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Les parlementaires américains dénoncent l’incarcération à Pékin de 11 personnes ayant partagé des photos de la pandémie avec Epoch Times: « Une intolérance brutale »

janvier 27, 2022 16:54, Last Updated: janvier 29, 2022 13:46
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Les parlementaires américains et les défenseurs des droits de l’homme ont condamné le verdict d’emprisonnement de 11 citoyens chinois par le régime. Ceux‑ci avaient remonté à Epoch Times des documents faisant la lumière sur le bilan de la pandémie en Chine.

Ces 11 personnes, qui sont toutes des pratiquants du Falun Gong, un groupe spirituel persécuté, ont pris des photos pour illustrer la vie durant les premiers mois de la pandémie à Pékin et les ont partagées avec le journal. Huit d’entre eux sont âgés de 27 à 31 ans.

Ils sont détenus depuis juillet 2020. Le 14 janvier, un tribunal de Pékin a prononcé des peines de prison allant de 2 à 8 ans, ainsi que de lourdes amendes.

Leur condamnation a eu lieu quelques semaines avant l’ouverture des Jeux olympiques de Pékin le 4 février. Elle rappelle le peu de liberté dont disposent les citoyens et les critiques chinois pour faire entendre leur voix, ont déclaré des parlementaires américains et des observateurs.

« Cette dictature communiste a des antécédents alarmants d’intolérance abusive à l’égard de tout ce qui n’est pas conforme aux directives du gouvernement », a déclaré le représentant Ralph Norman (Républicain‑Caroline du Sud) à Epoch Times.

Cruauté et tyrannie

Les documents judiciaires obtenus par Epoch Times mettent l’accent sur le battage médiatique provoqué par les photos. Certaines des photos montraient des centres commerciaux et des magasins fermés, les mesures de confinement rigoureuses et l’intervention de la police auprès des journalistes étrangers.

« Ces documents déforment les faits et dénigrent intentionnellement le Parti et le gouvernement », indique le verdict du tribunal. Les photos ont été vues par des dizaines de milliers de personnes sur Internet et ont eu un « impact social négatif », poursuit le jugement.

Les procureurs de Pékin ont affirmé que le volume de trafic était « suffisant pour prouver que les accusés avaient ‘fourni’ des informations à Epoch Times ».

Deng Jingjing ( à gauche) et Li Jiaxuan, qui ont été condamnés respectivement à 4 et 2 ans de prison. (Epoch Times)

Le représentant Michael McCaul (Républicain‑Texas) a fait part de ses impressions à Epoch Times à propos de ces 11 lourdes condamnations : « C’est un autre rappel important à l’approche des Jeux olympiques de la façon dont le PCC [Parti communiste chinois] dénigre les libertés d’expression, d’association et de croyance. La cruauté et la tyrannie du PCC sont une véritable menace, en particulier pour ceux qui veulent exercer leurs libertés en Chine. »

Le représentant Scott Perry (Républicain), qui a présenté la loi sur la protection du Falun Gong en décembre, rejoint cette position.

« L’emprisonnement injustifiable de ces pratiquants de Falun Gong met en évidence la nature perverse et immorale du Parti communiste chinois. » Il espère que l’administration Biden visera « tout les responsables du PCC impliqués dans ce simulacre de procès afin d’imposer des sanctions sévères. »

« Le PCC est prêt à nier que ces 11 citoyens chinois ‑ et tant d’autres ‑ ont de la dignité et une valeur humaine qui leur est propre. Ils veulent soumettre tous ceux qui proposent une histoire différente du narratif approuvé par l’État à des emprisonnements illégaux, la torture ou même la mort. »

Zheng Yanmei ( à gauche) et Zhang Renfei, qui ont été condamnés respectivement à 5 et 4 ans de prison. (Epoch Times)

Lorsque le virus s’est déclaré en Chine, le régime a lancé une campagne agressive pour supprimer les informations sur la gravité de l’épidémie.

La police a cité à comparaître des médecins et arrêté des journalistes citoyens qui tentaient de partager des informations de première main sur le Covid‑19. Une vaste armée de trolls a été engagée pour éliminer les opinions critiques en ligne. Un enseignant d’une école primaire a perdu sa licence d’enseignement pour avoir remis en question le bilan officiel des décès dans les médias chinois.

Des centaines de policiers ont été mobilisés pour l’arrestation des 11 pratiquants, selon Minghui, un site Internet basé aux États‑Unis qui suit la persécution depuis son début en 1999.

Selon le rapport de Minghui, les autorités ont probablement commencé à surveiller les 11 pratiquants après avoir vu les photos de la pandémie sur le site Web de l’édition en langue chinoise d’Epoch Times. Ensuite, elles les ont identifiées sur les images des caméras de surveillance.

« Ces sources médiatiques n’auraient jamais dû être détenues, et encore moins condamnées à de lourdes peines de prison », a affirmé à Epoch Times Cédric Alviani, qui supervise le bureau en Asie de l’Est de l’organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF). Il a appelé à leur libération immédiate, ainsi qu’à celle de « tous les journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus en Chine ».

Zheng Yujie sur une photo non datée. Le 14 janvier, un tribunal de Pékin a condamné Zheng à 5 ans de prison. (Epoch Times )

La sévérité des peines infligées à des personnes « dont le seul crime semble avoir été de fournir des photographies à un journal » mérite d’être fermement condamnée, a déclaré Steven Butler, coordinateur du programme Asie du Comité pour la protection des journalistes, un groupe de défense basé à New York.

Dans leurs rapports de décembre, les deux groupes ont classé la Chine communiste comme le pays qui détient le plus grand nombre de journalistes en prison au monde.

Intervenant quelques semaines seulement avant les Jeux olympiques, cette affaire rappelle « l’environnement difficile auquel sont confrontés les journalistes qui travaillent en Chine et le bilan catastrophique de la Chine en matière de liberté de la presse et de droits de l’homme en général », a déclaré M. Butler à Epoch Times.

« Déchirant »

Xu Na, une artiste peintre de 53 ans, a été condamnée à la peine la plus lourde. Outre une peine de 8 ans de prison, elle a également été condamnée à une amende de 20 000 yuans (2 800 €).

Xu Na a été témoin de deux répressions consécutives à Pékin. En 1989, elle avait participé à la manifestation de la place Tiananmen, organisée par des étudiants qui réclamaient davantage de libertés démocratiques. Après avoir vu comment les autorités ont qualifié les manifestations d’émeutes puis lancé une répression militaire sanglante – un sujet tabou encore aujourd’hui en Chine – elle a renoncé à son projet de devenir journaliste, affirmant qu’elle ne voulait pas contribuer à diffuser la propagande du régime.

Depuis 1999, Mme Xu a passé au total plus de 8 ans en prison pour sa croyance dans le Falun Gong. Son mari, le chanteur et musicien folklorique Yu Zhou, a également été victime de ces persécutions.

Début 2008, quelques mois avant les Jeux olympiques d’été de Pékin, le couple a été arrêté lors d’un « contrôle olympique ». La police a retrouvé un livre sur le Falun Gong dans leur voiture. Yu Zhou est décédé 11 jours plus tard.

Xu Na et Yu Zhou sur une photo non datée. (Epoch Times)

« Chaque injustice dans le monde, aussi éloignée qu’elle puisse paraître, est étroitement liée à vous », a‑t‑elle écrit dans un texte publié l’année dernière dans l’édition en langue chinoise d’Epoch Times. « Parce qu’à chaque instant, elle interroge votre conscience. »

Le moment de la condamnation de Xu Na est « particulièrement déchirant » étant donné qu’elle avait déjà perdu son mari à cause de la persécution, a déclaré Sarah Cook, analyste principale de la Chine pour Freedom House.

« Que sa veuve soit maintenant condamnée à 8 ans de prison pour avoir simplement partagé avec un média étranger des informations sur l’état de la pandémie à Pékin est plus que tragique », a‑t‑elle confié à Epoch Times.

« La lourde peine qui lui a été infligée, ainsi qu’à d’autres, montre à quel point le gouvernement chinois craint que des informations non officielles sur le Covid‑19 ne parviennent à des audiences internationales », a‑t‑elle ajouté. « C’est aussi un triste rappel du traitement sévère des habitants de Pékin, y compris ceux qui pratiquent le Falun Gong, à proximité des sites olympiques. »


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