Landes : un projet de ligne souterraine à très haute tension inquiète les habitants

Par Emmanuelle Bourdy
10 novembre 2022 19:29 Mis à jour: 10 novembre 2022 19:29

Les Landais sont inquiets, notamment pour leur santé, et se mobilisent. Une ligne à très haute tension doit relier la France et l’Espagne, sur plusieurs centaines de kilomètres entre Cubnezais, en Gironde, et Bilbao, au nord de l’Espagne.

Le tracé de la nouvelle ligne électrique très haute tension – qui doit relier le site RTE de Cubnezais (au nord de Bordeaux), au poste électrique de Gatika (nord-est de Bilbao) – interroge les habitants, ainsi que le rapporte France 3 Nouvelle-Aquitaine. Le but du Réseau de transport d’électricité (RTE) étant d’augmenter « la sécurité, la stabilité et la qualité de l’approvisionnement en électricité dans les deux pays ».

« Aucune étude ne montre l’innocuité des 400.000 volts à 1,50 mètres sous nos pieds »

Selon RTE, cette liaison est capitale pour les deux pays, en cas de consommation élevée ou d’incident technique. Ces interconnexions permettront aux deux pays « de se soutenir mutuellement dans des situations extrêmes », indique-t-il.

Le tracé de cette liaison doit être sous-marine, sur 300 km. Elle doit par ailleurs éviter le gouf de Capbreton et ainsi bifurquer sur 27 km, entre la plage des océanides et celle des Casernes à Hossegor, indique France 3. Un membre du collectif Stop THT 40 explique que « les câbles vont passer à 1,50 mètres en-dessous de plages très fréquentées par les familles et les surfers ». Si le collectif ne s’oppose pas au projet, il en demande un tracé modifié pour éviter ces zones fréquentées.

« Aucune étude ne montre l’innocuité des 400.000 volts à 1,50 mètres sous nos pieds », pointe de son côté l’association Bénesse Environnement, opposée à l’enfouissement des câbles le long de la RD 128, sous la future piste cyclable qui se situera entre Bénesse-Maremne et Capbreton. « Nos enfants et nous-même devons être protégés, d’autant plus que le vélo est amené à davantage se développer ces prochaines années », ajoute l’association.

Rendre les lignes à très haute tension « invisibles et donc moins inquiétantes »

Dans ce projet colossal de 400 km, quatre câbles permettront de transporter jusqu’à 5000 MW d’électricité. « C’est la puissance de plusieurs centrales nucléaires qui va passer sous nos pieds », alerte auprès de France 3 Bernard Pentiaux, ingénieur EDF récemment retraité et membre du Collectif Stop THT 40. Et si ce dernier reconnaît que l’enterrement des câbles est « une bonne chose », il demande toutefois qu’ils restent « éloignés des zones habitées ». Il révèle que « RTE cherche de plus en plus à enfouir ces lignes à très hautes tension pour les rendre invisibles et donc moins inquiétantes ».

L’ancien ingénieur EDF rappelle que « le champ électromagnétique est proportionnel à l’électricité transportée », et pour lui, les « 3000, 4000 voire 5000 MW qui vont être trimballés » c’est « colossal ». Il précise : « On n’a aucun recul sur les effets de telles lignes enterrées. Nous ne voulons pas devenir une zone expérimentale ».

Une enquête publique a été mise en ligne le 17 octobre dernier afin de permettre à la population de s’exprimer sur ce projet. Elle prendra fin le 16 décembre prochain. Elle a déjà recueilli de nombreux avis défavorables.

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