Une pénurie d’huiles, de farines, de pâtes n’est pas à craindre, « il y aura des produits », assurent les professionnels

Par Epoch Times avec AFP
12 avril 2022 11:00 Mis à jour: 12 avril 2022 11:32

En raison de la guerre en Ukraine, les rayons d’huiles, de farines ou de pâtes dans les magasins sont soumis depuis quelques semaines à davantage de tensions d’approvisionnement, notamment d’achats de précaution des consommateurs, mais les professionnels sont rassurants sur les stocks à court terme.

Le panéliste de référence sur les ventes en grandes surfaces, NielsenIQ, explique à l’agence France presse (AFP) avoir observé une augmentation des problèmes de disponibilité de certains produits en rayon.

Du 21 février au 27 mars, les huiles, la farine et les pâtes ont vu « leurs nombres d’incidents de rupture en grande distribution », hors les discounters Lidl ou Aldi, « croître de manière plus ou moins significative », respectivement de 37% pour les huiles, de 26% pour la farine et de 21% pour les pâtes alimentaires, dit à l’AFP Nicolas Léger, directeur analytique chez NielsenIQ.

Aucun risque de pénurie

Plusieurs représentants du secteur de la grande distribution ont martelé ces derniers jours qu’il n’y avait aucun risque de pénurie sur l’ensemble des produits commercialisés.

« En France, aujourd’hui, il n’y a pas de pénurie pour la consommation courante et il n’y en aura pas jusqu’à l’été », a déclaré dimanche sur BFMTV le président du comité stratégique E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc. « Des pâtes, il y en a. Pour l’huile de tournesol, nos stocks vont jusqu’à juin ».

« Sur l’huile de tournesol, il y a un peu d’achats de précaution mais on n’est pas en pénurie complète de l’approvisionnement », a aussi déclaré mardi le patron de Système U, Dominique Schelcher, au micro de Radio Classique. « Les gens font des stocks et c’est ce qui peut vider les rayons actuellement, mais il y aura de nouveau de la marchandise. Pas forcément toutes les marques, mais il y aura des produits, pas de panique ».

Les rayons vides s’expliquent par la tension sur l’approvisionnement créée par ces achats de précaution et un phénomène de stockage « plus important qu’à l’habitude », selon Nicolas Léger de NielsenIQ. Un phénomène également observé lors des premiers mois de l’épidémie de Covid-19 – causé par le virus du PCC (Parti communiste chinois).

« On dit et répète de ne pas s’inquiéter, qu’il n’y a pas de pénurie, mais le fait d’en parler attire l’attention de certains consommateurs, qui au lieu d’acheter un litre d’huile vont en acheter trois », poursuit auprès de l’AFP Thierry Desouches, porte-parole de Système U. « Or, la chaîne d’approvisionnement est dimensionnée pour un certain volume, et si ce dernier est démultiplié, il peut y avoir ce genre de rupture » alors qu’il n’y a pas de problème de stock.

Incertitudes

« Le contexte actuel crée de l’incertitude au sein des foyers français », qui ont successivement subi « période inédite de coronavirus, reprise mondiale sans précédent, tensions sur les matières premières, inflation et conflit en plein cœur de l’Europe », synthétise NielsenIQ. « Nous lisons ainsi une transcription de ces tensions sur les achats en magasin ».

À l’inverse, l’augmentation du nombre de ruptures est plus modéré « sur certaines familles dites sensibles ou exposées, telles que le sucre (+8%) ou le riz (+5%) », précise Nicolas Léger.

Concernant l’huile de tournesol, utilisée dans de nombreux produits transformés, le problème de pénurie pourrait se poser après l’été, dans la mesure où l’Ukraine en est le premier exportateur mondial.

Des récoltes divisées par deux ?

Fin mars, le ministre ukrainien de l’Agriculture avait estimé que l’invasion russe risquait de diviser par deux la prochaine récolte de céréales.

Les Ukrainiens « vont semer partout où c’est possible » mais seulement « 50% à 75% des territoires » vont pouvoir être exploités, soulignait Mykola Solsky, qui indiquait en outre que nombre d’agriculteurs avaient « rejoint l’armée ou la défense territoriale », créant une pénurie de main-d’œuvre.

Les semis ont bien commencé en Ukraine, mais si les volumes de tournesol ne sont pas au rendez-vous, « cela posera problème pour l’huile de tournesol et pour l’industrie agro-alimentaire », reconnaît Thierry Desouches. Même s’ils sèment, il faudra en outre sortir la marchandise d’un pays aujourd’hui coupé des routes commerciales. Une incertitude qui pourrait accroître encore la tentation des achats de précaution.

 

 

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