«Ils l’appellent l’handicapé, le canard boiteux» : pour la troisième fois, Rudy, handicapé, roué de coups dans l’Oise

Par Emmanuelle Bourdy
7 octobre 2022 15:26 Mis à jour: 7 octobre 2022 15:26

Ce lundi 3 octobre, un lycéen de 16 ans scolarisé dans un lycée professionnel de Saint-Maximin (Oise), a été victime d’une violente agression. Et ce n’est pas la première fois. La mère de la victime estime que ce n’est pas à son fils de quitter l’établissement, mais aux fauteurs de trouble. Une enquête a été ouverte pour violences aggravées.

Une vidéo, montrant l’agression subie par Rudy, un jeune scolarisé au sein du lycée Donation-Robert-et-Nelly-de-Rothschild de Saint-Maximin, a circulé sur les réseaux sociaux. La victime a été violemment frappée à coups de poing, de pied et de cartable, par quatre autres adolescents ce lundi 3 octobre, rapporte Le Parisien.

« Je veux plus rester dans ce lycée car je sais qu’ils veulent me rechopper »

Le lycéen, qui suit un CAP agent de Sécurité, souffre « d’un handicap apparent » ainsi que le précise le procureur de Senlis Loïc Abrial. Il a en effet un Trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), ainsi qu’un pied plat valgus. Le lendemain de l’agression, Rudy et sa mère se sont rendus à la brigade de gendarmerie de Chantilly (Oise), pour y déposer plainte. La brigade a ouvert une enquête de flagrance pour violences aggravées, précisent nos confrères. Les enquêteurs vont s’appuyer sur les images des caméras de vidéo-surveillance pour identifier les agresseurs.

Le quotidien francilien a rencontré Rudy ce mercredi 5 octobre. Il a expliqué que c’est « au moins la troisième fois depuis le début de l’année », qu’il est victime d’agression. « J’avais peur de revenir aujourd’hui. Je veux plus rester dans ce lycée car je sais qu’ils veulent me rechopper », poursuit-il.

« Ce n’est pas à lui de changer de lycée mais aux autres de partir »

C’est à la suite d’une altercation entre la victime et d’autres lycéens en classe de seconde, pour une histoire de cigarette électronique, que l’élève aurait été agressé. D’autres camarades parlent de propos à caractère racistes proférés par la victime, mais cette dernière ainsi que sa mère, démentent cette version des faits. Pour la mère de famille, peu importe la couleur de peau des auteurs de l’agression, « ils n’avaient pas à faire ça, ils lui sont tombés dessus ».

La mère de Rudy indique encore au Parisien que son fils doit essuyer des quolibets tels que « handicapé » ou « canard boiteux ». « Le problème avec ce petit groupe qu’il ne connaît pas, durait déjà depuis plusieurs jours. Et lundi, il y a en fait eu deux agressions. Ils ont été interrompus une première fois et ont voulu terminer le travail. Cela ressemble à quelque chose de prémédité », ajoute-t-elle, estimant en outre que ce n’est pas à son fils de changer de lycée, « mais aux autres de partir ».

L’académie d’Amiens précise quant à elle être « bien au courant de la situation ». En parallèle, le parquet mentionne dans un communiqué avoir saisi « sans délai l’association France Victimes 60, afin que le mineur et sa famille puissent bénéficier d’un accompagnement juridique et psychologique ».

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