La Chine offre l’entrée sans visa à six pays d’Europe et d’Asie alors qu’une grave épidémie de pneumonie infantile circule dans tout le pays

Des rapports faisant état d'une épidémie de pneumonie non diagnostiquée en Chine ont alarmé l'OMS ; la Chine a nié l'existence de tout phénomène anormal

Par Alex Wu
30 novembre 2023 16:06 Mis à jour: 30 novembre 2023 16:06

Le Parti communiste chinois (PCC) a annoncé qu’à partir de début décembre, il offrirait une politique d’exemption de visa pour six pays d’Europe et d’Asie pendant un an. Par ailleurs, le pays connaît une mystérieuse épidémie de pneumonie infantile qui submerge les hôpitaux.

Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères du PCC, a déclaré lors d’une conférence de presse régulière le 24 novembre : « La Chine a décidé d’appliquer à titre expérimental la politique unilatérale d’exemption de visa à un plus grand nombre de pays, ce qui implique d’étendre l’exemption de visa aux voyageurs détenteurs d’un passeport ordinaire de six pays, à savoir la France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, l’Espagne et la Malaisie ».

Elle a également déclaré que du 1er décembre de cette année au 30 novembre 2024, « les citoyens des pays susmentionnés titulaires d’un passeport ordinaire peuvent être exemptés de visa pour entrer en Chine et y séjourner pendant une durée maximale de 15 jours à des fins d’affaires, de tourisme, de visite familiale et de transit ».

En ce qui concerne la raison de l’essai d’exemption de visa, Mao Ning a expliqué qu’il s’agissait de « faciliter davantage les voyages transfrontaliers ainsi que le développement et l’ouverture de la Chine à un haut niveau de qualité ».

Le moment choisi pour assouplir les conditions d’entrée sur le territoire chinois est suspect, car la Chine est actuellement en proie à une épidémie de pneumonie non diagnostiquée qui touche principalement les enfants.

Depuis la mi-octobre, de nombreux enfants ont été infectés par la pneumonie, ont eu de la fièvre et ont même présenté des symptômes de poumons blancs, comme en témoignent les graves infections de Covid-19 dans diverses régions de Chine. Les cas sont montés en flèche en novembre, submergeant les hôpitaux.

Les autorités chinoises ont déclaré le 21 novembre que de multiples agents pathogènes respiratoires, tels que le virus SRAS-CoV-2, le virus de la grippe et le virus de la pneumonie à mycoplasme seraient à l’origine d’infections respiratoires mixtes dans le pays.

Le Covid-19, la maladie causée par le virus du SRAS-CoV-2, était initialement appelée « pneumonie de Wuhan » en Chine, en raison de ses symptômes lorsqu’elle s’est déclarée pour la première fois à Wuhan, dans la province du Hubei, fin 2019. Le PCC a dissimulé la vérité et a faussement prétendu que l’épidémie était évitable et contrôlable et qu’elle ne se transmettrait pas d’une personne à l’autre, ce qui a conduit à ce que l’épidémie se propage de manière incontrôlée et se déplace ensuite rapidement dans le monde entier, devenant une pandémie.

En raison de l’épidémie, le PCC a mis fin aux voyages intérieurs à destination et en provenance de Wuhan en janvier 2020, mais le régime a continué d’autoriser les voyageurs à se rendre à l’étranger. Les autorités de Wuhan ont admis début 2020 que plus de cinq millions de personnes avaient quitté Wuhan pendant cette période pour se rendre dans des pays du monde entier.

L’OMS et le ProMED préoccupés

Des rapports faisant état de foyers de « pneumonie non diagnostiquée » dans de grandes villes chinoises ont alarmé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ProMED, vaste système de surveillance de la santé publique qui contrôle les foyers de maladies humaines et animales dans le monde entier.

Le 21 novembre, ProMed a publié une notification faisant état d’une épidémie de « pneumonie non diagnostiquée » chez les enfants en Chine.

C’est l’alerte lancée par ProMed fin décembre 2019 qui a attiré l’attention du monde entier sur un virus mystérieux nommé plus tard SRAS-CoV-2, qui a provoqué l’épidémie de Covid-19 en Chine. L’alerte a permis d’informer des médecins et des scientifiques du monde entier, y compris des hauts fonctionnaires de l’OMS.

À la fin de la notification, le personnel de ProMED mentionne : « L’horloge de la pandémie tourne, mais nous ne savons pas quelle heure il est ».

Le 22 novembre, l’OMS a publié une déclaration sur les réseaux sociaux pour exhorter la Chine à partager des informations sur l’épidémie.

« L’OMS a adressé une demande officielle à la Chine pour obtenir des informations détaillées sur l’augmentation des maladies respiratoires et sur les cas de pneumonie infantile. »

Des enfants et leurs parents attendent dans une zone de consultation externe d’un hôpital pour enfants à Pékin, le 23 novembre 2023. (Jade Gao/AFP via Getty Images)

Le PCC continue de nier

Le 23 novembre, l’OMS a tenu une conférence téléphonique avec le Centre de contrôle et de prévention des maladies du PCC et l’hôpital pour enfants de Pékin concernant les données relatives à l’épidémie de pneumonie non diagnostiquée en Chine.

Le PCC a affirmé qu’aucun « agent pathogène inhabituel ou nouveau » n’avait été découvert dans diverses régions, notamment à Pékin et dans la province de Liaoning, et qu’aucune manifestation clinique anormale n’avait été constatée. À l’heure actuelle, les autorités chinoises reconnaissent seulement une augmentation générale des maladies respiratoires causées par les multiples agents pathogènes connus mentionnés précédemment.

Les autorités chinoises ont également déclaré que le nombre total de patients n’avait pas dépassé la capacité d’accueil des hôpitaux.

Sean Lin, professeur adjoint au département des sciences biomédicales du Feitian College et ancien microbiologiste de l’armée américaine, a expliqué que lorsque le virus Covid-19 coopère avec d’autres virus respiratoires ou la bactérie mycoplasma pneumonia pour franchir le système immunitaire de l’organisme, des infections plus graves se produisent, provoquant des poumons blancs et d’autres affections dans les poumons.

Selon lui, « le Covid-19 n’a jamais vraiment disparu en Chine, et je pense que les autorités continuent d’étouffer l’affaire ».

Des enfants et leurs parents attendent dans une zone de consultation externe d’un hôpital pour enfants à Pékin, le 23 novembre 2023. (Jade Gao/AFP via Getty Images)

Des hôpitaux débordés, le nombre de décès dissimulé

Le 24 novembre, le Conseil d’État du PCC a publié un avis indiquant que le « pic épidémique » de la grippe à l’échelle nationale se produira en hiver et au printemps, et que les infections par pneumonie à mycoplasme continueront d’avoir une « incidence élevée » à l’avenir.

Selon des vidéos et des posts sur les médias sociaux et des rapports des médias de Chine continentale, actuellement, les services d’urgence pédiatrique dans les hôpitaux des grandes villes du pays telles que Pékin, Tianjin, Dalian, Shanghai, Nanjing, Wuhan entre autres, sont tous pleins, et le personnel médical fonctionne à plein régime 24 heures sur 24. On rapporte que les patients qui reçoivent un traitement par intraveineuse doivent même faire la queue pour que les infirmières leur retirent les aiguilles.

Zou Yingxue, médecin en chef de l’hôpital pour enfants de Tianjin, a déclaré aux médias qu’au cours de la semaine écoulée, le nombre de rendez-vous médicaux à l’hôpital dépassait les 12.000 par jour.

Un grand nombre de messages sur les médias sociaux indiquent que les services de pédiatrie et d’urgence des hôpitaux sont surchargés, et que de nombreux enfants malades n’obtiennent pas de rendez-vous. Le temps d’attente pour un traitement varie de 12 à 24 heures.

M. Wu, un habitant de Pékin, a témoigné à NTD le 24 novembre : « Actuellement, l’épidémie s’est déclarée à grande échelle sur les lieux de travail et dans les écoles, et de nombreuses personnes ont pris des congés pour se rétablir à la maison. Dans certaines écoles, la moitié des élèves restent chez eux à cause de la maladie. C’est le cas dans tout le pays et les autorités ne le signalent pas de peur de provoquer la panique ».

De nombreuses victimes

Il a également affirmé que l’épidémie avait causé des décès dans des écoles primaires et secondaires, sans qu’aucune notification officielle n’ait été émise à ce sujet.

Selon M. Ma, un autre citoyen de Pékin, cette vague d’épidémie a fait de nombreuses victimes. Normalement, il n’est pas nécessaire de faire la queue pour recevoir des cendres dans les funérariums, mais maintenant il y a une longue file d’attente. À Babaoshan, le plus grand salon funéraire de Pékin, on estime que près d’une centaine de personnes reçoivent les cendres de proches chaque jour.

« Le mois dernier, l’un de mes frères est mort d’un poumon blanc [symptôme typique d’un cas grave de Covid-19]. Je suis arrivé à Babaoshan avant 7 heures du matin. J’ai dû faire la queue pendant plus de deux heures pour obtenir ses cendres. Il ne faut que 5 minutes en moyenne pour vérifier la carte d’identité d’une personne [pour obtenir l’urne]. À votre avis, combien de personnes étaient là [à attendre les cendres] ? »

Le 23 novembre, Zhao Lanjian, un ancien journaliste chinois résidant actuellement aux États-Unis, a déclaré à Epoch Times qu’il avait appris il y a quelques jours par ses contacts que de nombreux enfants souffraient de pneumonie dans la ville de Dalian, dans la province du Liaoning, et que certains en étaient morts, dont une fillette de 11 à 12 ans nommée Chen. Cependant, les autorités chinoises censurent les informations à ce sujet.

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