Hôtellerie-restauration: la main-d’œuvre saisonnière se fait rare et parfois très exigeante

Par Sarita Modmesaïb
6 août 2022 08:56 Mis à jour: 6 août 2022 08:56

Cet été 2022 voit s’accentuer la pénurie de main-d’œuvre saisonnière. Dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, 200.000 postes restent à pourvoir. Certains saisonniers en profitent pour exiger des salaires et des avantages exorbitants.

Décidément, la crise Covid redessine le marché de l’emploi: plusieurs secteurs d’activités subissent une pénurie de main-d’œuvre, notamment saisonnière. Transports, bâtiment et hôtellerie-restauration se retrouvent parfois face à des saisonniers qui en profitent pour demander des salaires et des avantages élevés.

Sur RMC, Stéphanie, directrice d’un hôtel-restaurant dans les Pyrénées-Orientales, a bien connu la vie de saisonnière, « payée au Smic pendant 4 ans » et faisant « des heures à outrance ».

Aujourd’hui, elle est choquée de recevoir des saisonniers qui postulent avec des exigences salariales exorbitantes : « Ils me demandent 4000 euros, et veulent être nourris et blanchis. Pour la plupart ils ont deux ans d’expérience. 4000 euros je veux bien mais c’est le salaire d’un chef étoilé ou de quelqu’un qui se débrouille vraiment et fait tout tout seul ».

Pénibilité et précarité

Stéphanie Dayan, secrétaire nationale de CFDT Services, apporte une explication sur France Culture à ce phénomène : « La situation actuelle est accentuée par les crises à la fois sanitaire et économique. Plusieurs études montrent que les moins de trente ans sont en grande souffrance psychologique. Cependant, ce déficit de salariés en haute saison connaît des raisons structurelles. La dernière décennie fut un moment de fuite d’une partie des salariés des cafés-restaurants vers d’autres secteurs faute de sécurité de l’emploi. Cela est aggravé par une trop faible reconnaissance d’un travail pénible aux horaires difficiles ».

Mais, nombre de saisonniers travaillent encore dans des conditions de pénibilité. C’est le cas de Maréva, 19 ans, commis pâtissière dans un restaurant en Corse : « Entre 60 et 70h, minimum, je fais 10 heures par jour. Je gagne 1800 euros nets et je suis logée et nourrie », relate t-elle sur RMC.

Le manque de recrutement dans le secteur entraîne des fermetures d’établissements certains jours par semaine ou des fermetures partielles de salles ou de terrasse pour d’autres.

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