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Croissance de la zone euro

La France a porté à elle seule la moitié de la progression du PIB de la zone euro au troisième trimestre

Avec une progression de 0,5% de son PIB au troisième trimestre 2025, la France a contribué à elle seule à la moitié de la croissance dans la zone euro. Aux côtés de l'Espagne, l'économie française compense la stagnation allemande et italienne, mais les perspectives restent incertaines pour les prochains mois.

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Ministère de l’Économie, des Finances et de l'Industrie, Paris.

Photo: FRANCOIS GUILLOT/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

La zone euro a enregistré une croissance de 0,2% au troisième trimestre 2025, et la France y a joué un rôle déterminant. Selon les calculs de l’économiste Éric Dor de l’IESEG à partir des données Eurostat, cités par BFMTV, l’Hexagone est responsable de la moitié de cette hausse du PIB européen, avec une contribution de 0,1%. L’Espagne arrive en deuxième position avec 0,07%, suivie des Pays-Bas à 0,03%. « La France et l’Espagne sont à la source des trois quarts de la croissance trimestrielle du PIB réel de la zone euro au troisième trimestre 2025 », constate l’économiste.

Une performance française au-dessus des attentes

L’économie française a surpassé les prévisions avec une croissance de 0,5% entre juillet et septembre par rapport aux trois mois précédents, rapporte Le Figaro. L’Insee anticipait seulement une hausse de 0,3%, comme au deuxième trimestre, après 0,1% au premier trimestre. Cette surperformance s’explique notamment par une accélération des exportations, particulièrement dans les secteurs de l’aéronautique, de l’industrie chimique et des produits pharmaceutiques. Les exportations ont rebondi ce trimestre après un ralentissement provoqué par l’annonce de droits de douane américains plus élevés en avril. Un accord commercial entre l’UE et les États-Unis, fixant un tarif à 15%, a été trouvé durant l’été.
L’acquis de croissance, c’est-à-dire ce que serait la croissance annuelle si le PIB n’évoluait plus d’ici la fin de l’année, s’établit à 0,8% fin septembre. Roland Lescure, ministre de l’Économie, a salué « une performance remarquable », « malgré les soubresauts politiques et les incertitudes internationales, nos entreprises investissent, exportent et font progresser le pays », d’après l’AFP. Il a toutefois souligné que « l’adoption rapide d’un budget qui préserve la confiance des entreprises et des ménages sera capitale pour maintenir cet élan ».
Les investissements se sont redressés de 0,4%, tirés par ceux des entreprises qui ont progressé de 0,9%, tandis que la consommation des ménages n’a augmenté que de 0,1%, selon Le Figaro. L’Insee note que l’économie résiste « parce que quelques branches maintiennent l’activité à flot (tourisme, marché immobilier, aéronautique, agriculture) », rapporte BFMTV, mais alerte sur des signaux inquiétants : l’investissement redémarre moins vite qu’ailleurs et la consommation peine à embrayer malgré une inflation faible.

L’Espagne, locomotive européenne sur le long terme

De son côté, l’Espagne bénéficie d’une dynamique exceptionnelle depuis plusieurs années. En 2024, sa croissance a atteint 3,5%, contre 1,2% pour la France, faisant du pays l’économie avancée qui a le plus crû dans le monde cette année-là, indique BFMTV. Pour 2025, le gouvernement espagnol prévoit une croissance de 2,7%, contre 0,8% attendu en France. Philippe Waechter, Directeur de la recherche économique chez Ostrum Asset Management, note que « l’Espagne (0,6%) et la France (0,5%) tirent la croissance de la zone Euro (0,2%) alors que l’Italie (0%) et l’Allemagne (0%) font du surplace ».
Sur une base annuelle, l’Irlande apparaît comme la première contributrice à la croissance de la zone euro avec 0,46%, devant l’Espagne (0,30%) et la France (0,18%). Ces trois pays sont responsables des deux tiers de la croissance annuelle dans la zone euro, selon BFMTV. Cette différence s’explique par des trajectoires divergentes : le PIB irlandais a fortement augmenté fin 2024 et début 2025 avant de ralentir, tandis que la France a connu l’évolution inverse avec une croissance quasi nulle suivie d’une remontée au troisième trimestre.

L’Allemagne englué dans la stagnation

L’Allemagne, autrefois considérée comme la locomotive européenne, peine à sortir de la récession. L’économie allemande a échappé de justesse à la récession au troisième trimestre avec une stagnation du PIB, après un recul au trimestre précédent et deux années consécutives de baisse.
Philippe Waechter observe que « sur une période plus longue, l’Espagne est le moteur européen alors que l’Allemagne freine nettement l’activité ». L’Italie, qui avait fortement rebondi après la pandémie, stagne depuis la mi-2022.