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Fiscalité des entreprises

Fiscalité des entreprises : Olivier Faure refuse la thèse de « l’enfer fiscal »

Face aux dirigeants d'entreprise réunis au Sommet de l'économie organisé par Challenges, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a tenu un discours à contre-courant des plaintes habituelles du patronat. Selon lui, la France ne serait nullement ce pays "taxophile" décrié par certains chefs d'entreprise, mais plutôt une nation offrant des conditions fiscales tout à fait raisonnables.

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Le Premier Secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure à Paris le 20 novembre 2025.

Photo: Daniel Perron / Hans Lucas / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le leader socialiste reconnaît volontiers que les entrepreneurs aspirent légitimement à une réduction supplémentaire des charges et de la fiscalité. Toutefois, il rappelle une réalité souvent occultée dans les débats : l’impôt sur les sociétés a connu une diminution spectaculaire au fil des décennies. De 50% en 1986, le taux théorique est passé à 25% aujourd’hui, soit une réduction de moitié.

Des taux effectifs bien en-deçà de la moyenne internationale

Mais Olivier Faure va plus loin dans son argumentaire. Au-delà du taux officiel, il souligne que le taux effectivement appliqué s’avère considérablement plus faible, particulièrement pour les grandes entreprises. Les PME bénéficient également d’un taux réel inférieur au barème théorique, même si l’écart demeure moins prononcé que pour les multinationales.
Cette réalité place la France dans une position favorable : l’ensemble de la fiscalité effective sur les entreprises se situe en-dessous de la moyenne constatée dans les pays de l’OCDE. Un argument de poids pour relativiser le discours sur la prétendue sur-taxation hexagonale.

Un équilibre à préserver entre compétitivité et protection sociale

Le patron du PS défend une approche équilibrée. Conscient des enjeux de compétitivité, il ne souhaite pas imposer aux grands groupes une fiscalité handicapante. Néanmoins, il refuse catégoriquement de céder au narratif victimaire selon lequel les entreprises françaises évolueraient dans un environnement fiscal hostile.
Lorsqu’un chef d’entreprise l’interpelle frontalement sur une supposée « haine » à l’égard du monde économique, Faure répond avec clarté : « Je ne vous hais point ». Il revendique une vision social-démocrate cherchant à conjuguer libertés économiques et protection sociale, deux piliers qu’il estime conciliables et même complémentaires.

Le débat budgétaire : une confusion nécessaire avant le compromis

Au-delà de la question fiscale, le premier secrétaire du PS a profité de cette tribune pour défendre les débats parlementaires sur le budget, souvent critiqués pour leur apparente cacophonie. Il assume pleinement cette impression de confusion, y voyant l’expression légitime du pluralisme démocratique.
Selon lui, le rejet unanime du projet de loi de finances en première lecture ne constitue pas un dysfonctionnement, mais une étape indispensable. Chaque formation politique doit pouvoir affirmer ses positions, clarifier ses lignes rouges et exposer ses alternatives. Cette phase de décantation permet aux citoyens de comprendre les divergences et les enjeux.

Cap sur le compromis pour un budget viable

Pour Olivier Faure, le temps est désormais venu d’une seconde phase : celle de la recherche sincère du compromis. L’objectif consiste à élaborer un budget répondant aux besoins multiples du pays – ceux des entreprises, des collectivités territoriales et des citoyens ordinaires.
Cette intervention devant le gratin patronal illustre la stratégie du PS : maintenir un cap social-démocrate assumé tout en cherchant le dialogue avec le monde économique. Un exercice d’équilibriste dans un contexte politique fragmenté où chaque décision budgétaire se transforme en épreuve de force parlementaire.
Avec AFP