douleurs dans les poumons.

La mère de deux enfants de Pékin, dont toute la famille a récemment souffert de la maladie, a parlé d’une école locale où la moitié des élèves ont été contaminés malgré toutes les mesures de précaution.

Des personnes attendent de voir un médecin au premier hôpital affilié de l’université de Zhengzhou, le plus grand hôpital du pays en termes du nombre de lits, à Zhengzhou, dans la province du Henan, en Chine, le 30 janvier 2023. (VCG/VCG via Getty Images)

« Il n’y a pas grand-chose à faire », a-t-elle déclaré à Epoch Times. « Vous pouvez porter un masque et vous couvrir autant que vous voulez, vous serez tout de même infecté. »

Il est également difficile de s’en débarrasser complètement, a-t-elle ajouté. Quelques jours après la fin de la toux et des éternuements, un élève que l’on croyait guéri est redevenu fiévreux.

Vous pouvez porter un masque et vous couvrir autant que vous voulez, vous serez tout de même infecté.

Même si l’on en croit les chiffres des autorités chinoises, qui ont l’habitude d’étouffer les données peu flatteuses, la situation est désastreuse : la seule ville de Pékin a signalé plus de 72.000 infections au cours de la semaine qui s’est achevée le 26 novembre.

« La Chine est le premier pourvoyeur de mensonges et de tromperies. Heureusement, ils n’ont manifestement pas réussi à étouffer l’affaire jusqu’à présent », a déclaré le député Dan Crenshaw (Parti républicain – Texas) à la chaîne indépendante NTD, partenaire d’Epoch Times.

Craignant que la maladie ne s’étende au-delà des frontières chinoises et face au manque constant de transparence manifesté par la Chine, cinq sénateurs républicains ont écrit le 1er décembre au président Joe Biden pour l’exhorter à restreindre les voyages entre les États-Unis et la Chine et gagner ainsi du temps pour étudier les dangers inhérents à cette maladie.

« Une interdiction de voyager maintenant pourrait épargner à notre pays des morts, des confinements et d’autres épidémies plus tard », ont écrit les sénateurs.

Minimiser l’épidémie

Les statistiques publiées par la commission municipale de la santé de Pékin sont à ce jour les seules données permettant d’évaluer la gravité de l’épidémie en cours.

Elle a identifié 16 sources d’infection, parmi lesquelles la grippe et les mycoplasmes — une bactérie qui peut provoquer des infections respiratoires et des pneumonies —, faisant écho à la rhétorique officielle selon laquelle d’autres sources que le Covid-19 sont à l’origine de l’augmentation vertigineuse du nombre de patients.

Un médecin examine le scanner d’un patient dans un hôpital temporaire mis en place pour les patients du Covid-19 dans un stade à Wuhan, dans la province centrale du Hubei en Chine, le 5 mars 2020. (STR/AFP via Getty Images)

Les médias d’État chinois ont passé le mois dernier à tenter de rassurer le public : l’épidémie n’est qu’un pic hivernal de pathogènes respiratoires courants et il n’y a pas lieu de paniquer.

Le Quotidien du peuple, voix officielle du Parti communiste, a publié un article stipulant que la pneumonie à mycoplasme est « évitable et contrôlable », des termes que le régime avait utilisés en janvier 2020 lorsque l’épidémie de Covid-19 en Chine avait commencé à susciter l’inquiétude internationale.

L’accent mis sur les mycoplasmes pourrait être une mesure délibérée visant à induire en erreur et à détourner l’attention, selon M. Lin, virologue.

« Le Parti communiste chinois ne veut pas que la société internationale soupçonne que la Chine subit une nouvelle vague de Covid », a-t-il souligné, qualifiant de « purement politique » l’accent mis sur les agents pathogènes communs.

« Il y a tellement d’agents pathogènes respiratoires communs et le gouvernement peut blâmer n’importe lequel d’entre eux, mais ce n’est pas la réalité. »

Le fait que les autorités chinoises affirment que la maladie est probablement une pneumonie à mycoplasme soulève de nombreuses questions.

Le mycoplasme se propage généralement sur une période prolongée par l’intermédiaire de gouttelettes, selon le CDC, qui précise que la plupart des personnes « ne sont pas infectées » lorsqu’elles passent un court laps de temps en compagnie d’une personne infectée.

La maladie est si bénigne qu’elle ne figure même pas parmi les 59 types de maladies à déclaration obligatoire sur le site web du CDC chinois.

Contrairement au COVID-19, le mycoplasme n’entraîne pas le « syndrome du poumon blanc » — lorsque des zones pulmonaires apparaissent en blanc sur les radiographies du thorax en raison d’une accumulation de liquide — qui a récemment frappé les enfants, a noté Dong Yuhong, un analyste des maladies infectieuses qui compte 12 ans d’expérience auprès de la multinationale pharmaceutique suisse Novartis.

Par le passé, aucune saison de maladies respiratoires n’a atteint l’ampleur de celle que connaît aujourd’hui la Chine. Un médecin de l’hôpital provincial pour enfants d’Anhui, un centre médical national, a déclaré aux médias chinois que son établissement effectuait en moyenne 50 « lavages de poumons » par jour pour les enfants infectés souffrant de graves complications pulmonaires, contre environ 10 par jour en temps normal. Le nombre maximum de cas traités est de 67 en une journée.

Les méthodes conventionnelles de traitement de la pneumonie à mycoplasme n’ont pas non plus fonctionné. Une pédiatre qui est tombée malade a confié à Epoch Times qu’elle avait pris « tous les médicaments possibles contre la pneumonie à mycoplasme. Aucun ne s’est avéré efficace ».

Des enfants reçoivent une perfusion dans un hôpital pour enfants à Pékin, le 23 novembre 2023. L’Organisation mondiale de la santé a demandé à la Chine de lui fournir davantage de données sur une maladie respiratoire qui se propage dans le nord du pays. (JADE GAO/AFP via Getty Images)

Selon M. Lin, le Covid-19 reste probablement la force motrice derrière la vague en cours.

Très probablement, a-t-il indiqué, « certains des autres agents pathogènes respiratoires ont détruit leurs mécanismes de défense des voies respiratoires supérieures, de sorte que le Covid y pénètre directement ».

Les enfants sont peut-être les premiers touchés, mais les infections se sont également propagées aux adultes.

Tout en conservant un ton globalement positif, les médias chinois semblent ajuster leur message. Un article du Quotidien du peuple daté du 27 novembre cite plusieurs experts qui déclarent qu’il n’existe pas de « médicament miracle » pour les maladies des voies respiratoires supérieures.

En l’absence de remèdes pharmaceutiques efficaces, les hôpitaux de Pékin se sont lancés dans une course à l’ouverture de services proposant des traitements de médecine traditionnelle chinoise. Un hôpital de la province de Shandong, dans l’Est de la Chine, recrute des pédiatres expérimentés pour faire face à la multitude d’enfants qui toussent et qui se présentent à ses portes.

La ville de Yiwu, dans l’est de la Chine, a envoyé un autre signal de détresse : elle a appelé tout le monde, du gouvernement aux lieux de travail et aux écoles, à stocker jusqu’à 15 jours de nourriture, suscitant des inquiétudes quant à l’imminence d’un confinement.

Censure

Le Covid-19 reste l’éléphant dans la pièce.

Alors que Xi Jinping préparait sa récente visite à San Francisco pour présenter la Chine comme un marché accueillant pour les investisseurs étrangers, il a personnellement ordonné à des fonctionnaires de passer sous silence la gravité de l’épidémie et d’affirmer qu’une mutation du virus Covid n’en était pas la cause, afin de ne pas effrayer les visiteurs internationaux, a révélé à Epoch Times un informateur proche de la direction centrale du Parti à Pékin et de l’armée chinoise.

Dans cet esprit, les médias d’État chinois ne sont autorisés à diffuser que des conseils de santé destinés aux enfants, mais pas aux adultes, a précisé cette même personne.

Le régime accorde désormais à six pays d’Europe et d’Asie une exemption de visa afin de stimuler le tourisme, qui s’était effondré en raison de la politique stricte du « zéro Covid ».

Des passagers à l’aéroport international Daxing de Pékin, dans la capitale chinoise, le 28 avril 2023. (JADE GAO/AFP via Getty Images)

Dans la province de Jilin, au nord-est du pays, une femme, dont le fils présentait des symptômes de poumon blanc et qui avait été diagnostiqué avec une pneumonie à mycoplasme, a affirmé qu’un médecin qu’elle connaissait lui avait confié que le Covid en était la cause principale.

« Il a muté et ne peut pas être détecté par les tests », a expliqué Mme Li à NTD. « C’est juste que le gouvernement ne permet pas aux gens d’en parler. »

Mme Jin, de la ville de Xi’an, dans le centre de la Chine, a entendu la même chose de la bouche de son neveu hospitalisé : le médecin lui a dit qu’il avait le Covid.

« Ils ont simplement donné un autre nom à la maladie », a-t-elle avoué à Epoch Times, rapportant les propos du médecin.

Le régime a suivi le même schéma il y a un an, au plus fort de la vague dévastatrice de Covid en décembre 2022. Pékin a modifié les critères de classification des décès dus au Covid, en ne comptant que les personnes décédées du Covid ou d’une insuffisance respiratoire et en excluant les personnes souffrant de maladies sous-jacentes.

Des personnes chargées de délivrer les certificats de décès, dont plusieurs médecins, ont révélé à Epoch Times qu’elles avaient reçu l’ordre de ne pas mentionner le Covid.

« Écrivez n’importe quelle cause, mais pas Covid », a indiqué à l’époque à Epoch Times une employée d’un quartier résidentiel de la ville de Changchun, au nord-est de la Chine. Sur le certificat de décès du beau-père du directeur d’un poste de police local, décédé à son domicile, elle a inscrit « attaque cérébrale ».

Si le Covid a été spécifié dans les documents, les hôpitaux, qui doivent traiter les corps des personnes décédées à domicile, ne l’accepteront pas, a affirmé l’employée.

Dans certaines régions, même la mention publique de la maladie est taboue. Au moins deux parents de Pékin et de Tianjin ont confié à Epoch Times que les enseignants ont demandé aux parents de ne pas mentionner la maladie de leurs enfants dans les groupes de discussion de l’école, de peur d’avoir un « impact négatif sur les autres ».

« Tout est secret national », a déclaré M. Wei, de Pékin, à Epoch Times.

Des parents dont les enfants souffrent de maladies respiratoires font la queue dans un hôpital pour enfants à Chongqing, en Chine, le 23 novembre 2023. (CFOTO/Future Publishing via Getty Images)

Modèle historique

Même si la pandémie des trois dernières années a servi de guide, les connaissances scientifiques actuelles sont bien trop limitées pour prédire l’avenir, a souligné M. Lin.

« Nous devons être très humbles face au pouvoir de la nature », a-t-il ajouté, estimant qu’il est temps d’aller au-delà des perspectives conventionnelles de santé publique pour réfléchir à « ce qui ne va pas dans la société et à tous les moyens fondamentaux de l’améliorer ».

Il n’est pas le seul à adopter une approche holistique.

Le fondateur de la pratique spirituelle Falun Gong, Li Hongzhi, a déclaré fin août à Epoch Times que le virus visait le PCC et ceux qui suivaient aveuglément le Parti et le défendaient.

Les fléaux et la peste, a écrit M. Li dans un essai de mars 2020 intitulé Rationalité, visent « la décadence du cœur humain et de la moralité, ainsi que l’accumulation massive de karma ».

Il conseille aux gens de « s’éloigner du maléfique PCC et de ne pas s’aligner sur ce parti diabolique ».

Jonathan Liu, qui pratique la médecine traditionnelle chinoise dans l’Ontario, a comparé la Chine d’aujourd’hui aux derniers jours des anciennes dynasties impériales successives, où des fléaux destructeurs ont décimé la population et relâché le contrôle des dirigeants.

Des épidémies ont éclaté tous les deux ou trois ans au cours des trois dernières décennies de la dynastie des Han de l’Est, s’accompagnant de rébellions à grande échelle et de combats entre factions militaires.

Un homme traverse une autoroute vide à Wuhan, dans la province de Hubei, en Chine, le 3 février 2020. (Getty Images)

La plus importante, qui s’est produite trois ans avant l’effondrement de l’empire Han, a vu les gens mourir par clans. Selon les écrits de Cao Zhi, poète accompli et fils de l’un des trois plus grands seigneurs de guerre de l’époque, tous les foyers ou presque étaient en deuil.

« La culture traditionnelle chinoise met l’accent sur l’unité entre l’homme et le ciel », a souligné M. Liu dans un entretien accordé à Epoch Times. « Lorsque les gens deviennent moralement corrompus, des catastrophes s’ensuivent. C’est ainsi que les anciens envisageaient la situation sous l’angle de la rétribution ».

La Chine n’a pas été en reste ces dernières années. Outre les pandémies, une série de sécheresses et d’inondations d’une ampleur historique ont détruit les récoltes, aggravant les craintes d’une pénurie alimentaire.

Avec le tourisme en baisse, le secteur immobilier dans la tourmente et l’exode croissant des investissements étrangers, Pékin est privé de ses leviers habituels pour soulager une économie chancelante, tandis que le taux de chômage des jeunes, qui n’a jamais été aussi élevé, constitue un risque politique. Les tensions avec les États-Unis n’ont rien arrangé.

Au cours de son siècle d’existence, le Parti communiste chinois a prospéré grâce à la violence et à la tromperie, avec un historique de luttes politiques sanglantes et de suppression des droits de l’homme qui a entraîné la mort de dizaines de millions de Chinois.

Un policier chinois s’approche d’un pratiquant du Falun Gong sur la place Tiananmen à Pékin, alors qu’il tient une bannière avec les caractères chinois Vérité, Compassion, Tolérance, les principes fondamentaux du Falun Gong. (photo Minghui.org)

Le régime a déployé des technologies de surveillance de plus en plus sophistiquées pour contrôler la population chinoise, effaçant, presque en temps réel, tout murmure de dissidence en ligne et hors ligne. Mais le contrôle qu’il exerce sur le peuple semble s’affaiblir.

Lors d’une série de manifestations sporadiques qui ont éclaté en novembre 2022, de jeunes Chinois, lassés des confinements apparemment sans fin du régime, sont descendus dans la rue et, pour la première fois, ont appelé à la chute du Parti.

Le député Roger Williams (Parti républicain – Texas) estime que ces gestes sont plus que symboliques.

« Ils montrent où en sont les gens, n’est-ce pas ? » a-t-il déclaré à NTD.

« Partout dans le monde, vous voulez vivre votre vie, vous voulez pouvoir faire des choix. C’est ce qu’ils revendiquent face au régime chinois. »

Luo Ya et Li Shanshan ont contribué à la rédaction de cet article.

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