La présence de bactéries mangeuses de chair dans l’océan Atlantique confirmée par les scientifiques

Par Robin Lefebvre
21 octobre 2023 13:43 Mis à jour: 21 octobre 2023 13:43

Lorsque l’ouragan Ian a balayé le sud-ouest de la Floride en septembre 2022, celui-ci a modifié les paramètres de l’océan, permettant ainsi la prolifération de bactéries du genre Vibrio responsables de maladies parfois mortelles chez l’homme, confirme une nouvelle étude.

Vibriose, c’est le nom d’une maladie engendrée par des vibrions. Ce terme désigne un groupe de bactéries qui a causé la mort de 11 personnes dans le comté de Lee, en Floride pendant le seul mois d’octobre 2022. Et ces infections ont surgi quelques semaines après que l’ouragan Ian ait frappé cet État.

Dès le départ, les médias locaux avaient fait un lien entre cette infection, qui a touché 38 personnes au total, et le phénomène météorologique dévastateur… sans pouvoir l’établir complètement.

Un an plus tard, l’hypothèse se confirme grâce à une étude publiée le 16 octobre 2023. En effet, les scientifiques ont analysé des échantillons d’eau et des huîtres prélevés sur les lieux touchés par le sinistre, juste après le passage de ce dernier. Et ces observations ont révélé une surabondance de vibrions pathogènes. Deux espèces de bactéries, en particulier, ont donné quelques sueurs froides aux chercheurs: V.vulnificus et Vibrio parahaemolyticus.

Parmi elles, l’une provoque des troubles intestinaux et des infections au niveau de plaies existantes. Mais l’autre, V.vulnificus, peut engendrer ce que l’on appelle dans le jargon médical une « fasciite nécrosante » – soit une destruction de la chair – et occasionner la mort d’une personne infectée sur cinq. À noter que ces micro-organismes nous contaminent lorsque nous mangeons des fruits de mer crus ou insuffisamment cuits, ou par contact entre l’eau de mer et une plaie ouverte.

Des conditions de plus en plus propices au développement des bactéries

Après le passage de l’ouragan Ian, les vibrions ont proliféré dans l’océan. Un phénomène dû selon les scientifiques aux importantes quantités de précipitations, aux fortes concentrations en chlorophylle et aux changements de température à la surface de la mer. Tous ces facteurs favorisent la multiplication des planctons dans l’eau, qui permettent le développement des bactéries.

Malheureusement, cette étude souligne que le réchauffement des mers et des océans pourrait provoquer davantage de phénomènes climatiques tels que l’ouragan Ian. De plus en plus forts, ces derniers, en atteignant les côtes, pourraient causer une multiplication des infections liées à ce type de bactérie mangeuse de chair.

À noter que les vibrions se plaisent dans une eau dont la température se situe entre 15 et 40°C. Et plus elle augmente, plus vite ils se multiplient. De plus, lorsque l’eau de mer se mélange à l’eau douce, comme cela arrive lors de fortes pluies, le taux de salinité devient encore plus propice au développement de ces bactéries.

Aujourd’hui, l’État de Floride est le plus concerné puisqu’il possède les eaux les plus chaudes. Mais les autres États voient aussi leurs eaux se réchauffer. Les auteurs de l’étude appellent à poursuivre les recherches afin de quantifier la prévalence des bactéries Vibrio en fonction des lieux, des saisons et des conditions environnementales.

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