EXCLUSIF : comment s’explique l’augmentation spectaculaire des décès dus à des pathologies autres que le Covid-19 chez les adultes américains ?

Par Petr Svab
29 janvier 2022 05:56 Mis à jour: 29 janvier 2022 05:56

Le taux de mortalité des Américains a considérablement augmenté au cours des deux dernières années, mais la pandémie de Covid‑19 n’explique pas tout.

Chez les personnes âgées, la pandémie pourrait expliquer l’augmentation de la mortalité plus facilement que chez les plus jeunes, où il y a un écart nécessitant une explication plus détaillée. Dans l’ensemble, les données semblent présenter trois schémas distincts en fonction de l’âge.

Parmi les personnes âgées de 17 ans et moins, la mortalité est restée pratiquement inchangée depuis 2019.

Chez les personnes âgées de 65 ans ou plus, la mortalité a augmenté en 2020 ; elle a chuté au cours du premier semestre 2021, coïncidant avec la prolifération des vaccins Covid‑19 ; et elle a augmenté au cours du troisième trimestre 2021, coïncidant avec l’émergence du variant de coronavirus Delta, qui semble être plus résistant aux vaccins.

Chez les personnes âgées de 18 à 49 ans, la mortalité a augmenté de façon spectaculaire au cours du premier semestre de 2020, puis s’est quelque peu stabilisée avant d’augmenter à nouveau au cours du troisième trimestre de 2021.

La tranche d’âge de 50 à 64 ans semble présenter un mélange de ces deux dernières tendances.

Impact du Covid‑19

Les différences entre les groupes d’âge deviennent plus apparentes lorsque l’on met en évidence les décès impliquant le Covid‑19.

Chez les moins de 18 ans, les décès liés au Covid‑19 sont à peine visibles.

Pour les personnes âgées de 75 ans et plus, le Covid‑19 fait plus qu’expliquer toute augmentation de la mortalité. Pour les personnes âgées de 65 à 74 ans, les décès étaient en hausse bien avant la pandémie. Si l’on exclut les décès liés au Covid‑19, les augmentations sont légèrement supérieures à la tendance précédente.

Chez les personnes âgées de 18 à 65 ans, cependant, on observe le phénomène inverse : après l’exclusion des décès dus au Covid‑19, une hausse significative de la mortalité subsiste. L’augmentation hors Covid‑19 semble plus prononcée dans les groupes d’âge plus jeunes et moins prononcée dans les groupes plus âgés.

Plusieurs facteurs pourraient expliquer, au moins en partie, la surmortalité.

Drogues, alcool, meurtres

Les surdoses de drogues ont explosé en 2020, avec au moins 20 000 décès de plus qu’en 2019 dans la tranche d’âge des 18 à 64 ans. Les données préliminaires des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) pour le premier semestre 2021 indiquent que la tendance s’est même quelque peu intensifiée.

Les décès liés à l’alcool, pas seulement les intoxications alcooliques mais aussi ceux dus à une cirrhose alcoolique du foie et à d’autres causes induites par l’alcool, ont augmenté ces dernières années, mais la hausse de 2020 a été particulièrement importante. Près de 8 000 personnes de plus sont mortes en 2020 qu’en 2019 dans la tranche d’âge des 18 à 64 ans. Les données pour 2021 ne sont pas encore disponibles.

Les décès par homicide ont augmenté de près de 30 % entre 2019 et 2020 dans le groupe des 18 à 64 ans, ce qui représente près de 4 000 décès supplémentaires. L’année 2021 annonce un nombre d’homicides similaire, d’après les données préliminaires des CDC pour le premier semestre.

En excluant les décès Covid‑19 et en supposant que les surdoses de drogues, l’alcool et les décès par homicide se poursuivent en 2021 avec une intensité similaire à celle de 2019, il reste environ 50 000 décès en excès dans la tranche d’âge des 18‑64 ans.

Mal classés, débordés

Les CDC et certains experts affirment que les décès excédentaires pourraient être des décès dus au Covid‑19 mal classés, ainsi que des décès dus à un manque de soins, les hôpitaux étant submergés de patients atteints du Covid‑19. Ils soulignent le fait qu’environ un tiers des Américains meurent chez eux. Leurs certificats de décès auraient probablement été rédigés par des médecins traitants qui n’auraient peut‑être pas testé le patient pour le Covid‑19.

Les CDC ont publié des directives le 15 juin 2020, selon lesquelles toutes les personnes suspectées de mourir du Covid‑19 devraient être testées post-mortem, mais il n’est pas clair à quel point les professionnels de la santé suivent ces directives.

Cette explication peut être limitée pour plusieurs raisons.

Les décès à domicile ont effectivement augmenté avec le début de la pandémie, passant de moins de 32 % en 2019 à plus de 36 % en juin 2020. Mais le taux a ensuite chuté à nouveau, pour atteindre moins de 31 % en décembre 2020. Si les gens ont été contraints de mourir chez eux parce que les soins médicaux ne leur étaient pas accessibles, cela ne semble pas avoir été suffisamment fréquent pour expliquer l’écart de surmortalité.

L’argument en faveur de la classification erronée des décès dus au Covid‑19 suppose généralement que la personne mourante souffrait de plusieurs maladies et que le médecin traitant n’a pas noté le Covid‑19 comme étant au moins un facteur contributif. Il n’est pas évident de savoir si cela s’applique aux personnes plus jeunes qui sont généralement en meilleure santé et chez qui les décès dus au Covid‑19 sont plus rares et peuvent être davantage mis en évidence.

Enfin, l’argument semble utiliser un raisonnement à rebours – en supposant que la surmortalité est causée par le Covid‑19, puis en cherchant une logique de soutien pour expliquer comment cela pourrait être le cas.

Les vaccins

De plus en plus de médecins et de chercheurs désignent les vaccins Covid‑19 comme responsables d’ une partie au moins de la surmortalité en 2021. Ils mettent généralement en avant plusieurs mécanismes physiologiques par lesquels les vaccins pourraient être nocifs, combinés à des effets secondaires connus, ainsi que les données du Vaccine Adverse Event Reporting System (VAERS), une base de données de signalements de problèmes de santé survenus après une vaccination au Covid‑19, qui peuvent ou non avoir été causés par ce dernier.

Les signalements VAERS ont explosé avec l’introduction des vaccins Covid‑19. Le 7 janvier, le système comptait plus d’un million de signalements, dont plus de 21 000 décès. Auparavant, il y avait environ 40 000 signalements et quelques centaines de décès par an. Les rapports sont en grande partie déposés par le personnel soignant, sur la base de recherches antérieures.

Les arguments habituels contre les données du VAERS consistent à faire valoir qu’elles ne sont pas vérifiées et ne sont pas fiables. Cependant, certains chercheurs ont fait remarquer que le système n’a pas pour objectif de fournir des réponses définitives, mais plutôt des alertes précoces. Selon eux, les signalements ont à maintes reprises donné lieu à des avertissements qui n’ont pas été suffisamment examinés.

Les mises en garde sur les données des CDC

Les dernières données détaillées sur les causes de décès disponibles sur le site des CDC concernent l’année 2020. Pour 2021, les CDC publient des données préliminaires toutes les deux semaines, mais préviennent qu’il y a un décalage de huit semaines ou plus, car les données des certificats de décès affluent de tous les États‑Unis. Pour cette analyse, seules les données allant jusqu’en octobre ont été utilisées. Pour les causes spécifiques de décès autres que Covid‑19, la pneumonie et la grippe, les CDC ne ventilent pas les données disponibles pour 2021 par âge, ce qui limite leur utilité pour cette analyse.

Par ailleurs, les données des CDC sur la mortalité due au Covid‑19 qui couvrent l’année 2021 attribuent au virus tous les décès pour lesquels le Covid‑19 était indiqué sur le certificat de décès, qu’il soit mentionné comme cause sous‑jacente ou comme facteur contributif. Au début de la pandémie, les CDC ont demandé aux professionnels de la santé de marquer tous les décès qui avaient été testés positifs et même ceux présentant des symptômes similaires à ceux du Covid‑19, mais qui n’avaient pas été testés, comme des décès causés par le Covid‑19. Plus tard, en 2020, les directives ont progressivement changé. Les cas non testés devaient être séparés et le Covid‑19 devait être au moins un facteur contributif pour être inscrit sur le certificat de décès.

Au cours du second semestre de 2020, la dernière période pour laquelle des données sur les certificats de décès étaient disponibles sur ce point, près de 90 % des décès impliquant le Covid‑19 avaient la maladie inscrite comme cause sous‑jacente du décès plutôt que comme facteur contributif.

Certains experts ont également pointé du doigt les politiques gouvernementales comme un coupable possible dans certains décès excessifs. Les fermetures d’écoles et d’entreprises ont entraîné une dépression financière et psychologique, selon certaines recherches et rapports anecdotiques, ce qui a pu entraîner la mort dans certains cas. Cependant, les décès par suicide ont été relativement stables entre 2019 et juin 2021, selon les données disponibles.

Les décès suite au Covid

Il se peut que le Covid‑19 ait un impact latent sur la santé. Une étude publiée en décembre 2021 a révélé que les personnes hospitalisées pour le Covid‑19 avaient deux à trois fois plus de risque de mourir dans les 12 mois suivants d’une autre pathologie par rapport à ceux testés négatif.

« Cette grosse explosion de l’inflammation pendant un épisode grave de Covid semble entraîner beaucoup d’autres problèmes », a déclaré Arch Mainous, auteur principal de l’étude et vice‑président pour la recherche au Département de santé communautaire et de médecine familiale de l’université de Floride. « Il semble que cette agression biologique ait un impact global sur votre corps. »

L’étude a plusieurs limites. Seuls les patients d’un seul système hospitalier de Floride y sont inclus et, en tant que telle, elle peut ne pas s’appliquer à l’ensemble de la population américaine. Elle a également tenu compte des comorbidités, mais a utilisé l’indice de comorbidité de Charlson (CCI), qui ne totalise que 17 facteurs généraux non spécifiques au Covid‑19. Il comprend l’âge ainsi que des antécédents de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, de cancer, de sida, de cirrhose, de maladie rénale et de diabète. M. Mainous reconnaît que l’indice peut être moins prédictif chez les patients plus jeunes.

Enfin, la population étudiée dans son ensemble présentait en moyenne un risque de décès particulièrement élevé. Sur les plus de 13 600 personnes incluses, plus de 2 600 sont décédées dans l’année, soit près de 20 %. À titre de comparaison, les Américains âgés de 85 ans ou plus ont une mortalité annuelle d’environ 10 %.


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