Karabakh: l’Arménie a « des preuves » de l’implication militaire turque (Pachinian)

Par Epoch Times avec AFP
2 octobre 2020 05:30 Mis à jour: 2 octobre 2020 05:31

L’Arménie a « des preuves » que la Turquie soutient militairement les troupes azerbaïdjanaises engagées au Nagorny Karabakh, a déclaré le Premier ministre arménien Nikol Pachinian dans un entretien au quotidien français Le Figaro publié vendredi.

M. Pachinian a accusé la Turquie de soutenir l’armée azerbaïdjanaise avec des avions de combat, des drones et d’autres matériels militaires, et d’avoir acheminé des conseillers militaires ainsi que « des mercenaires et des terroristes » vers le Nagorny Karabakh, ce territoire séparatiste où s’affrontent depuis dimanche Azerbaïdjanais et Arméniens.

« Nous avons des preuves », a assuré le Premier ministre arménien. « Ils utilisent des drones et des (avions de combat) F-16 turcs pour bombarder des zones civiles au Haut-Karabakh », a-t-il affirmé.

La Turquie responsable de l’escalade militaire Nagorny Karabakh

« La communauté internationale, en particulier le public américain, doit savoir que des F-16 fabriqués aux Etats-Unis sont actuellement utilisés pour tuer des Arméniens dans ce conflit », a dit M. Pachinian.

« Il y a des preuves », a-t-il poursuivi, « que des commandants militaires turcs sont directement impliqués dans la direction de l’offensive ».

« Ankara a fourni à Bakou des véhicules militaires, des armes, ainsi que des conseillers militaires. Nous savons que la Turquie a formé et transporté des milliers de mercenaires et de terroristes depuis les zones occupées par les Turcs dans le nord de la Syrie », a déclaré M. Pachinian. « Ces mercenaires et ces terroristes combattent aujourd’hui contre les Arméniens », a-t-il dit.

Le président français Emmanuel Macron a lui aussi évoqué vendredi l’ingérence dans le conflit de centaines de jihadistes ayant quitté la Syrie pour gagner le territoire séparatiste en transitant par la Turquie.

M. Macron a exprimé son intention de réclamer « des explications » à ce sujet au président turc Recep Tayiip Erdogan. « Une ligne rouge a été franchie » et « c’est inacceptable », a-t-il déclaré à la presse vendredi lors du sommet de l’Union européenne à Bruxelles.

M. Pachinian considère dans son entretien au Figaro que la Turquie est « absolument » responsable de l’escalade militaire survenue au Nagorny Karabakh.

L’Etat turc de nouveau sur un chemin génocidaire

« Le souhait de la Turquie est de renforcer son rôle et son influence dans le Sud-Caucase, et de modifier ainsi le statu quo en vigueur depuis plus d’un siècle », estime-t-il. « Elle poursuit le rêve de construire un empire imitant le sultanat et s’engage sur un chemin qui pourrait embraser la région ».

M. Pachinian a répété que pour l’Arménie l’idée d’un cessez-le-feu était actuellement prématurée. Le Nagorny Karabakh, territoire séparatiste majoritairement peuplé d’Arméniens et soutenu par l’Arménie, « ne peut pas désarmer car cela conduirait à un génocide », a-t-il estimé.

Et M. Pachinian a évoqué « ce qui s’est passé en 1915, quand plus de 1,5 million d’Arméniens ont été massacrés durant le premier génocide du XXe siècle ». Selon lui, « l’Etat turc, qui continue de nier le passé, s’aventure de nouveau sur un chemin génocidaire ».

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