La transition énergétique vers l’éolien et le solaire très coûteuse et non viable écologiquement, explique une étude

Par Harry Lee
9 juin 2022 14:55 Mis à jour: 9 juin 2022 17:13

Les écologistes, l’administration Biden et certains États font pression en faveur d’une transition énergétique radicale vers des énergies renouvelables telles que l’éolien et le solaire. Selon eux, elles sont moins coûteuses et permettent de lutter contre le changement climatique. Cependant, une étude récente révèle que, si l’on tient compte de toutes les dépenses, l’éolien et le solaire sont en réalité plus coûteux pour produire de l’électricité. Par ailleurs, une telle transition n’est pas viable sur le plan environnemental.

L’étude (pdf) a été publiée dans le numéro de juin du Journal of Management and Sustainability, par le Canadian Center of Science and Education (CCSE).

« Nous introduisons et décrivons la méthodologie permettant de déterminer le coût total de l’électricité (FCOE) ou le coût total pour la société. Le FCOE explique pourquoi l’éolien et le solaire ne sont pas moins chers que les combustibles conventionnels et deviennent en réalité plus chers à mesure que leur présence dans le système énergétique augmente », indique l’étude, focalisée sur l’électricité, l’électrification de l’énergie étant au centre de la politique énergétique actuelle.

Les auteurs ont répertorié dix facteurs de coût, dont le coût de la construction, du carburant, de l’exploitation, du transport, du stockage, de l’assistance, des émissions, du recyclage, des locaux ou de l’espace, ainsi que trois autres paramètres : l’apport de matériaux par unité de service, la durée de vie des équipements et le retour sur investissement énergétique.

Turbines éoliennes dans un parc éolien, principale source d’énergie dans la vallée de Coachella, à Whitewater, en Californie, le 6 mai 2019. (Mario Tama/Getty Images)

Les auteurs de l’étude ont mené plus de 70 entretiens dans le monde entier au cours des trois dernières années avec divers ministères, organisations gouvernementales, universités et conglomérats industriels. Mais aucune entité, y compris aucun média, n’a considéré les dix catégories dans leur intégralité.

« Lorsque nous examinons l’impact environnemental de nos systèmes énergétiques, nous devons prendre en compte l’ensemble de la chaîne de production », a déclaré le premier auteur de l’étude, le Dr Lars Schernikau, économiste de l’énergie et un négociant en matières premières, lors d’une conférence SAGE Talks organisée en mai.

« Il y a la production des matières premières que nous devons considérer. Il y a la transformation de ces matières premières que nous devons considérer. Il y a le transport des matières premières et des produits que nous devons considérer. Bien sûr, il y a l’exploitation proprement dite, la combustion des matériaux, tout ce que nous faisons au niveau de la production. Et puis il y a le recyclage. Donc voilà les principales étapes que nous devons considérer pour notre impact environnemental. »

Le Dr Schernikau a indiqué qu’il fallait également prendre en compte les aspects non relatifs aux émissions, tels que l’efficacité énergétique, l’efficacité des matériaux, les espaces nécessaires, les déchets produits, les effets sur la vie animale et végétale, ainsi que les effets sur la santé et la sécurité.

« L’éolien et le solaire font zéro CO2 ? Pourquoi ? Parce que lors de la combustion, ils ne produisent pas de CO2. Mais si l’on considère l’ensemble de la chaîne de production, ils produisent beaucoup de CO2. »

Selon un graphique établi par les auteurs, pour produire un térawatt (TW, 1000 gigawatts ou un billion de watts) d’électricité, les sources d’énergie renouvelables variables telles que l’énergie solaire, l’énergie hydraulique et l’énergie éolienne nécessitent beaucoup plus de matériaux que le charbon et le gaz naturel conventionnels.

Consommation de matériaux de base pour une production d’un térawatt. La catégorie « Autres » comprend le fer, le plomb, le plastique et le silicium. (Avec l’aimable autorisation du Dr. Lars Schernikau)

Les auteurs de l’étude ont également évoqué un autre concept important, le retour sur investissement énergétique (eROI), qui mesure essentiellement l’efficacité énergétique d’un système de collecte d’énergie.

Citant les travaux du Dr Euan Mearns, les auteurs affirment que la vie moderne nécessite un eROI minimum de 5 à 7. Ils soulignent toutefois que la plupart des installations solaires et éoliennes ont un eROI inférieur et ne sont pas suffisamment efficaces pour permettre à la société dans son ensemble de fonctionner.

Le défi inhérent à l’éolien et au solaire est leur intermittence et leur faible densité énergétique, souligne l’étude. C’est pourquoi pratiquement chaque éolienne ou panneau solaire nécessite un système de secours ou de stockage, ce qui augmente les coûts.

« Mais si le monde devait, aujourd’hui, passer à 100% d’énergie éolienne, solaire et biomasse, nous ne serions pas assis là. Il n’y aurait pas assez d’énergie. Nous manquerions d’énergie. C’est ce que nous commençons à voir sur le marché », a déclaré le Dr Schernikau.

Le Dr Lars Schernikau doute que la voie actuelle vers davantage d’électricité éolienne et solaire soit viable sur le plan environnemental, compte tenu du fait que ce sont « les sources d’énergie les moins efficaces » et de l’ensemble des matériaux et moyens nécessaires.

Il a souligné qu’en 2019, le monde disposait à lui seul de 1,5 térawatts d’énergie éolienne et solaire. « 8,7 térawatts devraient être produits au cours des huit prochaines années en matière d’énergie éolienne et solaire, ce qui signifie qu’ils vont doubler nos infrastructures existantes », a déclaré le Dr Schernikau, en se référant à une prévision du Boston Consulting Group.

« D’ici 2040, nous devrions encore le doubler. D’ici 2050, nous devrons ajouter sept ou huit térawatts. C’est la voie que nous suivons actuellement. Je me demande en quoi cette politique est respectueuse de l’environnement », a‑t‑il poursuivi.

Le département de l’Énergie n’a pas répondu à une demande de commentaire.

Le président Joe Biden a affirmé que la lutte contre le changement climatique était une de ses principales priorités. Avant son entrée en fonction, il a fait campagne pour une transition vers une énergie 100% propre d’ici 2050. En décembre dernier, Biden a signé un décret pour que le gouvernement fédéral n’émette pas de gaz à effet de serre d’ici 2050.

Le président américain Joe Biden (à g.) et le conseiller américain pour le climat John Kerry arrivent pour assister à une réunion axée sur l’action et la solidarité lors de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) à Glasgow, le 1er novembre 2021. (Kevin Lamarque/POOL/AFP via Getty Images)

Le 6 juin, Biden a invoqué la Loi sur la production de défense (DPA) pour accélérer la production nationale de technologies clés en matière d’énergie propre, notamment les panneaux solaires, les pompes à chaleur, les piles à combustible et les électrolyseurs.

En invoquant le DPA, les fabricants de panneaux solaires et d’autres technologies vertes recevront des subventions et des prêts.

Selon la Clean Energy States Alliance (CESA), 21 États, le district de Columbia et Porto Rico ont désormais pour objectif de produire 100% d’énergie renouvelable ou de réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre, principalement d’ici 2050. L’objectif de Rhode Island est peut‑être le plus ambitieux : 100% d’électricité produite à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030.

L’Union européenne a pour objectif de parvenir à une économie neutre sur le plan climatique d’ici à 2050, avec des émissions nettes de gaz à effet de serre nulles. Certaines grandes entreprises technologiques ont également annoncé leurs propres objectifs en matière d’énergie propre, notamment Google, Microsoft et Apple.

L’étude s’est conclue sur des suggestions pour une politique énergétique révisée, affirmant que la politique énergétique ne devrait pas favoriser l’une ou l’autre des sources d’énergie mais devrait soutenir tous les systèmes énergétiques afin d’éviter la pénurie d’énergie ou la pauvreté énergétique. Elle appelle également à investir dans la recherche fondamentale sur la transition énergétique et à investir dans les systèmes énergétiques conventionnels.

Le mois dernier, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a estimé que la crise énergétique en cours serait « beaucoup plus grave » et pourrait durer plus longtemps que les chocs pétroliers des années 1970.

« Si les investissements dans les combustibles fossiles n’augmentent pas sensiblement et très rapidement, une crise énergétique mondiale prolongée sera difficile à éviter au cours de cette décennie », indique l’étude.

Epoch Times a contacté les auteurs pour obtenir des informations supplémentaires, mais ils ont préféré ne pas faire de commentaires.

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