« Je crois en être capable » : l’importance de l’autodiscipline, de l’habitude et de la persévérance

Par Jeff Minick
29 août 2021 01:24 Mis à jour: 3 mai 2023 15:23

L’autodiscipline, qui va de pair avec la persévérance, est un ingrédient clé menant au succès et au bonheur.

Dans son livre A Guide to the Good Life : The Ancient Art of Stoic Joy (guide de la bonne vie : l’art ancien de la joie stoïcienne), William B. Irvine examine encore et encore les avantages de la maîtrise de soi. Son chapitre intitulé « Self-Denial » (abnégation, ou sacrifice de soi) traite des avantages que les anciens stoïciens trouvaient à se priver de certains plaisirs – par exemple, en s’abstenant de manger des aliments riches au profit d’aliments plus ordinaires et en trouvant des avantages à cet acte de refus.

« L’eau, le pain d’orge et les croûtes de pain d’orge, nous dit Sénèque, ne sont pas un régime joyeux, mais c’est le plus grand plaisir de pouvoir tirer du plaisir de cette sorte de nourriture. »

Malheureusement, notre époque est plus encline à l’auto-gratification qu’à l’abnégation. En voyant des chaussures de course dans un magasin du centre commercial, nous pensons devoir absolument les avoir bien que trois autres paires s’empoussièrent dans notre placard, et nous sortons la carte de crédit. Nous essayons de réduire notre consommation d’alcool, mais la semaine a été difficile au travail, et nous nous disons que nous méritons ce pack de 12 Heineken. Nous sommes déterminés à perdre 5 kilos avant nos prochaines vacances à la plage, mais cette pizza au pepperoni tout juste sortie du four est irrésistible.

Comme Scarlett O’Hara dans Autant en emporte le vent, nous nous disons : « Demain est un autre jour. » Et comme Lord Darlington dans la pièce L’Éventail de Lady Windermere d’Oscar Wilde, nous constatons pouvoir « résister à tout sauf à la tentation ».

Résister à la tentation

Bien sûr, de nombreuses personnes pratiquent l’autodiscipline et renoncent aux plaisirs immédiats dans l’espoir de récompenses futures. Une personne de 60 ans, accro au canapé, se regarde dans le miroir, n’aime pas ce qu’elle voit, s’inscrit dans une salle de sport et s’y entraîne six jours par semaine pendant un an. Un homme marié, père de deux petites filles, quitte chaque jour la maison à l’aube pour construire des maisons et subvenir ainsi aux besoins de sa famille. Un étudiant résiste à la pression de rejoindre ses copains pour une soirée de beuverie à la taverne du coin le vendredi parce qu’il préfère étudier pour son examen de chimie du lundi. Ils pourraient trouver, comme le disait Sénèque, « du plaisir dans ce genre de nourriture ».

Cet étudiant met en pratique un autre aspect de l’autodiscipline : la gratification différée. Il évalue la situation dans une perspective plus large plutôt que dans l’immédiat, espérant que son combat avec les livres le mènera un diplôme et à un emploi satisfaisant. J’ai connu un homme qui a économisé son argent pour acheter une voiture plutôt que de l’acheter à crédit. Il ne voulait pas payer d’intérêts, il pensait que le fait de payer en liquide l’intégralité de la somme lui laissait plus de marge pour négocier avec le vendeur, et il était prêt à retarder le plaisir de posséder une voiture dans ce but.

C’est la gratification différée à l’œuvre.

Le travail dur et persistant

La persévérance est un autre élément clé de l’autodiscipline, la retenue et la gratification différée.

Parfois, lorsque nous poursuivons un objectif, nous avons l’impression de patauger dans une mare de ciment humide. Chaque jour est une épreuve de progression, une épreuve d’effort qui peut souvent sembler inutile et futile.

Lorsque ma femme et moi possédions une auberge et une librairie dans les Smokies (une chaîne de montagne de la Caroline du Nord et du Tennessee), il y avait des jours, voire des mois, où les revenus étaient décevants, les réparations, coûteuses et où des dépenses personnelles imprévues surgissaient. Beaucoup d’autres propriétaires de petites entreprises ont traversé des périodes difficiles similaires. Ce quotidien peut conduire au désespoir et à la capitulation.

Il en va de même dans d’autres entreprises, grandes ou petites. L’homme qui arrête de fumer sait qu’il doit non seulement passer le premier jour ou même la première semaine sans tabac, mais qu’il doit persister jusqu’à ce que l’habitude soit brisée. L’étudiant qui travaille également à temps plein doit se discipliner pour rédiger des articles et passer des examens après ses heures de travail, et avoir l’endurance et le courage nécessaires pour tenir bon jusqu’à l’obtention de son diplôme.

Le voyage peut être long et difficile, et seuls les voyageurs qui demeurent sur le chemin et continuent à aller de l’avant le finiront.

La grande alliée : l’habitude

Platon a écrit : « La première et la plus grande victoire est de se conquérir soi-même. »

Et un outil efficace pour faire de cette conquête un succès est l’habitude.

Il est peu probable que le riche entrepreneur qui attribue une partie de sa réussite au fait de se lever avant l’aube ait suivi cet horaire toute sa vie. À un certain moment, il a réalisé la valeur d’échanger son sommeil contre la solitude de ces heures matinales et, par un acte d’autodiscipline, il s’est levé de son lit pour travailler et réfléchir alors que les autres dormaient.

De la même manière, la jeune mère qui se lève avant le reste de la famille pour prier et méditer se prive de sommeil supplémentaire parce qu’elle reconnaît les avantages de ce temps de solitude.

Lorsqu’un acte d’autodiscipline devient une habitude – se rendre à la salle de sport, jeûner deux jours par semaine, nettoyer la cuisine quotidiennement – l’habitude remplace à bien des égards le besoin d’autodiscipline. Nous n’avons plus besoin de nous forcer à accomplir une tâche consciente et souvent douloureuse. Nous la faisons simplement dans le cadre de notre routine quotidienne.

Quelques conseils

Bien que la citation suivante soit souvent attribuée à tort à Aristote, elle est en fait tirée d’Histoire de la philosophie de Will Durant : « Nous sommes ce que nous faisons de manière répétée. L’excellence, ainsi, n’est pas un acte, mais une habitude. »

Pour développer une nouvelle habitude, une habitude bénéfique, il faut de l’autodiscipline et de la persévérance, ainsi que quelques stratégies mûrement réfléchies.

Tout d’abord, nous devons être aussi optimistes que possible en entreprenant le voyage. Il y avait une histoire quand j’étais petit qui s’intitulait la petite locomotive qui pouvait (The Little Engine That Could). Alors que cette petite locomotive tirait un train de marchandises en haut d’une montagne, elle chantait ce mantra encore et encore : « Je crois en être capable, je crois en être capable, je crois en être capable. » Si nous voulons réussir, nous devons nous répéter ces mêmes paroles.

Nous devons également reconnaître qu’en améliorant notre autodiscipline, nous sommes à la fois professeur et élève. Après tout, le mot discipline vient du latin qui signifie, entre autres, « élève ». Lorsque nous nous imposons des restrictions, nous pouvons avoir l’impression de nous transformer en un champ de bataille où les désirs défient la volonté. Ce champ de bataille peut être transformé en salle de classe et nous enseigner la valeur de la retenue et de l’abnégation.

Commencer petit peut aussi aider à connaître le succès. Si vous décidez de perdre du poids, fixez-vous un objectif raisonnable de kilos perdus par semaine et supprimez progressivement certains aliments de votre menu. Si vous voulez une journée de travail plus productive, fixez-vous comme objectif de vérifier votre courrier électronique toutes les heures plutôt qu’à de toutes les 15 minutes.

Attendez-vous à des échecs et à des revers, et utilisez votre autodiscipline pour vous remettre sur le droit chemin. « Tomber sept fois, se relever huit fois », dit un vieux proverbe japonais, et l’autodiscipline est un ingrédient clé pour se remettre sur pied. De nombreux entrepreneurs se sont ruinés pour ensuite réussir. Mon ami John, qui vit ces jours-ci en jouant à la bourse, perd tout le temps, mais il gagne aussi parce qu’il reste dans le jeu et continue à jouer.

Gagner le jeu

En pratiquant l’autodiscipline, en se conquérant soi-même, une ironie entre en jeu : la conquête de soi nous rend plus forts. Nous sommes comme des culturistes dans une salle de sport ; nous commençons par les petits poids et, au fil des mois, nous arrivons à en lever de plus en plus lourds.

Des petites actions de maîtrise de soi – laisser la glace aux pépites de chocolat à la menthe dans le congélateur de l’épicerie, désherber le jardin alors que nous préférerions regarder la télévision, nous forcer à ranger un placard – nous permettent finalement d’atteindre des objectifs plus importants grâce à l’autodiscipline.

Jeff Minick, auteur, a quatre enfants et un nombre croissant de petits-enfants. Pendant 20 ans, il a enseigné l’histoire, la littérature et le latin en cours à domicile à Asheville, en Caroline du Nord. Aujourd’hui, il vit et écrit à Front Royal, en Virginie, aux États-Unis.

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