Habitat autonome: une serre accolée à la maison permet à ce couple des récoltes sur toute l’année

Par Emmanuelle Bourdy
27 décembre 2022 19:31 Mis à jour: 27 décembre 2022 19:31

Maïlys Dorn, une architecte d’intérieur également autrice du blog optimisemonespace.com, a rencontré des acteurs et penseurs de l’habitat. Parmi eux, Luc Muyldermans, qui est le spécialiste des serres accolées à la maison.

La maison de cet ingénieur de formation est basée au Québec, à 2 heures de Montréal, là où les hivers sont longs et rudes. Accolée à celle-ci, une « serre d’abondance » a été intégrée, ainsi que le rapporte 18h39.fr. Pour réaliser cette construction, Luc Muyldermans s’est inspiré du modèle des « earthships » créé par l’architecte américain Mike Reynolds.

Une vigne judicieusement placée dans la serre

Luc et son épouse Lily se sont établis dans cette maison en 1981. Petit à petit, ils ont rénové la maison mais également planté des arbres et même creusé un petit lac sur leur terrain. Le couple possède aussi des poules, un âne, une chèvre ainsi que des cailles. Non seulement ces dernières pondent des œufs, mais elles ont aussi pour fonction de manger les cloportes sans toutefois détruire le potager.

Mais le plus important a été la construction de la serre. Accolée à la bâtisse et faite en verre, elle suit la pente du toit et se trouve exposée plein sud. Sa conception est légère, mais peut néanmoins supporter les lourdes charges de neige l’hiver. Elle permet aussi de jouer le rôle d’isolant pour la maison, puisqu’elle jouxte les murs extérieurs.

Grâce à cette serre, le couple a notamment pu récolter aubergines, poivrons et tomates en plein mois d’octobre. Outre une très grande variété de légumes, la serre abrite également une vigne judicieusement plantée. « La vigne ici placée a une double fonction : elle bénéficie en premier de toute la lumière du soleil, pour nous offrir du raisin très sucré, et offre une légère ombre qui évite à la serre de monter dans des températures insoutenables l’été. Mais l’hiver, la vigne nue laisse entrer toute l’énergie solaire dans la serre », explique Luc.

Des astuces pour chauffer la serre

Pour chauffer la serre en hiver, Luc a ses astuces bien à lui. Il a notamment disposé une centaine de bouteilles remplies d’eau, qui est l’élément le plus efficace « pour accumuler l’énergie et la redégager ». « Dès qu’un rayon de soleil passe à travers la serre, même s’il fait 20 °C dehors, la serre chauffe, et l’eau contenue dans les bouteilles,récupère et conserve cette chaleur. Une fois le soleil parti, la nuit, l’eau dégage sa chaleur et maintient la serre à une température au-dessus du zéro », précise encore l’ingénieur, soulignant qu’il couche les bouteilles sur la terre en hiver, pour leur permettre d’agir comme des « bouillottes ».

Un système composé d’un réservoir d’eau de pluie, de tuyaux de plastique noir placés au soleil et d’une petite pompe, permet de faire circuler l’eau à la manière d’un radiateur, chauffant ainsi doucement la serre. De plus, comme le mur de la façade est clair, il peut ainsi refléter la lumière du soleil dans la serre. Par contre, pour accumuler cette énergie solaire, sur le chemin circulant dans la serre, Luc a installé des matériaux tels que de l’ardoise ou du carrelage sombre.

Toutes les astuces de Luc ont été mises à la disposition du grand public via une formation en ligne. Celle-ci a déjà rencontré un fier succès auprès de milliers de personnes, adeptes de ce style de construction.

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