Pourquoi les habitants de cette ville australienne vivent-ils sous terre?

Par Anna Mason
4 mars 2023 23:11 Mis à jour: 4 mars 2023 23:11

Au sud de l’Australie se trouve une ville dont la moitié des habitants vivent sous terre. Pourquoi ? Ce n’est pas dû à une future catastrophe nucléaire ou à un cas d’agoraphobie de masse. C’est davantage pour rester au frais pendant l’été et au chaud en hiver que les habitants ont creusé des maisons troglodytes qui les protègent contre les rudes conditions climatiques.

La naissance de cet endroit étrange est due à un enchaînement d’événements. En 1915, un groupe de trois chercheurs d’or prospectait au sud de Coober Pedy. Will, 14 ans, était le fils de l’un d’entre eux.

Les pionniers de Coober Pedy en 1919 (CC0/ Wikimedia Commons)

Le camp installé, il a fallu trouver de l’eau dans cette contée aride. Au cours de cette recherche le jeune Will a aperçu un éclat brillant au sol. Ce n’était pas de l’or, mais une pierre semi‑précieuse. Une opale.

Une opale (Darkydoors/Shutterstock)

« Will a trouvé un petit trou d’eau dans lequel reposait l’opale. Mais à ce moment‑là, ce qui importait à Will était plus l’eau que l’opale. »

L’adolescent venait de déclencher le début de ce qui allait devenir la capitale mondiale de production d’opale. Les premiers colons devaient trouver auparavant comment survivre là‑bas. Située à peu près à mi‑chemin entre Adélaïde et Alice Springs, Coober Pedy est entourée d’un désert aride et rocailleux. Il y a très peu de précipitations. La région endure des tempêtes de poussière saisonnières. Les températures peuvent atteindre jusqu’à 51°C à l’ombre.

(Lodo27 from Moscow, Russia, CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons)

Alors que les Aborigènes vivaient dans la région depuis des milliers d’années, c’est en 1915 qu’un premier abri sommaire a été fabriqué. Taillé dans la roche tendre à flanc de colline, celui‑ci offrait un répit souterrain à la chaleur étouffante. Ce n’est qu’après 1919, cependant, que la véritable ruée vers l’opale a commencé, lorsque les hommes ont afflué à dos de dromadaire ou à cheval.

Prospecteur en 1895 (Domaine Public)

Afin d’avoir une adresse postale, il fallait trouver un nom à la ville. Un mineur suggéra Coober Pedy, une version anglicisée du terme aborigène « kupa piti », ce qui signifie « le trou de l’homme blanc ».

(fritz16/Shutterstock)
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(AdamDWilson/Shutterstock)

Lors de la Grande Dépression des années 1930 et de la seconde guerre mondiale des années 1940, le déclin du marché de produits de luxe a entraîné Coober Pedy dans sa chute. Après la guerre Coober Pedy renaît de ses cendres. Les premiers abris sommaires évoluent, les autochtones aménagent des maisons plus conviviales et plus confortables sous terre.

( Lodo27 /CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons)
(Nachoman-au /CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)
(fritz16/Shutterstock)

Merveilleusement tempérées, les habitations troglodytes maintiennent une température parfaitement confortable toute l’année. La ville dispose de bars troglodytes, de boutiques, de restaurants, et même d’un casino à visiter.

(Lodo27 from Moscow, Russia, CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons)

On y trouve également le Desert Cave Hotel « le seul hôtel troglodyte et souterrain du monde ».

La direction de l’hôtel indique :

« Dormir sous terre est une expérience unique. Silencieuses, fraîches, suffisamment lumineuses et ventilées, les chambres sont spacieuses et d’une bonne hauteur de plafond. Savourer un repas raffiné. Plonger dans la piscine. Se détendre dans le spa. Faire de l’exercice dans la salle de sport. Ou flâner dans la fraîcheur des boutiques souterraines. »

Frans-Banja Mulder, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons)

De magnifiques vitraux ornent l’une des églises troglodytes. Le paysage ondoyant de la région, filmé au fil de l’année, est projeté dans un cinéma à 360 degrés. Des parties de golf nocturnes sont organisées avec des balles lumineuses sur un parcours sans gazon.

(Adwo/Shutterstock)
(PhotopankPL/Shutterstock)

Le caractère unique de l’environnement et son histoire d’aventuriers ont fait de Coober Pedy une destination touristique qui attire de nombreux visiteurs.

Un panneau accrocheur marque aujourd’hui l’endroit qui est devenu une attraction touristique et a même été présenté dans Mad Max 3. (ingehogenbijl/Shutterstock)

Ceux‑ci peuvent explorer de nombreux musées et attractions. Notamment le « Crocodile Harry’s Underground Mine & Dugout », la maison d’un chasseur de crocodiles venu tenter sa chance dans l’exploitation des opales. Sa grotte figure dans le film « Mad Max 3 : Au‑delà du dôme du tonnerre », dont la majeure partie a été tournée dans la ville.

(Pavel Špindler, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons)

Le « Faye’s Underground Historic Home & Mine Tour », propose la visite de la maison de Faye Naylor, exploiteuse d’opale. Creusée de ses propres mains avec l’aide de deux amis, on y trouve également la première piscine troglodyte.

Depuis, les méthodes de construction ont évolué. Les habitants de Coober Pedy ne manquent pas de confort ni de commodité.

(Adwo/Shutterstock)

En 2021, 33 maisons troglodytes avec une ou deux chambres ont été mises aux enchères au Desert Cave Hotel. L’habitation la plus chère a été vendue pour 33.000 dollars. L’enchère la moins élevée a été allouée à 1300 dollars. La moitié des maisons vendues étaient inhabitées. Des photos ont été prises. Leurs structures et leur confort étaient rudimentaires. De nombreux travaux de rénovation et de remise aux normes étaient nécessaires.

Si le jeune Will, 14 ans en 1915, pouvait voir ce que sa découverte d’opale était devenue, il n’en croirait pas ses yeux. Pourtant, extérieurement, le paysage désertique intemporel et fantasmagorique reste immuable. La chaleur implacable ne montre aucun signe de diminution pour le moment.

Coucher de Soleil au Kanku-Breakaways Conservation Park près de Coober Pedy (Sliverinverted, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons)
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